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Semaine du communicateur catholique à Banfora : « J’implore la grâce de Dieu sur tous ceux qui vont quitter leur pays pour venir se joindre à nous… », Alexandre Le Grand Rouamba, président de l’UCAP-Burkina

LEFASO.NET | Marcus KOUAMAN
lundi 7 août 2017.

 

Produit de la JEC (Jeunesse étudiante Catholique) à qui il doit tout, pour lui avoir permis de vaincre sa timidité, de se former humainement et spirituellement et d’aller à l’école de la vie, Alexandre Le Grand Rouamba est journaliste de profession depuis 1993. Actuel Directeur commercial de l’« Economiste du Faso » (après avoir passé 23 ans aux « Editions Le Pays »), le « Ramongolais » (originaire de la commune de Ramongo, province du Boulkiemdé), est le président de l’Union catholique africaine de la presse du pays des Hommes intègres (UCAP-Burkina). Dans les lignes qui suivent, celui qui a dirigé pendant 10 ans l’UCAP-Afrique, nous parle de l’association dont il a la charge, mais également de la tenue de la semaine du communicateur catholique dans le diocèse de Banfora, région des Cascades, du 10 au 16 août prochain.

Lefaso.net : Pouvez-vous nous présenter l’UCAP ? Comment-est-elle née ?

Alexandre Le Grand Rouamba : L’Union Catholique Africaine de la Presse, section du Burkina (UCAP-Burkina) est cette structure des communicateurs catholiques qui a vu le jour en 1990. Au plan mondial, vivait déjà l’Union Catholique internationale de la presse (UCIP), une structure reconnue par le Saint siège. Il était alors de bon ton que dans chaque région du monde, il y ait des sections afin que les actions soient coordonnées avec bénéfices.

Aussi, le Burkina Faso était dans un grand besoin d’organiser les hommes et les femmes ayant en commun la religion catholique et qui exercent dans les médias. C’est ainsi qu’est née l’UCAP-Burkina grâce à des doyens que sont feu Abbé Dieudonné Kalmogo, feue Sœur Jeannette Tremblay, Edouard Ouédraogo (actuel Directeur de publication de l’Observateur Paalga), Paul Ismaël Ouédraogo. Des aînés comme Abbé Dominique Yanogo ont contribué à écrire les textes de l’Union qui bouge aujourd’hui comme elle peut.

Quels objectifs poursuit l’Union que vous dirigez ?

L’UCAP poursuit plusieurs objectifs dont les principaux sont les suivants : encourager la présence et soutenir l’action des Catholiques dans les secteurs de la presse et de la communication sous toutes ses formes ; encourager le genre dans la pratique du métier de journaliste, promouvoir l’esprit de tolérance, promouvoir dans les milieux de la presse une conception chrétienne de l’information et du métier de journaliste et de communicateur ; promouvoir et défendre le droit à l’information et à la liberté d’opinion ; créer un cadre de solidarité et de développement entre ses membres par des débats, des colloques, des échanges d’idées et d’expériences dans le domaine de l’information et de la communication, de toute thématique relative à la foi et de toute problématique d’intérêt ; améliorer les performances techniques et professionnelles de ses membres par des renforcements de capacités et promouvoir la fraternité et la confraternité entre unions.

Travaillez-vous en étroite collaboration avec le Clergé ?

C’est une évidence. Notre tutelle est l’Evêque chargé des moyens de communication au niveau de la Conférence épiscopale Burkina-Niger. C’est Mgr Lucas Sanon, Evêque de Banfora. C’est dire donc que nous travaillons ensemble. Nous sommes comme un cordon ombilical. L’UCAP-Burkina a cet heureux devoir d’accompagner l’Eglise catholique dans ses activités.

Depuis la création de l’UCAP, avez-vous constaté une amélioration quant au traitement de l’information ou même l’impact au sein de vos membres ?

Si nous courons depuis des années, activité après activité, action après action, c’est pour que le traitement de l’information d’un journaliste catholique puisse être teinté des valeurs de l’Evangile. Il n’y a pas deux façons d’aller à l’école du journalisme, mais il peut y avoir deux tons pour diffuser l’information véridique, mais qui construise. En cela, l’UCAP se réjouit de ce que cette démarche est appropriée par ses membres

Du 10 au 16 août, l’UCAP organise la « Semaine du communicateur catholique » à Banfora. Pourquoi le choix de Banfora ?

L’UCAP-Burkina est d’envergure régionale et les différentes associations nationales s’y retrouvent annuellement à travers un « refresher program ». C’est l’une des activités majeures de l’UCAP car il permet de revisiter les fondamentaux de la foi catholique en lien avec la communication à travers des formations, de la sensibilisation, des rencontres et des témoignages. Ainsi après le Ghana, le Mali et la Cote d’ivoire, c’est le Sénégal qui devait constituer cette année le point de convergence des communicateurs catholiques de la sous-région.

Mais en raison du contexte sécuritaire et de finances, ce regroupement ne pourra pas se tenir cette année dans ce pays frère. Je profite m’excuser auprès de l’UCAP-Sénégal qui attendait tant d’accueillir le programme de 2017. Ce n’est que partie remise.

