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SAMAO 2017 : Pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines

LEFASO.NET | Par Maxime Jean-Eudes Bambara (Stagiaire)
samedi 30 septembre 2017.

 

La deuxième édition de la Semaine des Activités Minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) a ouvert ses portes, ce jeudi 28 septembre 2017, dans la salle de conférence de Ouaga 2000. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président du Faso, Roch March Christian Kaboré. Trois jours durant, les participants vont réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines.

« L’enjeu du développement minier pour l’Afrique est de faire en sorte que le secteur minier contribue de façon significative et rapide au développement économique et social inclusif, à travers des investissements structurants et d’entrainement des autres branches de l’économie », a déclaré le ministre des Mines et des Carrières dans son discours d’ouverture de l’édition 2017 de la SAMAO. Et c’est cet enjeu qui a guidé le choix du thème « Quelles stratégies pour une meilleure insertion du secteur minier dans les économies des pays africains ? » Selon Oumarou Idani, ce thème se veut à la fois ouvert et encadré : « Encadré parce que nos échanges n’ont pas vocation à être théoriques, ni ‘’aériens’’, mais doivent porter sur des stratégies pratiques et mécanismes qui amplifient et rationnalisent les apports réciproques entre le secteur minier et les autres secteurs de nos économies nationales et communautaires ; ouvert en raison de l’éventail des sous-thèmes qui peuvent couvrir tous ses contours ».

Le secteur minier occupe une place importante dans l’économie du Burkina Faso depuis une décennie. En effet depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation devant le coton dont le Burkina Faso est le premier producteur en Afrique. En 2015, sa part dans les recettes d’exportation a été de 65,2%. Dans la même période, le secteur minier a contribué pour 15,9% aux recettes de l’Etat et à hauteur de 8,3% à la formation du PIB du pays. Les emplois locaux sont de l’ordre de 10 000 et la part des entreprises locales dans la fourniture des biens et services miniers se limite encore à 14%. Ce sont là quelques statistiques livrées par Oumarou Idani pour qui l’on peut déjà se réjouir de ce que le pays a obtenu le statut de pays conforme à la norme de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Le Burkina Faso est du reste classé 20e selon les résultats de l’indice de gouvernance des ressources naturelles 2017 sur 81 pays évalués par the Naturel Resource Governance Institute.

Cette 2e édition de la SAMAO qui sera ponctuée d’exposés-débats, de communications, de panels autour du thème choisi et des visites de stands et autres rencontres B to B sera également une occasion pour le Burkina Faso de relancer la coopération minière avec le Maroc, pays invité d’honneur. « On a la possibilité, on a les ressources humaines, on a les ingrédients pour qu’on puisse aller plus loin pour voir un développement durable des mines profitable à l’économie africaine, aux collectivités locales qui ont besoin des mines pour pouvoir se développer davantage. Nous avons un potentiel humain extraordinaire, nous pouvons même alimenter l’économie internationale et donc nous avons intérêt à développer davantage l’axe Burkina Faso-Maroc et bien sûr tous les pays africains des instituts de qualité pour la formation des ressources humaines », a confié AZIZ Rabbah, ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable du Royaume du Maroc. Pour le ministre marocain, il y a une volonté affichée entre le Burkina Faso et le Maroc d’aller plus loin en la matière à travers la mise en place d’un cadre de coopération.

Pour le président du Faso, la tenue de cette deuxième édition de la Semaine des Activités minières d’Afrique de l’Ouest est déjà une grande victoire « parce que nonobstant l’aspect sécurité, les sociétés minières sont installées au Burkina Faso et continuent à produire de l’or… Nous devons féliciter cette confiance qui est toujours renouvelée au Burkina Faso ». Pour le président Roch M. C. Kaboré, le thème choisi qui vise à voir par quelles stratégies passer pour faire en sorte que l’exploitation minière dans les pays puisse servir à la croissance, au développement et à la création d’emploi, est un thème important.

