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Lutte contre la drogue : L’ONG REVS+ souhaite la mise en œuvre d’un centre spécifique

lundi 26 juin 2017.

 

L’Organisation non-gouvernementale REVS+ (Responsabilité- Espoir-Vie-Solidarité) a organisé le vendredi 23 juin 2016 à Ouagadougou, un panel sur les enjeux et les défis de la lutte contre l’abus des drogues au Burkina Faso. Le thème retenu est : « Soutenez, ne punissez pas ! ».

« La toxicomanie constitue une cause majeure de mortalité dans le monde avec 4 millions de décès rapportés chaque année par l’OMS.

D’ici 2030, ce chiffre atteindra 10 millions de décès par an si des mesures ne sont pas prises alors que chaque année des dizaines de milliards de dollars sont investis sans pour autant réussir à impacter significativement la production des stupéfiants », c’est ce que l’on a appris lors du panel organisé par l’ONG REVS+ le 23 juin dernier à Ouagadougou.

Pour la présidente du conseil d’administration de ladite ONG, Martine Somda, il ne suffit pas d’investir des milliers de francs. Il faut que la question de la prise en charge efficiente des usagers de la drogue soit au cœur des réponses nationales. Aussi, il faut des programmes spécifiques qui ciblent les consommateurs, c’est-à-dire la prévention des infections (VIH, Tuberculose, Hépatites) ; les soins et soutiens appropriés et également celui visant leur réinsertion sociale.

Raison pour laquelle, elle a interpellé chaque acteur de la lutte à apporter son plus pour qu’ensemble ils résolvent les difficultés liées à la prise en charge des usagers de drogues. « En général, l’on met les usagers de la drogue dans des centres psychiatriques. Notre souhait est d’arriver à créer un centre spécifique pour eux », a formulé Martine Somda.

Député Yaya Zoungrana

Le député Yaya Zoungrana a, pour sa part révélé que le Burkina n’est pas en reste de ce fléau car les cas de trafic, de détention et d’abus de drogues sont multiples. En effet, il a tenu à signifier que les nombreuses saisies de drogues effectuées ces dernières années par les forces de défense et de sécurité montrent que le Burkina est un pays de transit où sont produits certains types de drogues et un pays où la drogue est également consommée.
Si l’on se fie à ce dernier, le trafic et l’abus de drogues posent au Burkina cinq formes de problèmes :

-  L’insécurité pour l’individu et les communautés car ils entrainent une série de violences et de surpeuplement carcéral ;
- Ils ruinent nos économies en détruisant les ressources des ménages et en compromettant la productivité du pays ;
- Ils constituent également une menace pour la paix sociale en bouleversant les liens familiaux et sociaux en aggravant l’exclusion sociale ;
- Sur le plan éducatif, ils sont sources de violences en milieu scolaire, affectent les performances scolaires, conduisent à la déscolarisation et compromettent les chances de réussite pour les jeunes et les élèves qui en sont victimes ;

-Enfin, ils sont causes de mortalité et de morbidité et d’infection du sida.

Martine Somda

Pour conclure, Martine Somda tout comme le député Yaya Zoungrana, ont fait savoir qu’il vaut mieux prévenir, traiter la dépendance aux drogues par des soins et services socio-sanitaires, plutôt que par la seule punition, ou par une alternative à la prison pour les usagers non liés aux crimes. Mieux, il faudra, dans les écoles et au sein des familles, sensibiliser les jeunes sur ces méfaits des drogues surtout sur le bien-être psychologique et physique. Inculquer à ces derniers des attitudes et aptitudes leur permettant de se détourner de l’usage et la dépendance de la drogue.

Rita Bancé/ouédraogo
Lefaso.net