72e Assemblée Générale de l’ONU : Roch Kaboré invite ses pairs à passer du discours à l’actionLe président du Faso, Roch Kaboré, était à la tribune de la 72e session de l’Assemblée générale de l’ONU, ce 21 septembre 2017, pour donner la vision du Burkina de la marche des affaires du monde. "Nous devons changer de paradigmes, aussi bien dans la conduite des affaires de nos Etats que sur le plan international, afin de passer de la rhétorique à l’action et à la culture du résultat".a souligné le chef de l’Etat burkinabè. Monsieur le Président La 72ème session de l’Assemblée générale de notre Organisation se tient à un moment où la marche quotidienne du monde ne cesse de nous lancer d’importants défis. En effet, la préservation de la paix et de la sécurité internationales, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, l’éradication de la pauvreté, le développement durable et l’instauration d’un ordre international plus juste et plus humain, sont les principales préoccupations de l’heure. Elles nous interpellent sans cesse et nous avons l’impérieux et pressant devoir de leur trouver des réponses urgentes et durables. Monsieur le Président, ma délégation et moi-même vous adressons nos félicitations pour votre brillante élection à la présidence de la présente session. Je puis vous assurer de notre pleine et entière coopération pour le succès de nos travaux. Il me plaît enfin de rendre hommage au Secrétaire général, Monsieur Antonio GUTERRES, qui nous aura donné, depuis seulement quelques mois qu’il est à la tête de l’Organisation, la pleine mesure de son engagement en faveur de la paix et du développement, ainsi que sa ferme volonté de poursuivre l’ambitieuse œuvre de revitalisation de l’ONU. Monsieur le Président II y a deux ans, nous adoptions ici même, les Objectifs de développement durable, afin d’impulser un nouvel élan planétaire pour plus de paix, de prospérité, de développement, de justice et d’humanisme. L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, mérite à cet égard d’être saluée. L’élaboration du cadre mondial d’indicateurs de suivi des Objectifs de Développement Durable, ainsi que la tenue du Forum politique de haut niveau pour le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2030, constituent également des avancées indéniables. Aussi, voudrais-je souligner la pertinence du thème de notre session, qui replace l’être humain au cœur de nos politiques de développement et de la gouvernance mondiale. A l’évidence, et plus que jamais, nous devons changer de paradigmes, aussi bien dans la conduite des affaires de nos Etats que sur le plan international, afin de passer de la rhétorique à l’action et à la culture du résultat. Monsieur le Président Le succès de la Table ronde des bailleurs de fonds publics et privés de notre Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), suite à l’appel que j’avais lancé à cette même tribune le 22 septembre 2016, atteste de la confiance placée en mon pays par nos partenaires. Je voudrais saisir cette occasion pour leur exprimer notre profonde gratitude. Le Burkina Faso est engagé dans un processus de relance économique à travers d’importantes réformes structurelles, dont l’un des objectifs est d’attirer, de faciliter et de sécuriser les investissements. Afin de renforcer la démocratie participative, en mettant les citoyens au cœur du fonctionnement de l’Etat, le Burkina Faso a adhéré, en 2016, au « Partenariat pour un Gouvernement Ouvert ». Dans ce cadre, le premier plan d’action national est en cours d’élaboration, qui renforcera la lutte contre la corruption et pour une gouvernance de qualité, dans un esprit de collaboration avec les acteurs non étatiques, les organisations de la société civile et les médias. Concomitamment, le vaste chantier des réformes pour l’approfondissement de la démocratie et pour un fonctionnement optimal des institutions avance de manière satisfaisante. Dans ce sens, un avant-projet de constitution a été élaboré par l’ensemble des composantes de notre peuple et l’institution judiciaire pour sa part est à pied d’œuvre, en toute indépendance, pour vider les contentieux et crimes politiques et économiques qui