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Changements climatiques : La mutuelle panafricaine de gestion des risques de catastrophes (ARC) fait son bilan

LEFASO.NET | Par Moussa DIALLO
mercredi 19 juillet 2017.

 

La mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC), une institution spécialisée de l’Union africaine, a organisé, à Ouagadougou un atelier régional, le 18 juillet 2017. Objectif : faire le bilan, cinq années après la création de l’ARC, et réfléchir sur les perspectives d’amélioration du programme, sur le plan institutionnel, mais aussi sur le plan technique.

Le droit des populations à la sécurité alimentaire est une question souveraine. Le continent africain est dépendant à 95% de l’agriculture pluviale. De ce fait, aussi bien l’excès de pluies que le manque de pluies peut avoir des conséquences importantes. C’est donc, conscients de cet état de fait que les chefs d’Etat, réunis à Addis Abeba en 2012 ont décidé de créer la mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC) dont le mandat couvre la planification, la gestion et la réponse en cas de catastrophes naturelles. « Pour rendre cette institution réellement opérationnelle, ils ont ordonné la création d’une mutuelle d’assurance panafricaine souveraine, filiale financière indépendante. Cette mutuelle, ils l’ont voulu basée sur la solidarité », a rappelé Assia Sidibé, représentante d’ARC.

La mutuelle de l’ARC est une solution globale et intégrée de lutte contre les effets des catastrophes naturelles sur les populations les plus vulnérables. Elle permet aux Etats membres de transférer le fardeau des risques climatiques à cette mutuelle. Ce qui leur permet donc de renforcer la résilience de leurs populations et de mieux planifier, préparer et répondre à des évènements climatiques extrêmes. Actuellement, l’ARC compte neuf pays assurés pour qui elle fournit une couverture maximum d’assurance contre les risques de sécheresse, d’inondations et de cyclones. Mais, ce sont 30 pays qui ont signé le traité instituant l’ARC.

Cinq ans après sa création, les membres et partenaires de cette mutuelle se sont donnés rendez-vous à Ouagadougou, pour un atelier régional, pour faire le bilan de l’institutionet réfléchir sur les perspectives d’amélioration du programme, sur le plan institutionnel, mais aussi sur le plan technique par le biais du logiciel Africa Risk view.Les différents experts ont partagéleurs expériences en matière de gestion des risques de catastrophes naturelles avec leurs pairs afin que l’ARC évolue et s’améliore. Car, à l’horizon 2020, l’objectif stratégique de l’ARC est d’élargir le nombre de pays membres de sa compagnie d’assurance affiliée ARC insurance company limited (ARC Ltd).

L’atelier de Ouagadougourevêt donc une importance particulière car il servira de cadre d’échanges entre les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi des pays d’autres régions d’Afrique tels que le Kenya, le Malawi qui ont pris part à cette rencontre.

Mais, en réalité, l’Afrique s’est inspirée des Caraïbes pour la création de l’ARC. La première mutuelle d’assurance contre les catastrophes nous vient de cette région, si vulnérable aux Ouragans et aux tremblements de terre.

« L’ARC est une structure d’aide aux gouvernements africains en cas de phénomène climatique. En effet, les Etats africains ont constaté que lorsqu’un problème lié au climat survenait, certains pays ne parvenaient pas à s’en sortir sans aide extérieure. Le Burkina a très rapidement compris l’utilité de l’ARC et a fait partie des pays signataires de son traité constitutif, en novembre 2012.

A l’échelle du continent, l’ARC est la seule solution africaine continentale prenant en charge les risques de catastrophes naturelles. Il s’agit pour nous les africains de mieux affronter le défi que représentent les changements climatiques, les catastrophes naturelles et la sécurité alimentaire des populations, notamment les plus vulnérables », a confié Bénédicta Ouédraogo, secrétaire exécutive du Conseil national de sécurité alimentaire et superviseur de l’ARC Burkina, représentant le ministre burkinabè de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.

C’est pourquoi, elle a souhaité que les conclusions des débats puisent« déboucher sur des orientations beaucoup plus claires devant permettre d’impulser une dynamique nouvelle au programme de l’ARC ».

Grâce à cette mutuelle de gestion des risques de catastrophes, l’Afrique dispose désormais de mécanismes financiers appropriés pour répondre efficacement aux catastrophes naturelles. Car, dans sa forme actuelle, le système international face aux catastrophes naturelles, n’est ni rapide ni équitable.

Unique en son genre, l’ARC comprend trois composantes essentielles pour mener à bien sa mission et apporter de nombreux avantages à ses membres. Il s’agit de : l’alerte précoce, l’assurance et la planification des mesures d’urgence.Certains pays victimes de catastrophes (Sénégal, Niger et Mauritanie) ont déjà bénéficié de décaissements de l’ARC en 2015 à hauteur de 26,3 millions de dollars US.

Moussa Diallo
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