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Migration irrégulière : Le Réseau des africains de l’Allemagne sensibilise sur les conséquences

LEFASO.NET | Rita Bancé/Ouédraogo
mercredi 30 août 2017.

 

Plus de 500 migrants meurent chaque semaine dans le désert où sur la mer en voulant gagner l’Europe. Le Réseau des africains de l’Allemagne, sensible à ce fléau meurtrier, a jugé nécessaire de lancer un projet dénommé : « Lostdream-Verlorenetraüme- Rêves perdus ». L’objectif étant de conscientiser la jeunesse sur les risques liés à la migration irrégulière. La cérémonie de lancement dudit projet au Burkina, s’est tenue le mardi 29 août 2017 à Ouagadougou.

« Nous sommes très touchés, nous, la communauté des africains de l’Allemagne par les drames que vivent nos frères et sœurs lors de la traversée du désert, de la barrière barbelée où de la mer pour rejoindre l’Europe. Nous sommes également touchés du fait que ceux-ci, parce qu’on leur a refusé la demande d’asile, se retrouvent dans des situations de détresses incroyables. Raison pour laquelle, nous avons décidé de venir dans les pays d’origine pour les sensibiliser pour qu’ensemble avec les médias, nous luttions contre ce fléau. Nous avons besoin de nos frères africains vivants, compétents et insérés dans le domaine professionnel de leurs pays », Tels sont les propos de la présidente du Réseau des africains de l’Allemagne, Sylvie Nantcha, lors de la cérémonie de lancement du projet « Lostdream-Verlorenetraüme- Rêves perdus », le 29 août dernier à Ouagadougou.

Dr Sylvie Nantcha, présidente du Réseau des africains de l’Allemagne

Selon la première responsable du projet, Sylvie Nantcha qui a effectué le déplacement pour Ouagadougou, leur projet consiste à sensibiliser les jeunes dans les pays d’origine sur trois points : premièrement sur les risques et dangers de la migration irrégulière ; deuxièmement sur la réalité de la vie en Europe. « La vie en Europe n’est ni un paradis ni un eldorado. La vie en Europe est très difficile surtout pour ceux qui viennent de manière illégale puisqu’ils n’ont pas accès à la formation et au marché de l’emploi. Ceux qui viennent de manière légale, sont obligés de se battre pour réussir », a-t-elle martelé. Troisièmement, sensibiliser la jeunesse sur les moyens légaux qui existent pour aller en Europe. A ce sujet, elle a relevé que Toutes les ambassades ont les informations nécessaires par rapport à l’obtention d’un visa et qu’il suffit juste de se renseigner.

C’est à travers les médias, des capsules de films basés sur des témoignages de migrants, les tristes réalités que vivent ces derniers lors des différentes traversées que les membres du Réseau comptent mener leur sensibilisation.

« Chaque jour, des corps sans vies des migrants africains sont retrouvés dans le désert. Chaque jour, des chauffeurs promettent aux migrants de les faire traverser le désert. Mais, à leur grande surprise, ceux-ci les abandonnent a mis chemin pour fuir les postes de police puisque toute activité liée à la migration a été criminalisée et interdite à Agadès, la dernière ville au Niger avant le désert. Le désert tue plus que la mer. Après soixante-douze heures, le sable recouvre tous les corps. Et, si l’on ne vient pas avant, il est difficile de les retrouver pour une probable identification. Dans le désert, il y a plein de corps qui ont été recouverts par le sable », a confié la présidente du Réseau Sylvie Nantcha.

Mamoudou Ouédraogo, le président du Conseil national de la jeunesse (CNJ) au Burkina a salué cette belle initiative. Aussi, il a fait savoir que le Conseil s’est engagé à soutenir le projet. « Par rapport à la mise en œuvre de ce projet, le CNJ va recruter et former des pairs éducateurs qui vont sensibiliser les jeunes autour d’eux dans les quarante-cinq provinces du Burkina pour qu’aucun jeune burkinabè ne meurt en voulant gagner une vie meilleure », a conclu ce dernier.

En rappel, le projet « Lostdream-Verlorenetraüme- Rêves perdus », financé par le gouvernement allemand a été initié en 2016 et lancé dans dix pays africains. Il est également accompagné d’une campagne facebook : « plus de morts dans le désert où sur la mer ».

Rita Bancé/Ouédraogo
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