Retour au format normal
lefaso.net

De la nécessaire politique de concorde nationale

Une tribune de Sayouba Traoré, journaliste, écrivain
dimanche 8 octobre 2017.

 

Une menace grave planait sur le village. Une réunion des barbes blanches avait été convoquée dans la case à palabres. Tous ces hommes d’expérience mesuraient l’étendue du péril. Tout comme chacun voyait nettement ce qu’il convenait d’entreprendre. Toutefois, la sagesse des ancêtres enseignait que l’action envisagée était impossible à tenter. Constat qui brouillait les jugements et paralysait les énergies. Dans le même temps se tenait une rencontre des jeunes. Ces esprits juvéniles ne savaient pas la chose impossible. Alors, ils l’ont accomplie. Au grand étonnement des anciens et au grand soulagement de tous.

Est-il possible d’entrevoir un quelconque rapport entre cette histoire et la situation nationale dans notre Burkina Faso ? Il semble que oui ! L’impossible est souvent une condition incontournable. Dans notre cas, pas moyen de faire autrement : il faut le courage de concevoir le chemin de la concorde nationale. Pas parce que nous le voulons. Parce que nous le devons. C’est la vie elle-même qui est comme ça. On commence par vouloir faire ce qu’on veut, puis ce qu’on peut, et à la fin on fait ce qu’on doit.

La concorde nationale, qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas l’unanimité. La vie serait fade. Ce ne peut être l’accord parfait. L’intelligence humaine est trop faible pour cela. C’est, au minimum, poser les conditions pour résoudre les problèmes ensemble. Dit autrement, même quand on doit s’engueuler, le faire de telle manière que le tissu social ne puisse se distendre au risque de la déchirure. Dans notre cas, il s’agit de retourner sur nos pas pour voir ce qui n’a pas marché. Comprendre pourquoi ça n’a pas marché. Dire s’il y a des réparations à faire. Les réaliser s’il y a lieu. Ainsi donc, on se donnera toute latitude pour construire demain. C’est le simple bon sens. Ne dit-on pas qu’on enlève l’épine des fesses afin de pouvoir s’asseoir, après quoi on enlève l’épine du pied ?


Une sorte d’impasse nationale.

Il suffit de parcourir la presse nationale pour se rendre compte que notre pays vit une étrange situation de ni paix ni guerre. Plus grave, une sorte de paix armée. C’est-à-dire qu’il n’y a pas encore eu d’escarmouche. Alors qu’aucun des camps n’envisage de désarmer. Donc une fausse paix enceinte de troubles futurs. Un esprit bien disposé conviendra facilement que ce genre de situation où chacun lorgne son voisin de tranchée ne peut nourrir de perspective heureuse. Le plus douloureux concerne les nombreux non-dits et les impensés puissants. Car guetter le faux pas de l’adversaire peut sembler une politique habile. Mais tous voient que c’est une politique de courte vue.

Alors quoi ? Alors, il faut rentrer de le dur. Pourquoi ? Les raisons sont multiples. Au premier chef, on ne peut raisonnablement regarder passivement mûrir une situation grosse de périls. Ensuite, on ne peut observer les uns et les autres prendre en otage le devenir d’une nation. Ces mots ne sont pas excessifs, loin s’en faut ! Des gens ont causé des torts et des meurtrissures à d’autres gens. Les épisodes sont connus, même si on peut se douter que toutes les tragédies n’ont pas été portées à la connaissance du grand public. Pour ne pas avoir à rendre des comptes, garder la main sur le pouvoir. En tout cas, se tenir au centre du jeu. Ce qui revient à en écarter d’autres. D’autres qui ne rêvent que de supplanter les bourreaux afin de pouvoir supplicier à leur tour. C’est ainsi que nous avons aligné les rendez-vous manqués avec le destin. Que le lecteur s’exerce à faire la liste des commissions de réconciliation, journée du pardon, commissions d’enquête, forums, comités, et autres institutions vainement mises en place pour remettre les compteurs à zéro.

Pourquoi ces tentatives ont-elles toutes échoué ? Parce qu’on n’avait pas sincèrement à cœur d’y aller vraiment. Dans un précédent écrit au sujet de la journée nationale du pardon, j’avais expliqué que cette tentative devait à son tour échouer parce qu’on voulait faire du riz au lait, sans riz et sans lait. Le résultat était donc connu d’avance : une assiette vide. Je peux imaginer perfidement une instance pour piéger les autres. Mais comme eux aussi ne sont pas stupides, ils trouveront une esquive adroite, et on se retrouve invariablement dans l’impasse. Les acteurs sont nombreux qui peuvent témoigner de ce que je soutiens ici.

