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ALERT Migration-Afrique : Une quarantaine d’acteurs formés sur les droits des personnes migrantes

LEFASO.NET | Youmali KOANARI
vendredi 30 juin 2017.

 

Afin de renforcer les capacités des journalistes, des leaders d’opinions et des acteurs de la société civile sur les concepts de la migration et de la traite des personnes, les outiller sur les mécanismes nationaux et internationaux de protection des droits des migrants et adopter un plan d’action sur les droits des migrants , l’ONG ALERT Migration-Afrique a initié les 28 et 29 juin 2017 à Ouagadougou une formation sur les droits des personnes migrantes.

Le 26 novembre 2003, le Burkina Faso a ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Cependant au regard de la situation de ces dernières années notamment au retour des migrants burkinabè dans un dénuement total, les conditions d’accueil qui leurs sont réservés et l’assistance qui leur est fournis, force est de reconnaitre que leurs droits sont souvent bafoués et la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille est souvent méconnue. Constat fait de cela, ALERT Migration-Afrique a donc initié une formation d’acteurs les 28 et 29 juin 2017 à Ouagadougou, afin de créer des conditions d’apprentissage et de familiarisation avec la convention et les problématiques liées à la migration.

Au cours de la formation, journalistes, leaders d’opinion, acteurs de la société civile ont vu leurs capacités renforcées afin de mieux s’impliquer dans la promotion et la protection des droits des personnes migrantes. Concrètement, il s’est agi de les familiariser aux concepts de migrations et de traite des personnes. Ils ont été outillés sur les instruments et mécanismes nationaux et internationaux de protection des droits des migrants et ont adopté un plan d’action en faveur des droits des migrants.

La Présidente d’ALERT Migration-Afrique Bintou Ouédraogo/Gansoré dit attendre des participants qu’ils soient des relais auprès de leurs collaborateurs afin de promouvoir les droits des migrants et que les textes soient appliquées.

Urbain Kiswendsida Yameogo, président du Centre d’Information et de Formation en matière de Droits Humains en Afrique (CIFDHA), par ailleurs formateur de l’atelier, a laissé entendre qu’une multitude d’outils nationaux et internationaux portant sur les droits des migrants ont été adoptés par le Burkina mais sont généralement méconnus. Cet atelier a donc pour but de former des différents acteurs afin qu’ils puissent sensibiliser la communauté à risque notamment les jeunes de 20 à 40 ans qui sont bien souvent amenés à émigrer. Pour lui la conséquence de la méconnaissance de ces textes sont que les burkinabè émigrés subissent les pires formes de violences et d’atteintes à leurs droits et ne connaissent malheureusement pas les voies de recours. Pour illustrer cela, il donne l’exemple des Burkinabè récemment expulsés de la Guinée Conakry, du Gabon et de la Guinée équatoriale et dépouillés de leurs biens et sans une protection consulaire et l’accompagnement de nos autorités.

Alors qu’il est de leur responsabilité de leur apporter le soutien nécessaire et engager vis-à-vis des Etats dans lesquels ils ont été expulsés, des actions nécessaires pour le respect des droits des Burkinabè. Pour lui, Le Burkina Faso a non seulement l’obligation de travailler à garantir les droits des migrants présents sur son territoire ou qui transitent sur son territoire, mais aussi ceux de ses ressortissants se retrouvant sur d’autres territoires.

Youmali Koanari
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