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Télécommunications : Des journalistes en immersion dans le monde qui bouge de ONATEL-SA

LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé
lundi 17 juillet 2017.

 

L’avenir des télécoms, c’est la fibre optique, le très haut débit. ONATEL SA, le leader des télécommunications le sait. C’est pourquoi, il a entrepris un projet d’investissements afin d’étendre et de moderniser son réseau avec en ligne de mire le maillage de tout le territoire burkinabè en fibre optique. Débuté en 2017, ledit projet permettra à l’opérateur d’ajouter à ses 1.500 km de fibre optique, un nouveau réseau de 3230 km, dont 2800 Kilomètres de fibre interurbaine et 430 kilomètres de fibre urbaine, à l’orée 2019. Au cours d’un voyage de presse organisé du 3 au 7 juillet 2017 à travers les villes de Bobo-Dioulasso, Dédougou, Ouahigouya, Kaya et Ouagadougou, une vingtaine de journalistes ont visité des chantiers en cours et quelques infrastructures de l’opérateur.

ONATEL SA investit et innove pour apporter une expérience client unique au Burkina. C’est dans ce monde inaccessible à première vue, qu’une vingtaine de journalistes issus des médias publics et privés ont fait une immersion de cinq jours à la découverte des équipements et des chantiers en cours. A Bobo-Dioulasso, la ville qui abrite la Direction Régionale de l’Ouest de ONATEL SA, les journalistes ont visité le Centre de Transmission. Guidés par M. Eloi Ouédraogo, Chef de service équipement et exploitation réseaux fixes et d’entreprises à ONATEL-SA, ils ont fait le tour des équipements de dernière technologies provenant de grands équipementiers. Ce Centre de Transmission dispose d’un nœud régional qui permet à la région d’être indépendante en ce qui concerne l’internet. De ce fait, en cas de perturbation dans la capitale burkinabè, la région de l’Ouest n’a aucun pépin. Il y existe également un nœud pour une boucle optique pour les clients qui veulent de grosses capacités de liaisons en fibre optique.

Huit mois pour achever la première phase du projet

Du centre de transmission, les Hommes de médias se sont rendus aux abords de la nationale N°10, à Bobo-Dioulasso et Dédougou, où les ouvriers sont à la tâche. Ils creusent les tranchées d’une profondeur de 1m20 devant abriter des tubes PEHD dans lesquelles passera la fibre optique. A l’intérieur de ces « trous », des grillages avertisseurs seront installés pour prévenir les éventuels dégâts sur les câbles en fibre optique. L’adjudicataire dispose de huit mois pour exécuter les travaux de la phase 1 du projet d’investissement qui concerne les tronçons Banfora-Orodara, Bobo-Dédougou-Tougan-Ouahigouya-Ouagadougou et Ouagadougou-Kaya. Pour ce dernier tronçon, le délai d’exécution est de sept mois. En clair, la fibre optique devrait être donc installée dans toutes les villes susmentionnées au plus tard fin décembre 2017.

Des sites CDMA non rentables

182,71km. C’est la longueur de la liaison de transmission par fibre optique de Ouagadougou à Ouahigouya dont la construction est également en cours. Après avoir visité le site GSM de Barama, à l’entrée de la commune de Laye, les journalistes ont mis le cap sur Ouahigouya qui abrite la Direction Régionale du Nord de ONATEL SA. Juste à l’entrée de la ville, le site CDMA de Kourba-Bagré, à l’instar de plusieurs autres sites dans le pays, n’enregistre aucun abonné pour la téléphonie fixe sans fil, et ce, depuis sa mise en service en décembre 2014. En dépit de leur non rentabilité depuis maintenant près de trois ans, l’installation de ces sites dans les chefs-lieux de communes (zones souvent peu peuplées, ndlr) demeure une obligation pour ONATEL qui ne peut se soustraire aux exigences des cahiers de charges pour la couverture du réseau fixe. Malheureusement dans cette localité, comme dans plusieurs autres localités qui disposent d’installations pour le téléphone fixe sans fil, le trafic est inexistant.