obèrent depuis des décennies nos efforts de réconciliation nationale. Monsieur le Président Cible depuis quelques temps des forces terroristes et obscurantistes, mon pays a pris la pleine mesure de leur volonté clairement affichée de le déstabiliser, ainsi que l’ensemble des pays de la région. La lutte contre le terrorisme est donc désormais une priorité nationale qui n’aura de succès que si elle s’inscrit, non seulement dans une approche sous régionale, mais également et surtout dans une dynamique de développement économique des zones les plus vulnérables. Pour cette raison, nous accordons une attention particulière au Nord de notre pays. Nous y avons certes enregistré des succès sur le plan opérationnel, mais ceux-ci méritent d’être renforcés par un programme d’urgence d’investissement, que nous avons récemment adopté, afin de réduire la vulnérabilité des populations, surtout les jeunes et les femmes. Cependant, et on ne le dira jamais assez, le terrorisme est aussi et surtout un fléau global. Parce qu’il frappe sans discrimination, il appelle une condamnation claire et ferme de tous, et une réponse collective efficace, faite de solidarité et de mutualisation de nos efforts et de nos moyens. C’est la raison d’être du G5-Sahel, dont nous nous attelons à accélérer l’opérationnalisation, comme en témoigne l’inauguration, le 10 septembre dernier, du Centre de commandement de la Force du G5-Sahel à Sévaré, au Mali. De même, il convient de saluer la mise en place de l’Alliance pour le Sahel, dont la première réunion de haut niveau est prévue en octobre prochain à Washington. Monsieur le Président La recherche de la paix doit rester au cœur de notre action commune, notamment celle de notre Organisation. En Afrique, de nombreux foyers de tension persistent. Nous invitons toutes les Forces en présence au Mali, en l’occurrence les Forces Armées Nationales, la MINUSMA, Barkhane et la Force du G5- Sahel, à travailler en bonne intelligence et en parfaite coordination, afin d’accélérer le retour définitif de la paix et de la sécurité dans la région. Nous devons rester mobilisés pour faire aboutir les processus de règlement des conflits ou de sortie de crise en Libye, en République Démocratique du Congo, en République Centrafricaine, en Somalie, au Soudan du Sud et au Burundi. Nous lançons un appel aux différents protagonistes, afin qu’ils privilégient le dialogue et la réconciliation, en se persuadant qu’ils seront les premiers responsables et les seuls architectes de la paix dans leurs pays. Concernant la question du Sahara occidental, le Burkina Faso réitère son appel au dialogue et à la négociation, dans un esprit de compromis, en vue d’un règlement politique et réaliste de ce différend. Monsieur le Président La question palestinienne continue d’être une préoccupation majeure. Je voudrais saluer l’organisation, en janvier 2017, de la conférence de Paris, qui a réitéré la solution à deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. Pour mettre fin à ce conflit, l’engagement des deux parties constitue le seul terreau fertile pour les graines d’un règlement pacifique et définitif. Les efforts de la Communauté internationale en Irak, en Syrie et au Yémen doivent être intensifiés, au risque de voir cette partie du monde sombrer définitivement dans le chaos. Le Burkina Faso est également préoccupé par la situation qui prévaut au sein de la Conférence de Coopération du Golfe. Il exhorte les protagonistes à privilégier le dialogue et la négociation pour mettre fin à cette crise. Le Burkina Faso condamne les essais nucléaires conduits par la Corée du Nord, qui sont une menace à la paix et à la sécurité de la péninsule coréenne et du monde. En exhortant ce pays au respect des résolutions du Conseil de sécurité, nous espérons que la logique du dialogue et de la négociation l’emportera sur celle de l’escalade et de la confrontation. C’est le lieu pour moi de réaffirmer l’engagement de mon pays en faveur du désarmement général et complet, et son soutien aux efforts des Nations Unies dans ce domaine, concernant aussi bien les armes de destruction massive que les armes classiques. Dans ce sens, j’exhorte tous