L’UCAP-Burkina, fer de lance de cette œuvre, a donc décidé de maintenir la flamme du « refresher program » en initiant une immersion de ses membres à l’intérieur de notre pays plus précisément à Banfora dans la région des Cascades. La première raison du choix de Banfora est que nous avions décidé depuis des années que la famille UCAP descende dans ce diocèse pour rencontrer notre Evêque de tutelle, le saluer, le remercier et profiter faire connaître davantage notre Union aux autorités de cette région.

Cette activité dénommée la « semaine du communicateur catholique » se veut un moment de retrouvailles entre confrères sans distinction et autorités religieuses, coutumières, politiques, administratives et militaires de la région autour des valeurs qui nous ressemblent et qui nous rassemblent. En effet, au regard de l’incivisme galopant, conjugué à la perte de nos valeurs culturelles et dans un contexte d’extrémisme, nous nous devons de réfléchir sur ces entraves au développement et à la cohésion sociale.

Qu’est-ce qui sera au centre des échanges à Banfora ?

L’UCAP-Burkina a choisi cette année d’initier cette semaine du communicateur catholique afin de réfléchir sur cette problématique cruciale : « Le communicateur catholique face aux défis de l’incivisme et de la perte de nos valeurs ». Cette formation au profit des (jeunes) journalistes, sera également mise à profit pour découvrir les richesses naturelles et touristiques de cette région et de célébrer la fête de l’Assomption (15 août de chaque année) avec la communauté diocésaine de Banfora. L’objectif est d’échanger autour du thème et de prendre des résolutions dans le sens d’un engagement encore plus fort des membres à lutter contre l’incivisme et promouvoir nos valeurs culturelles dans les productions journalistiques et attitudes quotidiennes des journalistes.

Concrètement quel sera le menu de cette semaine du communicateur catholique ?

Il faut souligner que Banfora va accueillir des délégations de six pays africains que sont le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo. En plus des confrères de la région des Hauts Bassins et des Cascades qui vont se joindre à nous, nous attendons près de 70 participants qui seront bien servis. Bien servis parce que d’éminents conférenciers vont nous aider à enrichir cette semaine.

Le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui est un confrère, Newton Ahmed Barry, viendra pour nous parler de « l’influence des réseaux sociaux sur la cohésion sociale : Quel traitement journalistique ? ». Le Pr Albert Ouedraogo, ancien ministre et actuel Directeur du département « Langues, Discours et Pratiques Artistiques » à l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, s’attaquera au thème : « La perte des valeurs morales : causes, manifestations et conséquences pour notre société ».

Suivra la communication sur « Quelle part contributive du journaliste dans la lutte contre l’incivisme ? » que va assurer la marraine de l’UCAP-Burkina, j’ai nommé Mme Béatrice Damiba, ancienne ministre et ancienne présidente du Conseil supérieur de la Communication (CSC). Le 4e et dernier thème sera traité par une de nos membres, la coache Juliette Kongo et portera sur le thème : « Développement personnel : Comment devenir prospère et le rester ».

Le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST sera avec nous pour développer un thème en rapport avec « L’impact de l’incivisme et de la perte de nos valeurs sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes »

Toutes ces communications seront faites les vendredi 11 et samedi 12 août au Centre d’accueil et de formation Sainte Marthe de Banfora. C’est là-bas également que l’ensemble des participants va rencontrer les autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses des Cascades pour des échanges sur les manifestations de l’incivisme dans la région et surtout les solutions à envisager. Ce sera pour le samedi 12 août à 15h30. Nous aurons également le bonheur d’avoir une heure d’échanges directs avec notre Evêque de tutelle qui nous soutient beaucoup, à travers lui, toute la Conférence épiscopale Burkina-Niger. A eux, le merci est notre credo.

Chaque Burkinabè devant promouvoir le tourisme interne, nous avons retenu quatre sites pour permettre à nos visiteurs et aussi à nos compatriotes d’aller au contact des merveilles des Cascades. Nous irons visiter la société sucrière (SOSUCO), les Dômes de Fabédougou (qui abritent le site du pèlerinage catholique), les Pics de Sindou ainsi que les Cavernes de Douna où nous marquerons une halte prolongée le 14 Août à midi pour savourer les bons plats locaux de la cité du Paysan noir avant de regagner Banfora pour nous préparer à célébrer en communauté le lendemain l’une des grandes fêtes de la vie chrétienne. La fête qui célèbre la gloire de Marie avec Dieu au terme de sa vie terrestre pour entrer dans la vie en Dieu. Je veux parler de l’Assomption.

Avez-vous quelque chose d’autre à ajouter ?

J’implore la grâce de Dieu sur tous ceux qui vont quitter leur pays pour venir se joindre à nous pour que cette « Semaine du communicateur » soit une réussite. Je n’en doute pas car la miséricorde de Dieu est sans limite. Je tiens aussi à remercier tous ceux qui s’investissent pour que le Burkina soit honoré à l’occasion.

Un merci particulier au Cardinal Philippe Ouédraogo, à Mgr Lucas Sanon (patron de cette semaine) et aux co-parrains, à savoir le ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Souleymane Soulama et le président du Conseil régional des Cascades, N’Golo Drissa Ouattara et toutes les autorités locales des Cascades, le Gouverneur en tête pour toute l’attention apportée à la démarche de l’UCAP-Burkina. Une chose est sûre, chacun recevra les gouttelettes de grâces qu’aspergera sur lui le Créateur tout Amour et toute Bonté. Merci à Banfora de nous accueillir.

Propos recueillis par Marcus KOUAMAN
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