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Engagement du Maroc envers la CEDEAO : Hors de calculs conjoncturels ou des supputations éphémères ?

Ceci est une publication de l’Association les amis du Maroc pour l’intégration.
lundi 4 septembre 2017.

 

Le 20 aout 2017 Sa Majesté le Roi du Maroc n’a pas dérogé à son traditionnel discours marquant l’anniversaire de la Révolution Populaire de 1953. Loin d’un discours autocentré sur le courage, la détermination et la résistance du peuple marocain, le Roi s’est plutôt appesantit sur les relations du royaume avec le reste du continent. Serait-ce la une manière de faire taire les critiques qui fusent de son pays quant à sa demande d’intégrer l’espace CEDEAO ? Ou une manière de prêcher le Panafricanisme ?

Cette brève analyse permet de mieux comprendre les enjeux de ce discours.
Les relations entre le Royaume du Maroc et le reste du continent sont séculaires mais ont pris un tournent décisif à partir des années 60. En effet, après le succès de sa révolution du 20 aout 1953 ou le peuple marocain s’est dressé contre la destitution et la déportation du Roi Mohammed V par les autorités françaises. Cet élan patriotique et de liberté s’est étendu plus tard au reste du continent ou le Maroc a participé aux côtés du reste du continent à la lutte commune pour l’indépendance.

On se souviendra entre autre de sa participation en 1960, à la première opération de maintien de la paix au Congo. Le Roi du Maroc n’a pas manqué de souligner aussi que « ces efforts sincères en faveur des peuples africains furent couronnés en 1961 par la tenue de la Conférence de Casablanca, qui posa les premiers jalons pour l’avènement, en 1963, de l’Organisation de l’Unité Africaine ». Il conclut ainsi en précisant que, l’engagement de son Royaume à « défendre les Causes et les intérêts de l’Afrique est une orientation immuable héritée des Ancêtres, et que le Royaume continuera à assumer avec assurance et fierté ».

Une vision gagnant-gagnant à long terme

Aujourd’hui les grands analystes voient en l’Afrique l’avenir en termes de potentiel important d’investissement. Cela donne lieu à des opérations de charme des puissances européennes, asiatiques et américaines pour obtenir des positions stratégiques pour mieux exploiter les ressources du continent pour leur compte sans se soucier du développement des millions de personnes qui souffrent dans ce continent. Sa Majesté rassure que « Le choix du Maroc de se tourner vers l’Afrique subsaharienne n’a pas été le fruit d’une décision fortuite. Il n’a pas été non plus dicté par des calculs conjoncturels ou des supputations éphémères. ».

Ce choix est sans doute moins intéressé que celui de ceux qui découvrent subitement que l’Afrique est l’avenir du monde et qui se permettent d’ériger des machines institutionnelles pour mieux penser leur implantation sans qu’hélas nos autorités ne puissent leur opposer une règle de jeux gagnant-gagnant.

L’Avenir de l’Afrique ne peut concerner plus les non africains plus que les africains eux-mêmes, et le Maroc, malgré son appartenance au Maghreb n’est pas moins un pays africain dont l’avenir se joue aussi dans celui du continent. L’ambition du Maroc a été énoncer clairement par le roi qui précise que « Nous avons choisi de mener une politique de solidarité à l’égard du reste des pays africains en mettant en place, avec eux, des partenariats équilibrés, sur la base du respect mutuel et dans l’intérêt bien compris des peuples africains. En effet, le Maroc n’a jamais cherché à faire valoir l’argent comme monnaie de change dans ses rapports avec ses frères africains. Il a plutôt fait le choix de mettre son savoir-faire et son expérience à leur disposition, car Nous sommes persuadé que la vraie source de profit pour les peuples n’est pas l’argent précaire, mais l’essence impérissable de la connaissance. »

Voici de quoi rassurer les plus sceptiques sur les intentions du Maroc à l’endroit du continent africain. C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeant plutôt que de s’engager des relations bilatérales mus par des intérêts purement capitaliste au détriment d’un véritable développement centre sur la personne humaine.