les pays, en particulier ceux dont la ratification est nécessaire à cette fin, à faire de l’entrée en vigueur rapide du Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires une priorité. Dans ce contexte, l’adoption le 07 juillet 2017, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, devrait renforcer cette dynamique. Quant à la prolifération des armes légères et de petit calibre, elle constitue l’une des principales menaces à la paix et à la sécurité internationales. Mon pays, qui a activement participé à son élaboration, est convaincu que le Traité sur le commerce des armes contribuera à l’éradication de ce fléau, véritable obstacle au développement de nos Etats. Monsieur le Président Le multilatéralisme est l’outil par excellence du dialogue et de la solidarité entre les peuples. Monsieur le Président La réforme des Nations Unies demeure une question centrale de la gouvernance mondiale. Nous devons l’aborder avec le courage et la sérénité qu’exigent d’une part, le devoir de justice vis-à-vis de l’Afrique, notamment en ce qui concerne sa représentation au Conseil de sécurité, conformément à la position commune africaine, d’autre part la nécessaire adaptation de notre Organisation aux mutations du monde. L’ONU en est notre meilleur instrument. Prenons alors ici et ensemble, l’engagement de construire une Organisation des Nations unies plus moderne, plus forte et plus efficace. Nous savons à cet égard compter sur l’engagement et la détermination du Secrétaire général, qui fera aboutir également, j’en suis convaincu, sa part de réformes audacieuses, pour une véritable ONU des peuples. Je vous remercie. |
Vos commentaires
1. Le 21 septembre 2017 à 22:02, par Le banlieusard En réponse à : 72e Assemblée Générale de l’ONU : Roch Kaboré invite ses pairs à passer du discours à l’action
Très bien parlé mon président et à la face du monde ! Mais parlant du djihadisme, point n’est besoin d’aller loin pour trouver et éradiquer nos renégats djihadistes. La bande à Zaïda en voulant déstabiliser le Faso doit être traitée comme des djihadistes ennemis du peuple burkinabé. Il n’y a pas lieu de tergiverser avec Zaïda. Et je sais que si vous ne prenez pas votre responsabilité pleine et entière avec cette bande de voyous, il ne faut pas vous étonner que les insurgés patriotes prennent la leur dans une confrontation totale. Dès le 1er octobre 2017, le mot d’ordre sera lancé à la maison du peuple par les insurgés patriotes. Il n’est pas question de tergiverser avec cette bande de vauriens qui veulent troubler la quiétude de notre peuple.
Le 22 septembre 2017 à 08:27, par Kôrô Yamyélé En réponse à : 72e Assemblée Générale de l’ONU : Roch Kaboré invite ses pairs à passer du discours à l’action
Le banlieusard, soit un peu plus sérieux et ne rabaisse pas le débat. Et puis on dirait que Pascal Zaida te donne des insomnies !
Moi je pense plutôt que les africains doivent bien réfléchir sur leurs positions à l’ONU et s’il n’est pas plutôt nécessaire et utile pour eux de mettre le paquet sur l’UA. Je ne sais pas les gens ont remarqué comme moi, mais lorsque le président des USA Donald Trump faisait son discours, la salle était pleine à craquer. Et après lui ce fut le tour de Alpha Condé, président de l’UA de monter pour le sien, et la salle a commencé à se vider pour ne laisser que les nègres. Voyez même pendant le discours de Roch, il y avait très peu de monde dans la salle et la majorité de ceux qui étaient présents étaient des membres de la délégation du Burkina Faso ou des diplomates burkinabè qui y sont allés, et quelques africains.
Disons-nous la vérité. Les autres ont très peu d’intérêts pour l’Afrique et les africains en dehors d’exploiter ses richesses. Il est temps pour les africains de réfléchir, s’entendre et faire du minimum avec toutes ces institutions internationales.
Par Kôrô Yamyélé
2. Le 22 septembre 2017 à 15:47, par de rien En réponse à : 72e Assemblée Générale de l’ONU : Roch Kaboré invite ses pairs à passer du discours à l’action
eh bien ! a mon tour de l’inviter à passer lui même du discours à l’action. justice, insécurité, corruption, chômage, il est grand temps qu’il se retrousse les manches.