Allons-nous continuer sottement ce jeu où personne ne gagne et où tous sont assurés de perdre ? La tâche est là, qui attend. Et l’on sait que repousser les échéances ne résoudra rien. Ça fait maintenant des décennies que nous l’avons expérimenté. Si réellement nous sommes les patriotes que nous proclamons, si vraiment nous méritons cette intégrité que nous brandissons à tout bout de champ, si nous sommes intelligents autant que nous le laissons entendre, nous savons que nous devons arrêter cette mécanique mortifère. Il nous faut sortir notre pays de cette impasse. Et c’est là que la politique de concorde nationale peut intervenir efficacement. Puisque tous les gars futés ont échoué, puisque tous les esprits supérieurs n’ont pu trouver la clef, comme les jeunes de la fable, nous devons avoir suffisamment d’inconscience en nous pour le faire. Ne dit-on pas que c’est l’idiot du village qui tue le lion avec un bâton, croyant que c’est un gros chien ? T


Des gros et difficiles préalables.

Pour prendre une image paysanne, commençons par dire qu’on ne peut semer dans un terrain qu’on n’a pas préparé. Bien vrai, on peut le faire. Mais pour quel résultat à la récolte ? Toute personne ayant fait des travaux ménagers le sait. On ne peut pas balayer sur une natte. Il faut d’abord saisir cette natte à pleines mains, lé secouer fortement, la ranger dans un coin, et balayer énergiquement le sol, avant de déplier la natte. C’est ce genre d’exercice qui nous attend.

Premier préalable, il faut dire les choses par leur nom. L’adage enseigne que la meilleure façon pour mal résoudre un problème, c’est avant tout de le mal nommer. Il y a des vérités qui fâchent, mais qui doivent être dites quand même. Par une espèce d’aveuglement volontaire, on peut aussi faire semblant de ne rien voir. Comme tous frappés de mutisme, on peut taire ce qui saute aux yeux. Ce que les juristes appellent un mensonge par omission. C’est la combinaison de toutes ces attitudes qui nous ont mené au point où nous sommes.

Si pendant 27 ans un président a consacré ses nuits et ses journées seulement à lutter pour rester au pouvoir, c’est par crainte de devoir rendre des comptes. Si la Transition a dérapé à de nombreuses reprises, c’est parce qu’on la savait minée par les affrontements souterrains des factions. Ceux qui craignent des lendemains fâcheux devant les tribunaux, et ceux qui savent qu’après toutes ces années l’affaire est à portée de main. Il en est de même du putsch du Conseil National de la Démocratie. Et le pouvoir actuel, même démocratiquement élu, sait qu’il n’est pas tiré d’affaire. Parce qu’il est composé d’anciens des différents camps. Des anciens Sankaristes, des anciens Compoaristes, ceux qui ne sont ni l’un ni l’autre, ceux qui ont des rancœurs contre Sankara et Compaoré, ceux qui ont un pied dedans un pied dehors et le troisième pied ailleurs, ceux qui sont contre ce qui est pour et pour ce qui est contre, ceux qui alternativement ont été victimes, bourreaux, puis victimes, puis encore bourreaux, ceux qui ont été volés et ceux qui ont empoché nuitamment quelque chose, bref, toutes les nuances et toutes les couleurs, etc...


Dissoudre les méfiances

Le dictionnaire dit que la concorde, c’est une « Union des cœurs et des volontés, qui produit la paix et la bonne entente ». Donc une politique de concorde nationale pourrait être pensée comme un climat de bonne entente entre concitoyens désireux de faire œuvre commune. Le rêve absolu, dans notre situation ! On voit bien qu’il y a du boulot. Par chance, nous n’avons pas le choix. Tôt ou tard, il nous faudra réaliser ce rêve. Et le plus tôt sera le mieux. Alors dépêchons-nous d’esquisser ici les premiers pas. De toute façon, comme dans tout exercice périlleux, il faut un fou pour amorcer la pompe. Alors soyons fou ! Et qu’il soit bien entendu que chacun doit apporter sa pierre. Plus on est des fous, plus on rigole.