« Ce que l’on peut souhaiter simplement c’est de dire qu’avec le secteur minier, en dépit des taxes et autres que l’Etat perçoit, il est important qu’il y ait un développement, un partenariat à la base notamment sur les services avec les Burkinabè. Et à ce niveau nous considérons qu’au lieu d’importer des produits alimentaires, de commander des choses que nous pouvons fournir localement, il y a nécessité que les montants qui sont versés à l’extérieur servent au développement local », a-t-il conclu.

L’état des mines au Burkina Faso

Selon le trimestriel d’information ‘’Burkina Mining News’’ du Ministère des Mines et des carrières, l’état actuel des mines peut être résumé comme suit : 11 mines en production, 10 permis d’exploitation délivrés, 02 mines en suspension pour raisons économiques et 03 mines en arrêt. Parmi les onze mines en production on dénombre 10 mines d’or et une mine de zinc. A ce titre on peut citer les mines d’or de Bissa, Taparko et Bouroum situées dans les provinces du Bam, du Sanmatenga et Namentenga, région du Centre-Nord et détenues par la société Nordgold. On a également la mine d’or de Youga située dans la province du Boulgou, région du Centre-Est et détenue par la société Avesoro (MNG), la mine de Guiro située dans la province du Namentenga, région du centre-Nord et détenue par la société Komet Resources pour ne citer que ceux-là.

La seule mine de Zinc est celle de Perkoa située dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest et détenue par la société Glencore International.

Des 10 permis d’exploitation délivrés au promoteurs miniers, deux mines d’or sont en construction effective à savoir la mine d’or de Houndé située dans la région des Hauts-bassins et détenue par la société Endeavour et la mine d’or de Boungou, située dans la région de l’Est et détenue par la société SEMAFO. Les deux mines qui ont suspendu leur construction sont la mine d’or de Niaka nogbélé située dans la région des Cascades et détenue par la société Teranga Gold et la mine d’or de Konkera située dans la région du Sud-Ouest et détenue par la société CENTAMIN.

Parmi les mines en arrêt on a deux mines de manganèse et une mine d’or. Ce sont respectivement la mine de manganèse de Tambao située dans la région du Sahel et détenue par Pan Africa Burkina, la mine de Kiéré située dans la province de Tuy, région des Hauts-bassins et détenue par la société Burkina manganèse et la mine d’or de Inata située dans la province du Soum, région du Sahel et détenue par la société Avocet Mining.

Au regard de la contribution importante du secteur minier dans l’économie, le Burkina Faso gagnerait donc à ‘’diversifier l’exploitation des ressources minérales notamment en attirant les investisseurs à explorer d’autres types de métaux comme le manganèse, le cuivre, et créer un tissu économique plus étoffé en fournissant aux sociétés minières des biens et services de qualité. Ce qui permettra de mieux profiter des retombées économiques de ce secteur’’.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2017 à 13:26, par Kôrô Yamyélé En réponse à : SAMAO 2017 : Pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines

    - Vous parlez d’intégrer les mines dans les économies africaines ? Eh bien, moi Kôrô Yamyélé je dis que vous mentez grossièrement aux gens ! Je suis prêt à vous défier dans un débat ! Où mettez-vous le syndrome hollandais ?

    Pour votre propre crédibité, lisez cette publication cidessous de Stéphanie Fraisse-D’Olimpio :

    Un article du Monde "Les pays pauvres doivent suivre une autre voie de développement" daté du 10 Novembre 2012 où il est question de stratégies de développement notamment pour les pays d’Afrique Subsaharienne. L’auteur évoque le "syndrome hollandais", une notion à connaître pour aborder le rôle des richesses naturelles dans le développement.

