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Sécurité alimentaire : Bilan satisfaisant de la Phase I du projet DIAPOCO-SA

LEFASO.NET | Maxime Jean-Eudes BAMBARA (stagiaire)
samedi 16 septembre 2017.

 

Finie la phase I du projet pour l’émergence d’un dialogue politique concerté sur la sécurité alimentaire (DIAPOCO-SA). Mais avant la mise en œuvre de la phase II de ce projet, les acteurs ont examiné l’impact de la première étape les 14 et 15 septembre 2017 à Ouagadougou. C’était au cours d’un atelier sous régional de partage et de réflexions sur les résultats dudit projet.

Conçu pour accompagner les organisations de productions et les collectivités locales dans le plaidoyer pour l’émergence de politiques publiques inclusives prenant en compte les enjeux de leurs territoires, le projet DIAPOCO-SA s’est focalisé sur quatre zones transfrontalières dont trois du Bassin du fleuve Sénégal couvrant des zones du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie, et une zone transfrontalière Niger-Burkina Faso.

De l’avis des initiateurs de ce programme, de nombreux acquis ont été engrangés. « Les bénéficiaires de ce projet ont vu leur sécurité alimentaire s’améliorée, mais aussi ils ont une influence positive sur les autres paysans qui tentent de les imiter. Ce qui fait que l’impact, de fil en aiguille, s’élargit vers l’objectif recherché du projet qui est de renforcer les capacités des organisations paysannes, de leurs membres et des élus des collectivités locales pour contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire en zones transfrontalières sahéliennes enclavées de cinq pays du CILSS (Mauritanie, Sénégal, Mali, Niger, Burkina Faso) », a indiqué Dr Salif Derra, chargé de capitalisation du projet DIAPOCO.

Dr Salif Derra, chargé de capitalisation du projet DIAPOCO.

« En termes d’impact on est satisfait mais on ne va pas dormir sur nos lauriers, il y a encore beaucoup de chose à faire et c’est dans cette perspective qu’on va essayer de réfléchir pour voir quel moyen trouver pour entamer une seconde phase sur un certain nombre d’enjeux qui ont émergé au cours de la mise en œuvre de ce projet. Des enjeux tels que l’agroécologie, des semences paysannes qui sont en lien avec l’agroécologie, nous verrons comment les promouvoir au niveau de nos territoires afin que ce concept se matérialise » a-t-il poursuivi.

Koman Barry, chargé de programme DIAPOCO à AMASSA au Mali témoigne : « Ce projet qui s’achève a été très enrichissant pour nous en tant que structures à Kayes (région du Mali) et ça nous a permis de nous rapprocher davantage. Au cours de cet atelier, il s’agissait de partager les résultats atteints et je crois qu’au sortir de cet atelier les participants se sont dits satisfaits des travaux réalisés notamment les bénéficiaires directs et les structures étatiques. En tant que structure d’accompagnement, nous n’avons pas perdu notre temps. Nous avons fait ce que nous pouvions et ça été bien apprécié par les bénéficiaires et les partenaires techniques et financiers »

Koman Barry, chargé de programme DIAPOCO à AMASSA au Mali

Pour le cadre du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage au Niger, Aboubacar Mamadou Kourna, il y a certes eu des difficultés dans la mise en œuvre du projet, mais le plus important est le fait d’avoir permis aux producteurs de développer une capacité de mobilisation à leur niveau, de concertation et d’animation de débats sur les problèmes rencontrés et d’aller à la recherche de solutions. « Tout cela a été possible grâce au projet DIAPOCO. Malgré les difficultés, les producteurs ont pu comprendre la nécessité de mieux chercher l’information et d’élaborer des plaidoyer » a-t-il précisé.

Aux termes des travaux de l’atelier, un mémorandum sur la reconnaissance du rôle et de la place des territoires transfrontaliers dans la sécurité alimentaire au Sahel a été adopté à l’unanimité par les participants ; Mémorandum dans lequel les organisations paysannes et collectivités territoriales des quatre zones transfrontalières ont constaté que les dynamiques transfrontalières ont un rôle central dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle sous régionale. Elles ont également relevé la nécessité de consolider le dialogue régulier entre organisations faitières et organisations paysannes locales dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques, l’inégalité/insuffisance d’allocation des ressources aux zones transfrontalières renforçant des déséquilibres territoriaux.

Aboubacar Mamadou Kourna cadre de la direction générale de l’agriculture au niveau du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage au Niger

Aussi des recommandations ont été formulées pour la prise en compte des enjeux partagés par les organisations sous régionales, des organisations faitières régionales mais aussi pour la prise en compte des enjeux à l’échelle des pays (zones frontalières).

Ce projet a été mis en œuvre par cinq principaux partenaires en l’occurrence le comité catholique contre la Faim et pour le Développement-Terre Solidaire (CCFD-TS), le Groupe de recherche et de réalisation pour le développement Rural (Grdr), Actions pour la sécurité et la souveraineté alimentaires au Niger (AcSSA Afrique Verte Niger), l’Association pour la promotion de la sécurité et de la Souveraineté Alimentaires au Burkina (APROSSA-Afrique Verte Burkina) et l’Association malienne pour la sécurité et la souveraineté alimentaire (AMASSA -Afrique Verte Mali). Son exécution a véritablement commencé en mars 2014 et aura duré trois ans.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)
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