Avec ce que nous venons de décrire, comment faire pour dissiper les rancœurs, dissoudre les méfiances, bref, par quels voies et moyens provoquer la « bonne entente » entre traumatisés et traumatiseurs ? Dans un marchandage, chacun des protagonistes doit accepter de céder un peu. Le marchand doit accepter de baisser son prix et l’acheteur doit consentir à faire un effort financier. C’est ainsi que l’on peut se rencontrer au milieu. Sans quoi, l’affaire ne peut se faire. Il en est de même dans le problème qui nous occupe. Si vous dites à un homme « pose ta tête sur le billot pour que je te tranche le cou ! », il est évident qu’il ne le fera pas. Chacun de nous a, niché au plus profond de son être, l’instinct de survie. A l’inverse si vous dites à l’offensé de pardonner, alors même que le fautif n’a pas confessé sans faute, qu’il n’a pas sollicité un quelconque pardon, lui non plus ne saurait y consentir. La fraternité se construit autrement.

Cette fameuse fraternité, c’est ce qui fait que je suis indulgent envers un membre de ma famille, même quand il a commis des bévues. C’est un sentiment fort qui a ses exigences. Parmi ces exigences, il y a la réciprocité. Je te pardonne aujourd’hui d’autant plus facilement que je sais pouvoir compter sur ta compréhension demain. « Lik mma yoaguin rounda, tim lik fma yaoguin béogo ». Tu regarde dans le tombeau de ma mère aujourd’hui, et je regarde dans la tombe de ta mère demain. Sans quoi, l’un d’entre nous est con. Les purs se sentant trahis et bafoués doivent mettre un peu de glace sur leur cœur. Les voleurs et les tueurs doivent accepter qu’il y ait justice et sanction.

Je sais que ce que je préconise est difficile. Mais c’est justement cette difficulté qui fonde le vivre-ensemble. Et c’est la voie pour bâtir demain. Je rappelle que d’autres avant nous ont refusé de prendre ce chemin, croyant pouvoir ruser éternellement. Et nous voilà coincés aujourd’hui. Au village, quand je te prête ma terre pour cultiver, il y a des modalités. Tu ne peux cultiver que des productions saisonnières. De sorte qu’en cas de besoin, je te laisse le temps de récolter et tu me restitues mon bien. Si tu fais une plantation qui prend des années pour arriver à maturité, l’intention est claire de me spolier de mon bien. Le pacte est alors rompu, et tu ne peux pas faire semblant de l’ignorer. Imaginez un village où ce sont les notables qui se livrent à ce genre de manipulation ! Il se trouve que c’est précisément le rôle de ces notabilités de dire le vrai, mettant ainsi du lubrifiant dans les rouages de la vie quotidienne. Quel est alors le recours du villageois spolié ?

Sur un autre registre, quand une bagarre démarre, il y a invariablement des gens qui prônent l’apaisement. Dans un premier temps, on ne manquera pas de les houspiller, comme étant des poltrons. Après quoi, on étend les dévastations. Puis on se dit qu’il est plus raisonnable de négocier. C’est alors qu’on se tourne vers les poltrons et on interroge « nii yo kanga mè raa yéla mè ti boin » ? Ce vaurien disait quoi, au juste ? J’arrête là ces réflexions. Pour l’instant. J’invite bien évidemment d’autres à poursuivre la discussion. Tant il est vrai que c’est de la confrontation des idées que jaillit la lumière.

Sayouba Traoré
Ecrivain-Journaliste



Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2017 à 22:42, par ouedr.SAID. En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

    très belle analyse.c’est le seul remède qu’il faut appliquer pour soigner tous nos maux.

  • Le 9 octobre 2017 à 06:56, par KOUDOUSS En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

    Bonjour chers internautes,

    Voilà tout est bien dit, ce pays peut construire seulement sur la base de "JUSTICE". Le pacifisme du pouvoir actuel, son l’inaction, son rangement familiale va permettre à ceux la qui doivent rendre compte au peuple que c’est le peuple qui doit leurs rendre compte.

  • Le 9 octobre 2017 à 10:19, par Samuel En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

    « Concorde nationale », « Réconciliation nationale »

    Ce sont des mots creux qui ne veulent rien dire. Ce sont des vœux pieux. Il n’y aura jamais de concorde nationale, ni de réconciliation nationale dans le monde. C’est une vue de l’esprit. C’est une chimère.

