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Dialogue Etat/OSC : « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », amorti le président du Faso, Roch Kaboré

LEFASO.NET | Oumar L. OUEDRAOGO
lundi 19 juin 2017.

 

La deuxième session du Cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les Organisations de la société civile (OSC) s’est tenue ce vendredi, 16 juin 2017 à Ouagadougou. C’est autour du thème central, « Cohésion sociale et mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) : quelle contribution des organisations de la société civile ? », que les participants, venus de toutes les provinces du pays, ont axé les réflexions. Après la cérémonie d’ouverture présidée par le Premier ministre, les travaux se sont déroulés en ateliers avant de s’achever par un instant d’échanges directs entre les participants et le Président du Faso.

C’est en juillet 2014, que le gouvernement a pris un décret portant création, attributions et fonctionnement d’un Cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les Organisations de la société civile du Burkina (CCD–Etat/OSC). Ce texte dispose que ce cadre se tient une fois l’an en session ordinaire et, chaque fois que de besoin, en session extraordinaire sur convocation du président ou à la demande d’au moins un tiers de ses membres (et la compétence d’organiser les sessions revient au ministère en charge des libertés publiques). Ainsi, le 24 février 2015, s’est tenue la première session de ce cadre, présidée par le président du Faso, Michel Kafando, et parrainée par Sa Majesté le Mogho Naaba Baongho. Cette édition inaugurale s’était achevée par des recommandations et résolutions.

Parmi ces actes, il y a l’« urgente des états généraux des OSC au Burkina pour assainir le milieu », l’ « allocation de subventions aux OSC par prélèvement sur le chiffre d’affaires des sociétés d’Etat dans le cadre d’un Fonds national de la Société civile », la « promotion de l’intégrité au sein des OSC », la « création d’un organe de suivi de la mise en œuvre des conclusions ». La deuxième session, qui devrait se tenir en 2016, n’a pas eu lieu du fait du contexte socio-politique marqué par l’organisation des élections présidentielle, législatives et municipales et à l’issue desquelles, ont été mises en place des institutions démocratiques (président du Faso, des exécutifs national et locaux, assemblée nationale).

Faire des OSC, un maillon important dans le processus de développement

La deuxième session vise donc à proposer les voies et moyens pour la contribution des OSC à la mise en œuvre des politiques et programmes de développement au Burkina, notamment le Plan national du développement économique et social (PNDES, nouveau référentiel de développement). Parmi les acteurs de sa mise en œuvre du PNDES, se trouve donc la société civile. Venus des 45 provinces, selon le président du Conseil national des OSC, Jonas Hien, les participants ont apporté un regard sur leur adhésion et leur contribution à la mise en œuvre réussie de ce Plan. « Le Premier ministre parle du PNDES avec passion et conviction. Ça donne envie d’être patriote et de vouloir être utile à son pays, en participant activement à la mise en œuvre des politiques publiques de développement. La société civile pouvait-elle faire autrement ? Notre adhésion et notre engagement au PNDES sont donc acquis, affichés et nous souhaitons vivement que nos travaux connaissent un plein succès », a confié à l’ouverture des travaux, le porte-parole des OSC, Jonas Hien.

Outre l’approfondissement du thème central, les participants ont posé leurs réflexions sur d’autres sous-thèmes : « Le nouveau cadre juridique des associations et des fondations au Burkina Faso : innovations et défis », « Cohésion sociale et mise en œuvre du PNDES : quelle contribution des OSC ? » et « renforcement du partenariat associations et secteur privé : Etat des lieux et perspectives pour une meilleur synergie d’action dans la mise en œuvre de la responsabilité sociale des entreprises au Burkina Faso ».

Un engagement de la part des OSC qui a arraché au Chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, des sentiments de détermination. « Ma satisfaction est grande et mon optimisme dans l’avenir de notre pays est renforcé au vu du thème pertinent retenu pour la présente session. Oui, le PNDES est notre voie. Oui, le PNDES est notre horizon. Oui, le PNDES est en marche et c’est notre espérance. Le développement du Burkina est une responsabilité patriotique qui doit rassembler tous les enfants de ce pays », a-t-il réitéré.