    La maladie hollandaise (ou mal hollandais, ou syndrome hollandais) est en effet un phénomène économique qui relie exploitation de ressources naturelles et déclin de l’industrie manufacturière locale. Inspiré du cas des Pays-Bas des années 1960 (exploitation du pétrole de la mer du Nord), le terme maladie hollandaise est utilisé par extension pour désigner les conséquences nuisibles provoquées par une augmentation significative des exportations de ressources naturelles par un pays.

    Le terme apparaît pendant les années 1960 quand les revenus commerciaux des Pays-Bas ont considérablement augmenté à la suite de la découverte de grands gisements de gaz dans la province de Groningue, puis dans le reste du pays et en mer du Nord. Mais l’accroissement des recettes d’exportations, a conduit à une appréciation de la devise hollandaise ce qui a nui à la compétitivité-prix des exportations non-gazières du pays.

    Bien que touchant principalement les pays pétroliers, le phénomène peut être comparé avec toute surévaluation du taux de change liée à une entrée massive de devises (exemples : mise en valeur de ressources naturelles, hausse marquée des prix d’une matière première, flux massifs d’investissements directs étrangers entrants, aide étrangère massive). Les pays riches en matières premières se spécialisent donc dans l’exploitation de ces ressources, au détriment de leur secteur manufacturier.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 29 septembre 2017 à 15:22, par Ka En réponse à : SAMAO 2017 : Pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines

    L’enjeu du développement minier pour l’Afrique est de faire en sorte que le secteur minier contribue de façon significative et rapide au développement économique et social inclusif, à travers des investissements structurants et d’entrainement des autres branches de l’économie, a déclaré le ministre des Mines et des Carrières dans son discours d’ouverture de l’édition 2017 de la SAMAO. Et c’est cet enjeu qui a guidé le choix du thème Quelles stratégies pour une meilleure insertion du secteur minier dans les économies des pays africains ? Selon Oumarou Idani, ce thème se veut à la fois ouvert et encadré : ‘’’’’Monsieur le ministre encadré dans quel sens ? La meilleure façon de distribuer les richesses de notre pays, c’est de permettre aux populations de cogérer leur dû. C’est dire recevoir en prime ce que les investisseurs vous offre en dessus de table pour piller nos richesses. Dieu dans sa bonté infinie a doté l’Afrique de toutes les richesses, un sous-sol scandaleusement riche, un sol vaste et fertile et bien arrosé, un climat superbe d’été permanent, un soleil généreux, et enfin un peuple jeune et travailleur. Le seul problème, ce sont des hommes politiques, cupides et d’une pauvreté et misère d’esprit à nul autre comparable. Voici où se trouve le vrai problème de l’Afrique.’’’’’’’ Depuis des siècles, toutes découvertes et changement global sont en faveur de l’Afrique. Mais le mal qui nous ronge avec nos hommes politiques, empêchent l’Afrique de tirer les meilleurs opportunités de ces changements. Lorsqu’on parlait de biocarburants, l’Afrique était la mieux placée. De même en matière d’énergie solaire, l’Afrique est encore mieux placée. Avec la ruée vers les terres, l’Afrique présente encore les meilleurs atouts. Si nous avions des Gouvernants soucieux du devenir de leurs peuples, il y a ici matière à développement avec les terres. Ainsi, au lieu de faire des baux emphytéotiques de misère, juste pour quelques commissions versées à titre de corruption à nos dirigeants, on aurait pu imposer de formules obligatoires de joint-venture avec les firmes étrangères à la recherche de terres comme la chine, la France, Le Canada. Les propriétaires terriens disposeraient alors de participations dans ces investissements étrangers. Les petits paysans regroupés participeraient à ces entreprises, devenant plutôt riches que le système actuel qui les appauvrit. Il en est de même dans le secteur minier, au lieu des travaux d’utilité publique ou des dons faits aux collectivités, la participation des propriétaires terriens devraient leur assurer d’intéressantes retombées économiques à travers les joint-ventures du secteur minier comme agricole. Mais, tout ça c’est trop compliqué pour nos dirigeants de pacotille qui ne pensent qu’à leur gosier, oubliant leurs peuples. C’est comme Les François Compaoré avaient tout le monopole minier du Burkina avec des dictats sur le traitement d’or, le transport, et le prix de revient :’’’’’’’ Oui monsieur le ministre et son excellence monsieur Roch Kaboré, quelles stratégies pour une meilleure insertion du secteur minier dans les économies de notre pays après la fuite des buveurs du sang devenus des milliardaires à insulter les Burkinabé en devenant des Ivoiriens ? Si vous êtes là pour les couvrir afin qu’ils reviennent tarauder une fois le peuple opprimé, je vous comprends. Mais si vous êtes là pour protéger votre peuple contre la corruption à ciel ouvert, pour l’émergence du pays, la question ne se pose pas, car toutes les solutions sont dans vos mains pour un Burkina qui veut avancer sainement avec sa jeunesse. Ka, farouche partisan de l’alternance politique du Burkina avec sa jeunesse.