    En d’autres termes et en français facile, quand on regarde l’horizon, on a l’impression qu’à un moment donné la terre et le ciel se rejoignent. Si une personne tente d’aller voir où et comment les deux se rencontrent, plus elle va avancer, plus l’endroit où la terre et le ciel semblent se rencontrer, recule. Ah, Ah, Ah !!! Quel nigaud !

    Que les « commissions de réconciliation, journée du pardon, commissions d’enquête, forums, comités, et autres institutions vainement mises en place pour remettre les compteurs à zéro » aient tous échoués, c’est normal. C’était prévisible.

    Dès qu’une commission soit disant de réconciliation se met en place, au moment où elle s’apprête à rendre ses conclusions ou qu’elle les ait rendues, voici qu’un autre crime (politique ou économique appelons le comme on veut) est commis, le compteur est reparti. Quand une journée soit disant de pardon est organisée, le lendemain il y a un nouveau crime qui est commis créant de nouvelles rancœurs. Un perpétuel recommencement. Eh oui ! Que voulez-vous la nature humaine est ainsi faite.

    Je demande tout simplement aux politiciens, aux intellectuels et autres faiseurs d’opinion de nous laisser tranquilles, de laisser la vie suivre son cour, car il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais de réconciliation nationale, ni de concorde nationale. Dieu seul sait ce qui se passe aujourd’hui en Afrique du Sud après leur historique "journée de pardon et de réconciliation nationale", d’abord entre noirs et ensuite entre noirs et blancs.

  • Le 9 octobre 2017 à 14:26, par TAPSOBA DESIRE En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

    Je souscris entièrement à l’analyse de M.Traoré. Il y a effectivement un besoin impérieux d’aller vers la réconciliation afin de libérer le pays du poids du passé et dessiner les contours une nouvelle société burkinabê où les citoyens ne se regarderons plus avec une extrême méfiance et de la rancoeur. Mais est ce bien cette volonté que les tenants du pouvoir affichent au vu de la manière dont ils gèrent cette période post-insurrectionnelle ? J’ai de sérieux doutes et même l’impression qu’ils ( les mêmes acteurs de la scène politique depuis 30 ans ) cherchent à défaut d’éviter , de retarder l’échéance pour gagner du temps, en espérant que l’oubli s’installera de lui même ! Pari stupide car l’histoire finit toujours par rattraper l’homme, par le confronter à lui même, à le placer au pied du mur. Il faut simplement espérer l’émergence d’une nouvelle race d’hommes politiques épris de patriotisme pour affronter le défi de la réconciliation sur la base d’une recherche de la vérité et d’une justice impartiale.

  • Le 9 octobre 2017 à 18:32, par yelmion En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

    Pour poursuivre la discussion comme vous le demandez, moi je pense que votre message est peut être touchant, mais il est incomplet et ne permet pas aux jeunes qu’on a utilisés de comprendre. Vous auriez dû viser et nommer les crimes commis depuis Thom Sank jusqu’à nos jours et nous pourrions comprendre que vous demandiez la concorde nationale après avoir rappelé ce que les uns et les autres ont fait. Je ne comprends pas que parmi des gens qui ont dirigé le pays pendant 26 ou 27 ans pendant lesquels des crimes économiques et de sang ont été commis, on en vienne à incriminer le seul Blaise Compaoré. Avant d’appeler à une concorde ou réconciliation (les yeux bandés), ayez le courage de citer d’abord les crimes commis par les uns et autres en situant leurs responsabilités

    • Le 11 octobre 2017 à 14:32, par Sayouba Traoré En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

      A Yelmion
      Cher frère, si vous avez suivi mes écrits, ça fait des années que je fais le travail que vous demandez. J’écris depuis 1994. Je ne vais pas retourner sur mes pas pour recenser tous ces articles. Il vous revient de les rechercher et de prendre connaissance. Sans quoi, c’est moi qui les conçois, moi qui les écris et c’est encore moi qui les recherche pour vous, et vous vous n’aurez qu’à vous asseoir tranquillement pour les lire. Une telle répartition du travail ne me paraît pas équitable. Il vous faut tout de même fournir votre part du travail, ou bien ?

