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Burkina : MIDAS, un nouvel outil pour la sécurité et la gestion des frontières

LEFASO.NET | Maxime Jean-Eudes BAMBARA (stagiaire)
lundi 2 octobre 2017.

 

Dans le cadre de la phase II du projet « Renforcement de la sécurité des frontières au Burkina Faso », le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, a procédé ce vendredi 29 septembre 2017 au lancement officiel du Système d’analyse des données et des informations migratoires (MIDAS) à Dakola, dans la province du Nahouri, à la frontière avec le Ghana. La cérémonie officielle a été co-présidée par l’ambassadeur du Japon Tamotsu Ikezaki.

Fruit d’une collaboration de l’organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Burkina Faso avec le gouvernement burkinabè grâce à l’appui technique et financier du Japon, le projet « Renforcement de la sécurité des frontières au Burkina Faso » répond au besoin crucial de prise en charge efficace de la sécurité des personnes et des biens. Le projet qui est à sa deuxième phase vise non seulement à renforcer les capacités opérationnelles et techniques des structures et des acteurs en charge de la gestion des frontières, surtout les forces de sécurité à travers la police des frontières, mais aussi à consolider la collaboration entre les forces de sécurité et les populations frontalières.

Il s’inscrit dans la continuité et la dynamique d’un précédent projet sur la « Gestion coordonnée des frontières au Mali, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie » qui a permis d’installer le Système d’analyse des données et des informations migratoires (MIDAS) de l’OIM au niveau de trois postes de police frontière que sont Dakola, Madouba et Yendéré. Avec ce système « l’interconnexion et l’échange des données sur les flux migratoires entre tous les postes de police frontaliers dotés de MIDAS et le siège de la direction de la police des frontières, seront une réalité et cela permettra d’assurer un meilleur contrôle des mouvements des personnes et des biens afin de lutter efficacement contre la criminalité transfrontalière », foi des initiateurs.

Simon Compaoré, ministre en charge de la sécurité

A en croire le chef de mission du bureau de l’OIM, Abibatou Wané, 18 pays ont déjà adopté le MIDAS qui peut être adapté aux besoins spécifiques de chaque pays. C’est un outil qui devrait concrètement permettre à l’État burkinabè de recueillir, traiter, stocker et analyser les données des voyageurs en temps réel, de contrôler plus efficacement les personnes qui entrent et sortent du territoire, de disposer d’une base statistique solide pour le profilage des voyageurs en fonction d’information, mais aussi d’avoir une liaison entre MIDAS et les listes d’alerte national et INTERPOL, toute chose qui permet de confirmer que les personnes qui tentent de franchir la frontière ne constituent pas une menace pour la sécurité nationale ou internationale, et n’utilisent pas de documents de voyage frauduleux. Cet outil sera également d’un grand avantage pour l’OIM en ce qu’il permettra d’établir une base de données des tendances migratoires utile pour les politiques et stratégies migratoires.

Mme Abibatou Wané, chef de mission de l’OIM au Burkina Faso

Ce projet financé à hauteur de 525 000 dollars US par le gouvernement du Japon est pour Tamotsu Ikezaki « un bel exemple de partenariat entre les pays du G5 Sahel en général et entre le Burkina Faso, l’OIM et le Japon en particulier ». L’ambassadeur du Japon au Burkina Faso, a réaffirmé l’engagement de son pays à accompagner les États de la région dans leurs efforts individuels et collectifs de consolidation de la paix, de renforcement de la sécurité et de promotion du développement durable.

A l’issue de la cérémonie de lancement, les autorités présentes ont eu droit à une visite des locaux du poste de police frontalier de Dakola où elles ont pu voir, à travers une démonstration du processus d’enregistrement des voyageurs, l’efficacité du dispositif mis en place composé d’ordinateurs, de scanners, de caméras.

Tamotsu Ikezaki, ambassadeur du Japon au Burkina Faso

Le ministre de la sécurité Simon Compaoré a pris l’engagement d’œuvrer à l’extension de cet outil à l’ensemble des frontières car pour lui, le ‘’MIDAS est incontestablement un outil technologique de pointe dont l’exploitation judicieuse conduira à l’amélioration du contrôle aux frontières dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière, la traite des personnes, le trafic des migrants avec l’existence de groupes terroristes dans la sous-région’’

« C’est un système qui va permettre de ne plus prendre simplement les cartes d’identité ou les passeports regarder et enregistrer sur papier mais de les mettre sur support informatique avec des empreintes digitales avec la possibilité que les informations qui sont données soient connectées. Si vous êtes un type dangereux et recherché par exemple par INTERPOL, on pourra facilement le détecter. C’est ce système qu’on doit avoir et dans nos aéroports et dans les postes de police frontalière », a-t-il indiqué. Après le lancement de ce système au niveau des trois frontières que sont Dakola (frontière avec le Ghana), Yendéré (Frontière avec la Côte d’Ivoire) et Madouba (frontière avec le Mali), Simon Compaoré annonce pour très prochainement celui de Kantchari, la frontière avec le Niger.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)
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