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« Il appartient au procureur compétent d’enclencher l’action publique », explique Réné Bagoro à propos de l’incident au palais de justice de Manga

LEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé
vendredi 23 juin 2017.

 

Le 5e point de presse du gouvernement a eu lieu ce jeudi 22 juin 2017, dans la salle de conférence du ministère des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur. Sous les projecteurs, les ministres Remis Fulgance Dandjinou de la communication et des relations avec le parlement ; Réné Bagoro de la justice, des droits humains et de la promotion civique ; Jean Martin Coulibaly de l’éducation nationale et de l’alphabétisation et celui des infrastructures, Eric Bougouma.

Avant le début du point de presse, l’assistance a observé une minute de silence en mémoire de Salif Tahida, journaliste à la Radio municipale de Ouagadougou arraché à l’affection des siens alors qu’il était sur le terrain pour un reportage. Par la suite, le ministre de la communication et des relations avec le parlement, Rémis Fulgance Dandjinou a rappelé aux journalistes, les orientations prises par le gouvernement et qui vont impacter positivement la vie des populations.

Des mesures au nombre desquelles la mise en eau du barrage de Samandeni prévue pour la fin du mois de juin ; le Programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes. D’un montant global de 16,5 millions de F CFA, ce programme est prévu pour être exécuté sur trois ans, selon le ministre Dandjinou. Il a l’ambition de financer la formation de 30 000 jeunes en entrepreneuriat, la création de 90 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. A cela s’ajoute le financement de 10 000 projets.

Outre ces dispositions, le conseil des ministres du 21 juin a décidé de la mise en œuvre d’un « Programme d’urgence pour le Sahel. Les premières estimations de ce programme se chiffrent à 414,9 milliards de F CFA. Et le ministre Dandjinou de préciser : « La part de financement de 2017 s’élève à 51,11 milliards dont le financement est acquis ». Par ailleurs, il n’a pas occulté les mesures visant à alléger la facture d’électricité, à réduire la pointe sur le réseau et augmenter la disponibilité en électricité. « Il est prévu l’acquisition et l’installation de 1 500 000 lampes LED pour remplacer les lampes à tubes fluorescents dans les ménages », a-t-il dit.

Situation nationale oblige, le ministre de la communication et des relations avec le parlement a apporté des éléments de réponse sur l’état d’apurement des dettes de l’Etat vis-à-vis des médias : « Il est clair qu’il reste à payer. Ce qui se passe, c’est que nous avons à peu près 99 millions de F CFA qui ont effectivement mis en œuvre pour être payés. Mais parfois le circuit est long. Cependant, l’ordre a été donné par le ministère des finances de payer. Et si je ne m’abuse, il y a un journal qui a effectivement touché son chèque. Donc, on ne peut pas dire que le processus n’a pas commencé ». Avant d’ajouter qu’il reste plus de 240 millions à payer. « Cela va se faire après enregistrement des différents contrats au niveau des services des impôts et entreprises de presse », a-t-il souligné.

Réné Bagoro, ministre de la justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des sceaux

Les projets de loi relatifs à la Haute cour de justice, du Tribunal militaire ainsi que la situation au Palais de justice de Manga sont les points qui ont jalonné l’intervention du ministre de la justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des sceaux. Concernant le premier point, Réné Bagoro a relevé que l’adoption de cette loi par l’Assemblée nationale permettra, sans doute, la reprise des audiences de la Haute cour de justice, qui ont été suspendues suite à la décision du Conseil constitutionnel (CC). Car, « ce projet de loi prend en compte la décision numéro 2017-013/CC en date du 9 juin 2017 du CC qui a déclaré contraires à la constitution, les art. 21 et 33 de la loi organique créant la Haute cour de justice, ainsi que les engagements internationaux de notre pays ».

