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Réduction de la défécation à l’air libre, le Burkina Faso doit poursuivre ses actions engagées pour l’assainissement

jeudi 23 novembre 2017.

 

Le Burkina Faso fait partie des 10 pays qui ont réduit le plus le pourcentage de la population qui pratique la défécation à l’air libre selon le rapport 2017 de WaterAid sur l’état des toilettes dans le monde.

Mais 14 millions de personnes au Burkina Faso subissent encore la peur et l’indignité de devoir se soulager en plein air ou en utilisant des toilettes insalubres, une situation plus dangereuse pour les filles et les femmes.

Dans « Hors service », son 3e rapport annuel sur l’accès aux toilettes dans le monde publié à la veille de la Journée mondiale des toilettes, WaterAid révèle qu’un habitant de la planète sur trois n’a toujours pas d’endroit décent pour aller faire ses besoins, et explique pourquoi ce sont les femmes et les filles qui paient le plus les conséquences de cette crise. Pour plus de 1,1 milliard de femmes et de filles, cette injustice se traduit par un risque accru d’être en mauvaise santé, d’avoir un accès limité à l’éducation, d’être harcelée ou même agressée.

Le Burkina Faso figure à la 8e place des pays ayant réduit le plus la proportion des personnes qui pratiquent la défécation à l’air libre, qui est passée de 71 % en l’an 2000 à 48 % en 2015. Sur les 14 millions qui continuent de faire leurs besoins dans la nature au Burkina Faso, 8,7 millions d’habitants n’ont toujours pas d’autre choix que de faire leurs besoins dans des champs, le long des voies de chemin de fer ou dans des lieux isolés, et 5,3 millions utilisent des latrines insalubres ou des sanitaires collectifs.
« Les progrès obtenus au Burkina Faso pour réduire la proportion des personnes qui pratiquent la défécation à l’air libre sont vraiment prometteurs. Ces progrès ont été obtenus grâce à la combinaison de l’Assainissement Total Porté par les Communautés (ATPC) et l’Assainissement Total Porté par les Leaders(ATPL) sous toutes ses formes. Mais trois habitants sur quatre n’ont toujours aucun endroit sûr pour aller faire leurs besoins. Cette négation des droits humains contribue au décès de 4 500 enfants de moins de cinq ans chaque année à cause de la diarrhée, et empêche les femmes et les filles de réaliser leur potentiel.

WaterAid appelle le gouvernement à redoubler d’efforts pour que chacun ait accès à des toilettes de base, en prêtant une attention particulière aux besoins spécifiques des femmes et des filles. Nous devons maintenir le droit d’accès à l’eau potable et l’assainissement dans la constitution de la V république », a déclaré Léocadie OUOBA, Directrice Pays par intérim de WaterAid Burkina Faso.

Le rapport présente également les conclusions suivantes :

• Les 10 pays du monde où le taux d’accès à l’assainissement de base est le plus faible se situent tous en Afrique sub-saharienne, où seulement 28 % des habitants ont accès à des toilettes décentes, et où le risque qu’un enfant meure avant d’atteindre l’âge de cinq ans est 14 fois plus élevé que dans les pays développés.

• L’Éthiopie figure à la première place du classement des pays où le pourcentage de la population n’ayant pas accès à des toilettes décentes est le plus élevé. Mais à l’inverse, c’est aussi le pays qui a progressé le plus s’agissant de réduire la défécation à l’air libre, en grande partie en investissant dans la construction de latrines collectives rudimentaires.

• Avec plus de 355 millions de femmes et de filles qui attendent toujours que se concrétise leur droit à des installations d’assainissement de base, l’Inde occupe la première place des pays où la file d’attente pour les toilettes est la plus longue.

• Djibouti, axe de passage majeur pour les réfugiés qui fuient la guerre au Yémen, enregistre les plus mauvais chiffres pour la défécation à l’air libre, avec une augmentation de 7,2 % depuis l’an 2000.

• Entre 2000 et 2015, le nombre d’habitants de la planète qui pratiquent la défécation à l’air libre a diminué de 1,2 milliard (20 % de la population mondiale).Malgré les avancées, ce sujet reste un immense problème qui se traduit par le déversement de l’équivalent de sept baignoires remplies d’excréments non traités toutes les secondes dans l’environnement.

À l’occasion de cette Journée mondiale des toilettes, WaterAid appelle les gouvernements à :

• Investir davantage de moyens financiers et à les dépenser de manière transparente et efficace, en prêtant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles, mais aussi aux personnes vivant avec un handicap et personnes du 3ème âge.

• Promouvoir l’intérêt majeur que représente l’assainissement pour l’égalité hommes-femmes et l’émancipation des femmes, et impliquer les femmes comme leaders pour garantir la mise en place de solutions qui répondent aux difficultés que rencontrent les femmes et les filles.

• Améliorer la coordination pour installer des sanitaires respectueux des besoins des deux sexes dans l’ensemble des écoles, structures de santé, lieux de travail et lieux publics.

Consultez le rapport « Hors service http://www.wateraid.org/wtd2017
Pour des interviews ou pour en savoir plus, veuillez contacter :

Roch W. OUEDRAOGO, Manager Communication et Appui aux Organisations de la Société Civile , rochouedraogo@wateraid.org ou au +226 25 37 41 70 ou 65 17 83 17