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Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme : Le Burkina évalue les risques

LEFASO.NET | Tiga Cheick SAWADOGO
jeudi 29 juin 2017.

 

La cellule nationale de traitement des informations financières est dans un processus d’identification des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. A travers un atelier national de 72h qui a débuté ce 28 juin à Ouagadougou, elle entend donner les outils aux participants pour identifier, évaluer et analyser les principaux sources et moteurs de risques.

Atelier national de formation sur l’outil d’identification des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, c’est l’intitulé de cette rencontre de 72 h. Elle est organisée conjointement par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), la Banque Mondiale, et le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA).

L’outil d’identification des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme qui sera enseigné aux participants est celui de la Banque mondiale. Il permet d’élaborer une cartographie des risques auxquels le Burkina Faso est confronté.

C’est Pauline Zouré, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, des finances et du développement, chargé de l’aménagement du territoire qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Elle a rappelé que conformément aux normes du Groupe d’Action Financière (GAFI), le Burkina Faso a accepté de soumettre en 2009 son dispositif anti-blanchiment à la première évaluation mutuelle en matière de Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme.

« Sur la base des recommandations découlant de cette évaluation par les pairs, des réformes et mesures utiles ont été engagées en vue de corriger les faiblesses et insuffisances relevées dans le dispositif national de la LBC/FT », a indiqué la secrétaire d’Etat.

L’Evaluation Nationale des Risques (ENR) est ainsi un processus d’identification et d’évaluation des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ainsi que d’analyse des principaux sources et moteurs de risques. Elle vise à faire une évaluation détaillée, valide, fiable et à jour des risques.

S’armer pour prévenir

Selon Pauline Zouré, en réalisant cet exercice, le Burkina parviendra à :

-  identifier des mécanismes, méthodes et techniques utilisés par les criminels, individus ou groupes et leurs associés ;

-  déterminer et évaluer l’ampleur de l’utilisation par les criminels, des mécanismes, méthodes et techniques identifiés pour blanchir les produits du crime à travers les différents canaux financiers notamment le secteur informel ;

-  évaluer les facteurs politiques et socioéconomiques généraux qui pourraient favoriser le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ou entraver la mise en œuvre efficace des mesures de lutte ;

-  évaluer et déterminer l’adéquation du cadre juridique et institutionnel du Burkina Faso en la matière.

La prochaine évaluation mutuelle du Burkina interviendra 2018 et se fondera essentiellement sur les résultats de l’évaluation nationale des risques. L’atelier de 72h marque donc le lancement de l’exercice de l’évaluation.

En attendant l’évaluation mutuelle de 2018

A l’issue, « une feuille de route sera élaborée pour les différents groupes techniques afin de disposer des rapports sectoriels ainsi que du rapport global dans les délais requis », a ajouté la secrétaire d’Etat qui a par ailleurs ajouté qu’il sera élaboré par la suite, un plan d’action national visant à corriger les faiblesses du dispositif de lutte avant la visite sur le site de l’équipe de l’évaluation mutuelle.

Marie Béatrice Tassimbédo/Tapsoba, présidente de la CENTIF a pour sa part expliqué qu’à travers cet exercice d’évaluation, le Burkina s’inscrit dans un agenda international. « C’est à l’issue de cette évaluation nationale qu’on pourra apprécier le niveau de vulnérabilité du pays en terme de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ». Il n’y a pas péril en la matière au Burkina, a-t-elle poursuivi tout en rassurant qu’il vaut mieux toujours prévenir.

L’évaluation va durer plusieurs mois. Une période pendant laquelle, les experts du public, du privé et de la société civile, vont parcourir le territoire national pour identifier les menaces et les vulnérabilités favorisant les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme tant au niveau sectoriel que global.

Pauline Zouré, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, des finances et du développement, chargé de l’aménagement du territoire a invité les experts à être assidus aux travaux pour parvenir à des résultats qui permettent de mitiger les risques qui seront identifiés. Ainsi, le Burkina Faso parviendra à relever les défis de la conduite de l’évaluation nationale des risques et partant de l’évaluation mutuelle de 2018.

Tiga Cheick Sawadogo
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