Et pour le projet de loi sur le tribunal militaire, le ministre Bagoro a affirmé que « le CC n’a pas statué sur cette juridiction, mais il fallait tout de même actualiser le texte pour le conformer à l’environnement institutionnel et aux engagements internationaux du Burkina Faso ». Avant de condamner « vigoureusement » les manifestations qui ont eu lieu au Palais de Justice de Manga, le 8 juin dernier. « Rentré de mission le 11 juin, je me suis rendu avec mes collaborateurs à Manga le lendemain, pour apporter mon soutien moral au personnel judiciaire et faire évaluer les dégâts au palais de justice », a-t-il témoigné.

C’est dans ce sens qu’il a donné des instructions pour le renforcement de la sécurité du personnel et des infrastructures, ainsi que la réparation des dégâts matériels enregistrés au palais. « A ce jour, les travaux de réfection du Palais de Justice sont terminés et nous espérons une reprise des activités dans les meilleurs délais, de cette juridiction qui couvre les provinces du Zoundwéogo et du Nahouri », a déclaré le ministre en charge de la justice.

Interpellé sur le sort réservé à l’auteur des manifestations intervenues au Palais de justice de Manga, le ministre rétorque : « L’interpellation du détenu qui a été libéré et des manifestants ne relèvent pas du domaine du pouvoir exécutif. Ca relève du domaine du pouvoir judiciaire. Il appartient donc au procureur compétent d’enclencher l’action publique pour permettre de mettre la main sur les auteurs. Ce que le gouvernement peut faire à travers le ministère de la sécurité, c’est en cas d’arrestation, d’interpellation, de prendre les mesures qui s’imposent. Et là, nous l’avions signifié aux différents syndicats de la justice ». Et pour l’affaire Awa divine, il a signifié qu’elle a déposé une plainte contre X. Toute chose qui nécessite, selon lui, des enquêtes pour identifier le nommé X.

Jean Martin Coulibaly, ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation

A sa suite, son homologue de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly a dressé le bilan des examens du primaire et du premier cycle. A l’entendre, les effectifs des candidats dans leur ensemble sont en hausse. « Au certificat d’études primaire, nous avons enregistré cette année 388 662 candidats soit un accroissement de 11,48% par rapport à l’année passée. Au BEPC, nous avons eu 274 049 candidats soit un accroissement de 17,93% », a-t-il indiqué. Cependant, les résultats provisoires du BEPC ont connu une légère baisse de 0,81 point (29,66%-28,85%). « En ce qui concerne le CEP, les acteurs sont actuellement en phase de finalisation et on attend les résultats complets au plus tard le 23 juin », a-t-il poursuivi.

Du reste, des difficultés d’ordre financier ont été constatées au cours de la session 2017. Selon le ministre, elles sont dues à la signature du protocole d’accord consacrant la revalorisation des indemnités et prises en charge des acteurs intervenant dans l’organisation des examens. Qu’à cela ne tienne, « des solutions sont en train d’être trouvées pour que les examens s’achèvent dans la sérénité ».

Eric Bougouma, ministre en charge des infrastructures

Sur la situation dans la région de l’Est, le ministre en charge des infrastructures, Eric Bougouma rassure : « Les travaux sur la route nationale N°4 se déroulent bien et nous pensons que d’ici 2 à 3 mois, nous auront fait l’essentiel pour permettre aux compagnies de transport, aux usagers et aux populations d’avoir un réseau, qui s’il n’est pas excellent, devrait permettre de circuler en attendant la réalisation des grands travaux dans cette région ». Le second point évoqué par le ministre se rattache au programme des travaux de Haute intensité de main d’œuvre (HIMO).

A l’en croire, à l’exception de la région du Sud-ouest qui abrite cette année les festivités du 11 décembre, le gouvernement a décidé cette année de recruter 11 350 jeunes et des femmes sur l’ensemble des provinces du Burkina Faso. Le lancement du processus interviendra le 1er juillet prochain. Avant d’annoncer la bonne nouvelle pour la région du Centre-sud : « Nous avons reçu l’avis de non objection de la Banque mondiale pour le démarrage des travaux de bitumage de la route Manga-Zabré. Nous allons publier dès cet après-midi les résultats de l’entreprise qui a été retenue ».


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Aïssata Laure G. Sidibé
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