  • Le 9 octobre 2017 à 19:36, par cheickh En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

    Bravo à encore pour ces sages recommandations, de la part d’un Monsieur que j’ai toujours admiré dans ses analyses pleines d’enseignements. Cet homme qui a suivi le Burkina dans toutes ses évolutions, et qui en a gros sur le coeur comme bien d’autres, depuis le régime Sankariste qui lui doit la disparition d’êtres chers, jusqu’au départ de Blaise qui ne faisait qu’en rajouter à ses rancoeurs, a besoin d’être écouté.
    En effet, si malgré tous ses déboires, un tel personnage suggère le pardon et la tolérance, au prix d’un effort si surhumain, rien que pour la paix et la stabilité présente et future du pays, il y a des raisons de l’accepter, et de se dire après réflexion que tout le monde devrait en faire autant.Sinon, à quoi bon s’éterniser dans des situation troubles, qui de toutes les manières se termineront un jour dans le bon ou le mauvais sens ? N’est-ce pas mieux de s’engager au plus vite dans l"une de ces deux voies, que l’on souhaiterait être un jour la plus convenable ? Qu’adviendra-t-il si tout tourne subitement au vinaigre ? Ne le regrettera-t-on pas comme çà été le cas dans d’autre pays ? C’est vrai que l’on a aussi peur de pardonner si tôt à un adversaire qui, n’ayant pas encore lâché grand-chose, continue à détenir les rênes de la plupart des grandes affaires dans le pays. C’est réel que l’on redoute de voir tout de suite,cet adversaire revenir encore rapidement aux affaires, si on lui prêtait aussi vite le flanc. Mais l’on doit s’il le faut, prendre toutes les mesures contre çà, mais accepter quand-même d’aller absolument au pardon, pour l’intérêt supérieur du pays.

  • Le 22 octobre 2017 à 10:07, par Yempab En réponse à : De la nécessaire politique de concorde nationale

    Je crois qu’il y a vraiment de l’espoir au regard des analyses, que le BF trouve un jour le courage et la voie pour se bâtir véritablement sur un pacte social enfin a sa mesure.
    Bien nommer le probleme : tout commence la... Et ce n’est pas simple, car où commencer ?
    Mais peu importe, on peut dégager des constantes. La première, l’obstination de nos politiques a continuer de voir la construction de leur pays selon l’appareil d’État hérité... Sans être eux même culturellement formés pour les valeurs et principes de cet Etat... Par exemple, dans ce type d’État, les hommes...et femmes..et enfants, quelque soit leurs titres, rangs et fonctions, sont égaux entre eux, serviteurs du pays et justiciables selon ce que la loi a admis comme bien ou mal... les fautifs sont punis avec rigueur, pour décourager d’autres de s’engager dans cette voie, et les nobles sont cités en exemple...Va expliquer ca "au chef de famille" africain, au "grand frère"... bref a tout chef constitué de notre socle social, et bien entendu, a "quelque autorité moderne" que ce soit...
    Et dans notre culture, le chef ne rend pas de comptes, il gère... Souvent, bien d’ailleurs, car il prend tout sur lui, forçant par sa patience, le respect de tous et partant, une identité consensuelle. Quand le chef est mal éduqué haayyaaaa... on supporte et on prie que ca ne dure pas...
    Deuxième constante, ce refus de se déterminer comme vous le dites, je crois... De nobles tentatives ont été faites, politiques, intellectuelles, économiques et culturelles, et avec au sommet le projet d’État de Sankara... Mais va rassembler les gens autour d’un tel projet...ou à la fin ils doivent être fiers...de n’être plus rien.. au profit d’une nation... un 15 Octobre résout très bien..de tels...comment ont ils résumer ? "Déviation droitiere" si j ne m’abuse...
    Bon, troisième constante, l’improbable conciliation sur ce qu’est la justice... Dans l’Etat de droits, le droit seul doit être dit...dans notre culture aussi du reste, mais tronquée, on a vite fait de mettre le pardon, qui est un acte de contrition entre 2 personnes ou 2 parties, en constitution de justice d’affaires d’État... Donc si je commet un crime, je demande pardon, je répare, et basta...A vos bourses, tous les crimes sont solvables sans autre préjudice, n’est ce pas ?
    Bon, d’autres constantes peuvent se dégager, elles sont présentés tout au long de notre histoire nationale si courte, tous les régimes sont passés dans ces méandres...
    Mais, une fois que nous nous accorderont que ces constantes sont vraiment le problème, nous pourrons ensemble quelque soit notre lourd passé, bâtir au moins un avenir moins tumultueux déjà...
    J’aimerai bien, Monsier SAYOUBA, votre avis sur ces constantes... En tout cas bravo, de tracer la route vers la prise de conscience de la nécessité de prendre notre courage...