ONATEL bientôt opérationnel à 100% à Yensé

Au programme de ce voyage de presse, les journalistes devaient initialement se rendre à Yensé à une soixantaine de kilomètres de Ouahigouya, mais cette visite a été annulée, compte tenu du programme chargé. Dans cette localité, l’opérateur ambitionne d’installer son réseau afin de faciliter notamment le job des forces de défense et de sécurité puisque son antenne située à Kain ne couvre pas à 100% la localité de Yensé, zone frontalière avec le Mali. De ce fait un pylône est en construction et le Directeur régional de ONATEL du Nord, Bouraïma Ouédraogo, a rassuré qu’après la saison des pluies, un coup d’accélérateur sera donné aux travaux car ONATEL entend être le premier réseau opérationnel dans cette partie sensible du pays.

ONATEL demeure ancré dans le Centre-Nord

Après le Nord, c’était au tour de la ville de Kaya dans le Centre-Nord d’accueillir les journalistes. Si la fête du 11 décembre a été belle en 2016, cela est dû en partie grâce à ONATEL qui y a consenti d’énormes investissements pour juguler le trafic. Certes, l’opérateur a une liaison directe avec la capitale mais afin d’anticiper sur une quelconque panne, il a créé une liaison de débordement qui va de Kaya à Koupéla en passant par Pissila et Boulsa. Et c’est de Koupéla que la liaison est faite avec Ouagadougou à travers la fibre optique. Outre cet investissement, a rappelé le responsable de la transmission de la région, Dominique Ilboudo, l’opérateur a déployé huit BTS (Stations de transmission de base) mobiles et doublé la capacité du DSLAM (modem ADSL à l’autre bout de la ligne et qui permet un accès à internet).

Après la fête ce n’est pas la défaite puisque ONATEL demeure plus que ancré dans la région. Dans le cadre de la phase 1 de son projet d’investissement, il est prévu, en plus de liaison Ouagadougou-Kaya, un maillage en fibre optique de 30Km à l’intérieure de la ville. Là encore, les journalistes ont vu les ouvriers à l’œuvre. Notons que la Direction Régionale du Centre-Nord couvre les provinces du Bam, du Sanmatenga, du Namentenga (sauf Boulsa qui relève de la Direction Régionale de l’Est), du Séno, de l’Oudalan, du Yagha, du Soum (sauf Djibo qui relève de la Direction Régionale du Nord).

L’œil de ONATEL

S’il y a bien un lieu qui a bluffé les journalistes, c’est bien le Centre National de Supervision des Réseaux implanté à Ouagadougou au sein du bâtiment Jean Luc Coulidiaty (du nom de l’ancien ministre de l’information, des postes et télécommunications décédé en 1976 dans un crash d’hélicoptère à Poa). Tout le réseau ONATEL que ce soit le mobile, le fixe et l’internet, est vu depuis ce centre placé sous la coupe de M. Aboubacar Ouédraogo. C’est en un mot, « l’œil » vigilant de l’opérateur. Quatre brigades se relaient 24h/24 et 7j/7 pour surveiller en temps réel ce qui se passe sur le réseau. Par exemple s’il y a une panne au village d’Essakane, le centre alerte les collègues de Dori ou de Kaya par sms, mails ou téléphones pour un dépannage rapide. Idem pour ce qui de l’alimentation des sites en énergie de ONATEL.

Un centre de transmission par satellite qui a fait ses beaux jours

Outre la visite du centre de supervision, les Hommes de médias ont fait un tour du côté du centre de transmission par satellite à la station terrienne de Somgandé, qui a été pendant longtemps « le fleuron de la technologie ONATEL au niveau des transmissions par satellite », a rappelé M. Eloi Ouédraogo. Toutes les communications du Burkina Faso vers l’extérieur passaient par cette station jusqu’en 2003-2004. Mais avec l’arrivée de la fibre optique, l’activité au niveau de ce centre est en forte régression. Toutefois, il demeure et sert pour les liaisons de secours notamment avec la Côte-d’Ivoire et la France, mais aussi pour des liaisons VSAT. D’ailleurs au cours de la visite, les journalistes ont assisté à un déploiement d’une BTS mobile.