  • Le 29 septembre 2017 à 19:54, par Sylvie Zoundi En réponse à : SAMAO 2017 : Pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines

    Merci mr. KA, tout est dit. Monsieur le ministre, vous êtes là pour le peuple et non sauver vos amis. Faites que l’argent des mines revienne au peuple.

  • Le 29 septembre 2017 à 20:45, par Un fils de Solenzo En réponse à : SAMAO 2017 : Pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines

    Le 1er et meilleur remède reste la transparence dans la gestion de cette manne minière. Que nos dirigeants gèrent bien les devises qui rentrent dans nos caisses publiques (évitez les en dessous de table) sinon nous seront plus pauvres que notre situation d’avant exploitation de nos mines d’or. Je suis un peu déçu que la communication n’est pas piqué un mot sur les exploitants semi-industriels et artisanaux (orpaillage) pourtant si le Burkina est 4e ou 5e producteur d’or africain c’est aussi grâce à ces partenaires nationaux.

  • Le 30 septembre 2017 à 10:50, par Lepro En réponse à : SAMAO 2017 : Pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines

    Merci à Ka et Koro Yamyele
    L’exploitation minière ? De la poudre d’or aux yeux du peuple mais une manne pour les dirigeants des républiques bananières.
    La Hollande là-Haut, le Zaïre et la Guinée près de nous : des échecs si l’on n’y prend garde.
    Et pourtant il y’a une jeunesse(25-45 an qui sous les années Compaoré s’est formée à gérer ce secteur.
    Cette jeunesse employée des sociétés minières est absente de ces colloques et nest presque jamais valorisée par les autorités ; jamais défendue en cas de crises..
    Le secteur demeure aux mains de la nouvelle nomenklatura MPP et des anciens stratèges du pillage de mon pays par la compaorose depuis 1987.
    Suivez mon regard....
    Ou bien koro Ka, koro Yamyélé ? Corrigez moi si je divague
    La Patrie ou la mort nous vaincrons.
    Lepro(toujours vigilant)

  • Le 1er octobre 2017 à 13:02, par Ka En réponse à : SAMAO 2017 : Pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines

    Oui Lepro, je confirme : La seule chose que nous devons lutter pour que la richesse du continent émerge, et que les pays soufflent un peu de la pauvreté, c’est contre la corruption. ’’’’ Pour cela, la solution viendra de nos décideurs.’’’’’’ Mielleusement avec ces décideurs de pacotille comme tu veux-le mentionné en citant du compaorose et sa continuité : S’il y avait une réelle volonté d’éradiquer la corruption dans notre pays, on n’en serait pas là à gesticuler, et en jouant le chat et la sourie avec l’ ASCE-LC, qui est dilatoire. La corruption au Burkina existe bel et bien à tous les niveaux, et le vrai nid de cette corruption se trouve au sommet de l’état qu’il faut éradiquer avant d’attaquer le problème proprement dit. Merci de nous lire