L’accord de principe que les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont donné au Royaume du Maroc, le 04 juin 2017, sonne comme une clairvoyance de nos dirigeants qui même s’ils ont beaucoup hésité, donnent ainsi une occasion aux entreprises africaines ainsi qu’aux jeunes du continent une chance d’embrasser une nouvelle ère de développement et de prospérité. Et en croire le Président de la Commission M. De SOUZA, dans la dépêche (MAP) du 29 aout 2017, « les Chefs d’Etat ont donné cet accord de principe en toute souveraineté », parce qu’ils sont convaincus du caractère bénéfique de cette adhésion pour la population africaine.

Fait à Ouaga le 2 septembre 2017

L’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I)



Vos commentaires

  • Le 5 septembre 2017 à 00:55, par Raso En réponse à : Engagement du Maroc envers la CEDEAO : Hors de calculs conjoncturels ou des supputations éphémères ?

    L’adhésion du Maroc est une grosse erreur qui annonce la fin de la CEDEAO. Je n’ai rien contre le Maroc en tant que tel, mais ce pays est l’ennemi juré de l’Algérie. Pourtant ces deux pays sont frères maghrébins. En acceillant le Maroc, c’est comme si on achétait une bagarre entre des membres d’une même famille. L’Algérie n’aura de cesse que d’essayer de diviser la CEDEAO et malheureusement, elle y réussira.

  • Le 5 septembre 2017 à 05:10, par Karfolo En réponse à : Engagement du Maroc envers la CEDEAO : Hors de calculs conjoncturels ou des supputations éphémères ?

    Voici un roi qui profite du désespoir des africains pour résoudre son problème avec l’Algérie. Je demande aux dirigeants de la CEDEAO en particulier et aux Africains en Général d’avoir de la Clairvoyance. Nous n’allons pas sortir de la colonisation des Européens pour tomber dans la colonisation des arabes. Rien que Le terrorisme dans le monde , nous constatons avec amertume que beaucoup sont nés ou viennent du Maroc. Les agressions sexuelles dans les bus ou Dans Les lieux publics au Maroc donnent froid au dos. Les Africains doivent être intègres et non courir derrière des chèques au détriment de leur propre existence et identité.
    Tout Le tapage médiatique que mène le fils d’Assane II actuel monarque du Maroc n’est autre qu’une vision néocolonialiste pour récupérer La république Sarahoui Démocratique. La vision de Thomas Sankara était claire à ce sujet . " Non à l’occupation coloniale du RSD par le Maroc". Sankara avait même invité Le Premier dirigeant,de La république sarahoui Démocratique au BURKINA Faso. Assane II père de l’actuel Monarque Du Maroc s’était battu en son temps aussi pour empêcher la Mauritanie d’intégrer l’ OUA , car il revendiquait l’appartenance de La Mauritanie au Maroc. La société civile burkinabé doit s’opposer à cette nouvelle vision d’oppression du peuple Sarahoui par le Maroc soit disant de nous apporter des projets gagnant - gagnant.

  • Le 5 septembre 2017 à 13:28, par TANGA En réponse à : Engagement du Maroc envers la CEDEAO : Hors de calculs conjoncturels ou des supputations éphémères ?

    « ces efforts sincères en faveur des peuples africains furent couronnés en 1961 par la tenue de la Conférence de Casablanca, qui posa les premiers jalons pour l’avènement, en 1963, de l’Organisation de l’Unité Africaine ».
    Chacun peut se plaindre du Maroc mais avez vous lu ce qu’il a souligné et que personne ne peut contredire par ce que réel ?
    Aussi à l’organisation du sommet France-Afrique au Burkina, savez vous qui a habillé vos hommes de tenue en neuf, qui a financé beaucoup ?
    N’Allez pas condamner le Maroc pour rien.
    Peut être que ce évènement sera l’occasion pour les Africains de mettre le Maroc et L’Algérie d’accord ; ou voulez vous insinuer que nous Africains sommes de bons à rien ?
    RASO et KARFOLO, vous minimisez trop la CEDEAO et la prenant comme ’’béné oui oui’’