Le MSAN, une révolution

Connaissez-vous la nouvelle révolution annoncée pour la téléphonie fixe ? Certainement pas. Il s’agit du MSAN, le nœud d’accès multi-services. Dans le souci d’être plus proche de sa clientèle, ONATEL a adopté cette technologie en vue de lui offrir le haut débit à travers plusieurs services tels que le téléphone fixe en voix sur IP, l’ADSL, le VDSL (l’ADSL en haut débit pouvant atteindre 50 Méga pour chaque client), les liaisons spécialisées optiques. Il est relié au cœur du réseau par la fibre optique et c’est une bonne nouvelle. Car, les câbles à grosse capacité utilisées étaient prisés par les vandales qui n’hésitaient pas à détruire les installations pour se procurer le précieux fil. Aujourd’hui cette pratique continue et à Ouagadougou, les journalistes ont pu voir deux chambres téléphoniques dont les câbles ont été dérobés en mars 2017. Pour l’instant, il n’existe que 46 MSAN en service dans la ville de Ouagadougou. Mais M. Eloi Ouédraogo a rassuré que les commandes pour extension du réseau sont en cours et bientôt, « l’on ne devra plus parcourir plus de 2km sans trouver un MSAN ».

En plus du MSAN, ONATEL déploie actuellement un réseau IP/MPLS afin d’optimiser sa bande passante et rendre le trafic plus fluide. Selon M. Abdoulaye Bassolé, Directeur Réseaux à ONATEL, le cœur du réseau a été déjà mis en service en attendant le démarrage des routeurs d’agrégation. En clair, au lieu des liaisons point à point pour les sites souvent saturés, l’opérateur va créer donc une grosse capacité où chaque équipement va puiser selon son besoin. Ce réseau IP/MPLS sera géré depuis le centre de transmission de Ouagadougou.

En rappel, le projet d’investissement (2017-2019) de ONATEL sur la fibre optique interurbaine va coûter 21 milliards de francs CFA. Après la phase 1 qui prendra fin au plus tard en décembre 2017, la phase 2, elle, démarrera en janvier 2018 et permettra de réaliser 930 km de fibre optique sur les axes Koudougou-Dédougou, Pa-Diébougou-Gaoua, Ouagadougou-Léo, Fada N’Gourma-Pama-Frontière du Bénin, et Kaya-Dori. Quant à la phase 3 qui prévoit la construction de 800 km de fibre optique, elle démarrera en 2019. Il s’agit des tronçons Ouahigouya-Djibo-Dori-Gorom, Léo-Pô et Gaoua-Batié. Il est prévu au finish, 4730 km de fibres optiques à l’orée 2019. A côté de ces chantiers qui concernent le réseau fixe et l’internet, ONATEL SA étendra la couverture de son réseau mobile par l’installation de plus de 800 nouvelles stations radios compatibles 2G, 3G et 4G. L’avenir s’annonce donc plus rapide et plus fluide avec le leader des télécommunications au Burkina.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net


ONATEL SA en chiffres

-  820 employés
-  Plus de 7 millions de clients,
-  une couverture de la population de 93%
-  Plus vaste réseau mobile du Burkina avec 1 300 stations en 2016 contre 130 stations en 2006
-  Plus grande bande passante internet du Burkina avec 13,7Gbps
-  186 sites de technologie CDMA en 2016 contre 03 sites en 2006
-  300 milliards de francs CFA d’investissement entre 2007 et 2016
-  48% de part du marché des télécoms au Burkina Faso
-  Coté en bourse depuis avril 2009
-  Certifié ISO 9001, version 2015

Source : Dossier de presse