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Arrêt de travail des chauffeurs routiers du Burkina : Une plainte sera posée contre X, selon le président de l’UCRB, Brahima Rabo

LEFASO.NET | Herman Frédéric Bassolé
samedi 5 août 2017.

 

Les Chauffeurs routiers du Burkina ont levé le mot d’ordre d’arrêt de travail illimité, ce samedi 5 août 2017, a-t-on appris dans la soirée dans un communiqué du ministère des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière. Un accord a été trouvé et il a été décidé de la reprise du paiement de la redevance de passage aux postes de contrôle juxtaposés à partir du 1er septembre. Rappelons qu’avant l’annonce de cette nouvelle, quelques heures plutôt dans la matinée, nous avons arraché quelques mots au président de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB), Brahima Rabo. Au moment où nous réalisions cet entretien, rien n’avait filtré des pourparlers engagés avec le ministère des transports. Lisez plutôt !

Que s’est-il passé à Tenkodogo ?

R.B : Tout est venu du paiement de la redevance à Cinkansé. A la date du 29 août, nous avons trouvé un barrage de la gendarmerie à Tenkodogo. Les gendarmes nous ont dit qu’ils ont reçu des instructions de leur hiérarchie par rapport à la règlementation de l’UEMOA. Nous n’avons pas insisté. Nous avons marqué notre arrêt le 30. Et c’est à la date du mardi 1er août que les choses ont pris une nouvelle de tournure. Ce qui nous fait mal aujourd’hui, voyez la colère des chauffeurs, c’est que l’Etat a usé de la force contre des gens qui étaient bras ballants. Les chauffeurs se tuent nuit et jour pour ravitailler le pays. Nous sommes dans un pays de droit, nous sommes dans un pays de démocratie. Même à l’école primaire, on ne frappe plus les enfants. L’Etat a tous les moyens possibles pour récupérer ses 25 000 F CFA. Ce n’est pas en nous frappant comme des animaux que le problème va se résoudre. Nous sommes là pour dire Non, Non et Non.

Mais jusqu’à quand comptez-vous maintenir le mot d’ordre de grève ?

R.B : Ce n’est pas une grève mais un arrêt de travail illimité. Nous sommes en pourparlers avec l’Etat et lorsque nous allons avoir des accords qui nous conviennent, nous allons vous revenir.

Sur quels points êtes-vous en discussion ?

R.B : Nous sommes d’abord en contact avec le gouvernement et la base. Nous n’avons rien arrêté pour le moment donc je ne peux rien vous dire.

Hier, vous étiez en pourparlers avec le ministère des transports. Sur quoi ont porté les échanges ?

R.B : C’est confidentiel. C’est entre les chauffeurs et l’Etat. Nous sommes en train de chercher des portes de sortie de la crise.

Par rapport à cette question de redevance, qu’est-ce que vous souhaitez ?

R.B : Nous souhaitons que le patronat et le gouvernement prennent des mesures à cet effet et laissent les chauffeurs rouler librement. La redevance au retour fait 25 000 F CFA et à l’aller, elle fait 10 000 FCFA. C’est un débat des transporteurs et non des chauffeurs. Nous n’avons signé aucun accord. Ce sont Les transporteurs qui l’ont signé et nous nous subissons. Si vous voulez avoir plus de détails sur cet accord entre l’UEMOA et les transporteurs, rendez-vous à l’OTRAF (Organisation des transporteurs routiers du Faso, NDLR). Nous ne sommes que des employés et nous ne faisons que notre travail.

Quelle est la situation des blessés actuels ?

R.B : On avait des blessés à Tenkodogo mais tous sont actuellement à Ouaga. Ils arrivent à se déplacer. Ce n’est pas très grave et il n’y a pas de décès pour le moment.

Le mot d’ordre est-il effectivement respecté ?

R.B : C’est respecté. Nous sommes en train de le faire pacifiquement et nous procédons actuellement par des vitesses. Au fur et à mesure, si ça ne va pas, on va changer de tournure.

Sentez-vous que le gouvernement vous tend la main ?

R.B : Oui, il nous tend la main parce que hier (vendredi 4 août), nous sommes restés de 15h jusqu’à minuit avec le ministère des transports.

Comptez-vous poser plainte contre X ?

R.B : Bien sûr ! C’est tout à fait légal. On est dans un pays de démocratie.

Que doit-on retenir de la rencontre que vous avez eu ce matin avec votre base ?

R.B : Nous avons échangé et nous allons remonter au niveau du ministère des transports pour discuter. Chacun a dit ce qu’il pensait sous le coup de la colère et c’est normal. Nous avons dégagé deux points au cours de cette rencontre.

Quels sont ces deux points ?

R.B : Je ne pourrai pas vous le dire. C’est confidentiel.

Propos recueillis par Herman Frédéric Bassolé
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