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Surpopulation carcérale : Le Centre pour la qualité du droit et la justice veut y remédier

LEFASO.NET | Justine BONKOUNGOU
mercredi 13 septembre 2017.

 

Le Centre pour la qualité du droit et la justice (CQDJ) a organisé une conférence de presse ce mardi 12 septembre 2017 au Centre de presse Norbert Zongo. Objectif, lancer le projet de lutte contre les détentions préventives abusives et de réduction de la surpopulation carcérale.

Sur 26 établissements pénitentiaires que compte le Burkina Faso, 20 sont en surpopulation à l’exemple de celui de Bobo-Dioulasso qui a le taux de surpopulation le plus élevé (414%), suivi de celui de Ouagadougou (357%) et de la Maison d’arrêt et de correction de Tenkodogo (270%).

Et à en croire le Centre pour la qualité du droit et la justice (CQDJ), un grand nombre des personnes incarcérées sont en détention préventive, alors que selon le code de procédure pénale la détention préventive est en principe exceptionnelle et a une durée maximale de six mois qui peut être prolongée pour une durée de six mois supplémentaires sur ordonnance motivée du juge d’instruction.

Pourtant, dans les Maisons d’arrêt et de correction du Burkina Faso, ce délai est largement dépassé. C’est du moins le constat qu’a fait le CQDJ dans les prisons du Burkina Faso. Ainsi, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, un détenu aurait été incarcéré en février 2010 et est en accusation depuis novembre 2012, soit une durée en préventive de deux ans et une instruction de quatre ans. De même, à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso, deux détenus seraient en instruction pour la même affaire depuis treize ans.

C’est pourquoi le CQDJ en partenariat avec Oxfam/ Intermon, à travers le projet de lutte contre les détentions préventives abusives et de réduction de la surpopulation carcérale, entend apporter une solution à ces préventions abusives par le monitoring des cas, mais aussi en répertoriant les causes et en stimulant l’évacuation des dossiers qui constituent les cas les plus criards dans les Maisons d’arrêt et de correction de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Fada N’Gourma et Banfora.

Toute chose qui permettrait de désengorger les prisons. Le CQDJ mettra également en place un système permanent d’appui conseil et d’assistance juridique aux détenus à travers l’affectation de jeunes volontaires diplômés en droit dans les prisons. L’objectif étant l’accélération dans le traitement et la gestion des dossiers des personnes en détention préventive abusive.

A l’issue des 18 mois que durera le projet, le CQDJ espère, selon son président Sosthène Ouédraogo, que les acteurs clés de la justice, notamment les magistrats, les avocats, la garde pénitentiaire s’approprieront la thématique des personnes en détention préventive abusive. Il espère également l’aboutissement (liberté provisoire, jugement, etc.) des cas de détention préventive abusive les plus criards et l’engagement de l’Etat à créer un fonds d’indemnisation pour les victimes de détention préventive abusive.

Justine Bonkoungou
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