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Suspension poussiéreuse à Ouagadougou : Les conseils de Pr Martial Ouédraogo, pneumologue

jeudi 23 novembre 2017.

 

Ce 22 novembre 2017, Ouagadougou et d’autres villes du Burkina se sont réveillés sous la brume poussiéreuse qui a réduit sensiblement la visibilité. Cette poussière soulevée au sud-est du Mali et au nord du Burkina est drainée sur les localités du Nord, du Nord-Ouest, de l’Ouest et du Centre. Face à la brume sèche qui suscite des interrogations, le spécialiste des poumons, le Pr Martial Ouédraogo, chef de service de la Pneumologie du CHU-YO, donne des conseils pratiques pour se prémunir d’éventuelles maladies.

Doit-on vraiment s’inquiéter avec cette poussière inhabituelle ?

Quand il y a un fort taux d’ « empoussièrage », les capacités d’élimination des poumons sont fortement éprouvées et dépassées. En temps normal, les poumons ont un certain nombre de lignes de défense qui permettent d’éliminer les particules nocifs par les éternuements, les raclements de gorge, la toux, etc. Mais dans ce genre de cas, tous les niveaux de défense peuvent se trouver dépassés que ce soit chez la personne qui ne souffre pas de pathologies respiratoires antérieures ou celles qui souffrent de pathologies respiratoires.

Quelle catégorie de la population est-elle davantage exposée ?

Avec la poussière, il y a des exacerbations des pathologies comme l’asthme, les séquelles pulmonaires (personnes présentant des séquelles de maladies qui ont entamé les poumons), bronchite chronique (la pathologie liée à la cigarette) pour les personnes portant des tares. Mais il reste que même les personnes qui n’avaient pas de tares respiratoires sont également touchées.

Quelles sont les précautions à observer ?

Il y a plusieurs niveaux de précautions. Il y a les préventions collectives et les préventions individuelles. Les mesures individuelles peuvent par exemple être le port du masque ou cache-nez, le fait de ne pas s’exposer à la poussière quand on sait qu’on a une tare.

Les mesures collectives consistent en l’élimination de la poussière dans les lieux de vie, l’aération des salles. Dans certains pays, en fonction du taux de poussière, un congé très court et transitoire est envisagé pour les enfants par exemple.

Qu’en est-il de l’utilisation du beurre de karité ?

Sur le plan physique et chimique, on ne peut pas utiliser le beurre de karité ou de l’huile pour arrêter la poussière. Au contraire, il va entraîner l’agglutination de la poussière. Il y a aujourd’hui des solutions physiologiques qui permettent de remédier à cela, qui nettoient et adoucissent les voies respiratoires supérieures, c’est-à-dire les narines.

Service Communication du CHU-YO



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