Retour au format normal
lefaso.net

Décès du « Yadga » Salifou Diallo : Les Gourmantchés préparent la surprise du chef pour leur esclave

LEFASO.NET | Par Soumaila Sana
jeudi 24 août 2017.

 

Suite au décès du Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Dr Salifou Diallo, le 19 août 2017, les Fadalais sont aussi consternés que tout le peuple burkinabè. Pour les obsèques de ce « Yadga », ses parents à plaisanterie, les Gourmantchés disent préparer une surprise à la hauteur de « l’esclave affranchi ». C’est du moins ce que nous a confié Jean-Claude Louari, maire de la commune de Fada N’Gourma. Comme lui, d’autres Fadalais saluent la disparition d’un grand homme d’Etat.

Yendifimba Jean-Claude Louari, maire de la commune de Fada N’Gourma, élu sous la bannière du MPP : « C’est avec consternation que j’ai eu l’information le samedi 19 août à 5h du matin et j’ai été très surpris, très choqué pour plusieurs raisons. La première raison, c’est que c’a été effectivement une surprise car personnellement je ne le savais pas malade au point d’en arriver là où on en est arrivé.

Deuxièmement, le Dr Salifou Diallo est l’élément numéro un et président de notre parti et il était en train de définir les grandes axes stratégiques qui allaient permettre au parti (MPP) de dérouler les 5 ans de sa gestion du pouvoir. Au-delà, Salifou Diallo est un monument du monde politique burkinabè et c’est un homme auquel on n’est jamais indifférent. J’ai connu l’homme et j’ai eu l’occasion d’échanger souvent avec lui et on ne sortait jamais indifférent avec lui après une rencontre, parce que c’est quelqu’un qui était direct dans ses prises de positions.

Vous ne ressortez pas d’une rencontre avec lui en cherchant à savoir ce qu’il a voulu dire ou ce qu’il a voulu que vous fassiez. Ses positions sont toujours claires et il n’avançait pas masqué. Sa position a été chaque fois claire et tranchée. C’est un noyau central de notre parti qui est parti et par conséquent, une grosse perte pour nous.

Ismaël Soré, agent au gouvernorat de l’Est

Pour les obsèques de ce Yadéga, nous les Gourmantchés nous préparons une grosse surprise que je ne peux pas vous révéler. Si c’est dévoilé par nos esclaves Yadcés, nous aurons du mal à dérouler ce que nous avons prévu de faire. Je préfère m’en tenir à là, mais ils sont prévenus, nous serons au rendez-vous. Pour une fois, nous avons un Yadéga qui a émergé de l’eau. C’est vrai que les Yadcés par nature parlent au hasard, mais Salifou Diallo ne parlait pas au hasard. Ses prises de positions étaient suffisamment structurées. C’était un homme vraiment affranchi et ce n’est pas pour rien qu’il a épousé Chantal, une de nos sœurs.

Je crois savoir que ce qu’il est devenu, c’est du fait de notre sœur qui lui a donné la bonne voie à suivre, la bonne éducation pour qu’il soit ce qu’il était. Pour conclure, je présente mes condoléances à l’ensemble du peuple burkinabè parce que c’est une perte pour la Nation entière, un monument du paysage politique et pour le Burkina tout entier. Je présente mes condoléances à l’ensemble des députés parce qu’il était le président de notre parti (MPP) et de l’Assemblée Nationale, à mes camarades du parti, parce que c’est lui qui incarnait le rassemblement, la cohésion au sein du parti, mes condoléances à sa famille, à notre sœur, à ses enfants et à tous ceux qui de loin ou de près se sentent orphelins du fait de cette disparition.

Diapagli Moise Tandamba, assistant d’éducation

Je souhaite très vivement que la Terre libre du Burkina Faso lui soit légère et que pour le vide qu’il laisse, nous qui sommes là puissions porter haut le flambeau. Pour moi, une chose est de pleurer mais je ne pense pas que c’est cela que le Dr Salifou Diallo attend de nous. Il attend plutôt que nous portions haut le flambeau qu’il a laissé. Il a assumé sa mission et c’est à nous de prendre le relais et de faire de telle sorte que la mission qui était la sienne puisse aboutir ».

Ismaël Soré, agent au gouvernorat de l’Est : « En ce qui concerne le décès de l’illustre Salifou Diallo, je l’ai appris avec tristesse. Ce jour-là, le matin, j’ai ouvert mon poste radio et c’est là que j’ai appris l’information, d’ailleurs comme tout le monde et très sincèrement cela a été une triste nouvelle pour moi. Cela est une perte pour sa famille, ses proches collaborateurs, la politique, l’administration et la Nation entière ».

Diapagli Moise Tandamba, assistant d’éducation : « Le décès de Salifou Diallo est très triste quand j’ai appris la nouvelle. On ne s’y attendait pas en ce moment-ci, mais cela vient de Dieu. Aujourd’hui le Burkina Faso perd beaucoup de choses suite à la disparition du Dr Salifou Diallo, car il est parti avec beaucoup de secrets qu’on aurait voulu savoir de son vivant. Il savait beaucoup de choses qui étaient cachées pendant des années, qu’on a cherché à savoir sur certains dossiers, pendants mais hélas, il est parti avec beaucoup de secrets et c’est un regret ».

Propos recueillis par Soumaila SANA
Lefaso.net



Vos commentaires