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« Dépistées à temps, la guérison des femmes atteintes du cancer du sein ou du col de l’utérus est possible », dixit Sika Kaboré, première Dame du Faso

LEFASO.NET | Aïssata Laure G. SIDIBE
vendredi 24 novembre 2017.

 

En marge de la cérémonie d’ouverture de la rencontre de haut niveau pour la lutte contre le cancer dans l’espace UEMOA, l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré était face à la presse. Elle était entourée du ministre de la Santé, Dr Nicolas Méda, Dr Aboubacar Bambara, cancérologue, et Pr Robert Soudré, le président du comité scientifique.

Engagé depuis près 10 ans dans la lutte contre les cancers gynécologiques et mammaires, Sika Kaboré a, en partenariat avec le ministère de la santé, impulsé le programme de plaidoyer « un engagement solidaire pour lutter contre le cancer », qui se déroule de novembre 2017 à novembre 2018. Interpellé sur le bilan des actions entreprises au cours de ces dernières années par la fondation Kimi, elle répondra en ces termes : « Je ne peux pas vous donner un bilan chiffré. Mais sur le terrain, nous avons parcouru le Burkina Faso, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud pour sensibiliser les femmes au dépistage précoce. Nous avons également contribué à former des sages-femmes et des infirmiers. Outre cela, nous avons sensibilisé des leaders d’opinions dans les régions où nous sommes passés ».

Pour Mme Kaboré, le choix des cancers féminins n’est pas fortuit : « Le cancer du sein et celui de l’utérus font énormément de victimes. Pour prévenir ces maux, nous organisons chaque année, au mois d’octobre, ce que nous appelons la semaine du ruban rose. A cette occasion, nous recevons des femmes pour leur apprendre à s’auto-palper les seins. Nous les mettons également en contact avec des gynécologues etc. », a-t-elle confié. Toutefois, le meilleur moyen de dépistage demeure la mammographie. Malheureusement, elle n’est pas disponible partout au Burkina Faso. Et là où elle est disponible, elle est à des coûts assez élevés, à en croire Mme Kaboré.

Outre les cancers gynécologiques et mammaires, d’autres types de cancers sont diagnostiqués au « pays des Hommes intègres ». Il s’agit, selon le cancérologue, Dr Aboubacar Bambara, du cancer du côlon, de l’endomètre, de la prostate. A ceux-ci, s’ajoutent le cancer primitif du foie (Ndr le plus souvent dû à l’hépatite B) et le cancer de la peau. « Tous les organes génitaux peuvent être le siège d’un cancer. Il y a également le cancer du sang appelé leucémie. Il attrape le plus souvent les enfants. Il est guérissable à condition qu’on ait les moyens (…) », ajoute le président du comité scientifique, Pr Robert Soudré. Prévention, détection précoce et traitement sont donc les trois axes majeurs autour desquels la riposte au cancer doit être construite.

Cependant, il faut le rappeler, le traitement du cancer coûte encore « très chère ». « Rien que pour les médicaments du cancer du sein, vous avez à débrousser entre 300 000 et 1 000 000 de F CFA toutes les trois semaines. Et, il faut souvent un minimum de six séances pour avoir les résultats escomptés. Mais avant le traitement proprement dit, il y a le diagnostic à faire. A ce niveau, nous nous retrouvons avec près de 600 000 F CFA pour une femme qui doit avoir le bilan initial avant de pouvoir acheter les médicament », a expliqué le cancérologue, pour qui la tenue de la rencontre de haut niveau pour la lutte contre le cancer vient à point nommé. Il a déclaré à ce propos : « Malgré tous les efforts du Burkina Faso, il faut se déplacer pour aller compléter un des traitements qui n’existe pas dans notre pays que l’on appelle la radiothérapie. La rencontre va nous permettre de trouver des formules pour que nos malades puissent avoir la prise en charge de manière facile ».

Il a conclu en félicitant le ministère de la Santé pour la gratuité du dépistage du cancer du sein et des traitements de lésions précancéreuses du col utérin, entamés depuis avril 2016.

Deuxième cause de mortalité dans le monde, les cancers devront voir leur nombre de nouveaux cas augmenter de 70% dans les prochaines décennies, notamment à cause de l’évolution de nos modes de vie et des pollutions environnementales favorisant l’émergence de cette pathologie.

Aïssata Laure G. Sidibé
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