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Les UACO sur l’utilisation des réseaux sociaux : Ce ne sont pas une zone de non droit

dimanche 19 novembre 2017.

 

Dans le cadre des Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou(UACO), des experts ont animé des conférences sur des thèmes relatifs à l’utilisation des réseaux sociaux. C’était le 17 novembre. Principal enseignement : les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non droit.

La première communication est l’œuvre de Seydou Dramé, conseiller technique au ministère de la communication. Elle avait pour thème le droit à l’image. Pour M. Dramé, par ailleurs enseignant, la reconnaissance du droit à l’image est un combat qu’il a entrepris depuis 1985.Un droit qui a connu une évolution, car s’il était inscrit dans le cadre global du droit à la vie privée, il est depuis devenu un droit indépendant. Ce droit est désormais inscrit dans le droit de la presse de 1993 et confirmé dans les articles 57, 58, 59 de la loi du CNT sur la presse du 04 septembre 2015.

De ce fait, les web et réseaux sociaux, au vu du nombre de personnes qui y ont accès, sont considérés comme des espaces publics. « Ce qui suppose que toute exploitation d’une photo sans le consentement du propriétaire est susceptible de tomber sous le coup de la loi CNT dont l’article 58 s’applique aussi bien aux publications faites sur le territoire burkinabè, à celles reçues au Burkina Faso ainsi qu’à celles perçues et accessibles à partir du Burkina. Les sanctions qui sont à la fois civiles et pénales varient en fonction de la prescription de l’infraction » a rappelé le magistrat Moumouni Sibalo dont la conférence avait pour thème « La responsabilité civile et pénale des utilisateurs des médias sociaux ».

Terrains de combats politiques

Le journaliste Jean Pierre Sawadogo a entretenu le public sur les conséquences de l’utilisation des médias sociaux qui peuvent aussi bien être des outils de mobilisation sociale, d’éveil et de conscientisation comme il a été observé pendant le printemps arabe et au Burkina Faso.

Par contre, les médias sociaux deviennent des facteurs de déstabilisation lorsqu’ils deviennent des terrains de combats politiques et idéologiques dans la mesure où les forums sont souvent en cadres d’injures et d’appels à la violence. Quoi qu’il en soit, le conférencier estime que les réseaux sociaux, pour avoir des aspects positifs, ne sont pas un phénomène à craindre pour un pouvoir pour peu qu’il soit légitime et à mesure d’instaurer des institutions fortes et crédibles.

Soumana Loura
Lefaso.net