Le vote des Burkinabè, le président du Faso lève l’équivoque

L’un des temps-phares de cette session a été le tête-à-tête entre les participants et le président du Faso dans la soirée, à la faveur de la clôture des travaux. Pendant plus d’une heure, ces leaders et représentants d’OSC ont soulevé et soumis plusieurs préoccupations à leur interlocuteur, Roch Kaboré. Celles-là sont relatives aux dossiers de crimes de sang et de crimes économiques, à la sécurité des personnes et des biens, la création de l’emploi, aux conditions d’accès à l’information par les journalistes, la convention collective de la presse privée, au système éducatif, etc. Le vote des Burkinabè de l’étranger qui fait jaser avec l’avant-projet de Code électoral a aussi été soulevé devant le président Roch Kaboré. Sur cette braise, le président n’a pas fait la langue de bois : « c’est un engagement. Je dis, en 2020, les Burkinabè de l’étranger voteront. C’est sans débats ».

Le président du Faso a en outre saisi ce cadre pour appeler l’ensemble des Burkinabè à l’esprit de construction nationale. Pour Roch Kaboré, autant l’on peut comprendre l’impatience des uns et des autres, autant il faut prendre le temps de comprendre pour poser les bases d’une société prospère, d’un avenir radieux. « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », a exhorté le président du Faso pour qui, ce genre de cadres est important, en ce sens qu’ils contribuent à se connaître, à casser les barrières et autres suspicions entre les membres de la société. C’est dans cet esprit qu’il invite les Burkinabè également à ne pas céder au « pessimiste inutile » ; il faut s’encourager et savoir encourager.

Les travaux ont pris fin par une recommandation de portée générale formulée par les participants : « Vulgariser la communication relative à la cohésion nationale à l’échelle du pays, à travers l’organisation de conférences publiques et la mise en œuvre de toutes actions appropriées ». Cette activité a été financée par le PNUD.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Crédit photo : Présidence du Faso



Vos commentaires

  • Le 18 juin 2017 à 00:09, par Substance Grise En réponse à : Dialogue Etat/OSC : « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », amorti le président du Faso, Roch Kaboré

    Donnez seulement le bon exemple en tant que dirigeants ;soyez exigents vis a vis de tous les fonctionnaires de l’etat ;mettez ceux du secteur prive au pas ;laissez le secteur prive a ceux qui reellement ont choisi d’y etre et non ces politiques ,fonctionnaires qui sont caches derriere des societes avec des hommes d’affaires fabriques de toute piece par la courte echelle qui ensuite briment les autres car vous votez des lois a dessein pour les proteger avec des monopoles comme vous y etes actionnaires majoritaires

    Ensuite acceptez les debats francs et honnetent qui rougissent les yeux et enfin que la justice soit pour tout le monde comme vous le dites....et le Burkina se devellopera.
    Il faut d’abord savoir C’est quel modele de societe on veut construire avant de gerer un pays.
    C’est ce qui vous a tous manque pendant pres de 30 ans.Donc ne soyez pas etonne que la tache soit tres difficile car cette population n’est plus de qualite en grande partie et il faut le baton par moment.C’est un choix a faire.98% de ceux qui sont assis ici vont vous mentir pour vous faire plaisir comme au temps de Blaise jusqu’au jour ou les memes causes produiront les memes effets. Apprenez a etre de bons soldats.

  • Le 18 juin 2017 à 08:43, par Alerte En réponse à : Dialogue Etat/OSC : « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », amorti le président du Faso, Roch Kaboré

    Il existe des gens qui ont opté comme mode opératoire ,de créer des situations de crise socio-économique généralisée au Burkina dans le but de révolter les populations pour espérer une seconde insurrection supposée leur servir de raccourcis pour renverser le président Roch Kaboré et accéder à la présidence du Faso. Les incendies multiples, la hausse des prix des produits de grande consommation, la manipulation de syndicats et de médias, des actes terroristes et autres, relèvent de cette stratégie diabolique. Le réveil subite d’OSC par des conférences de presse, des sorties sur le terrain pour accabler le gouvernement, démontre qu’elles sont manipulées politiquement par ceux pour qui, l’insurrection est devenue un moyen rapide d’accession au pouvoir. Des OSC qui étaient très actives sous la transition en 2015 et qui recevaient de gros moyens financiers pour agiter la foule, étaient devenues ensuite courant 2016 des boucs émissaires de certains de leurs bailleurs de fonds. Mais le temps de la discorde semble être passé et des OSC indésirables sont vite devenues fréquentables avec des moyens financiers pour s’organiser. Leur simulacre de brouille avec leur bailleur de fonds était juste une stratégie de diversion de l’opinion publique pour insinuer qu’elles n’étaient pas manipulées par celui-ci. Les citoyens doivent rester vigilants pour éviter la politique dictatoriale de la courte échelle. Que ceux qui nourrissent des ambitions présidentielles se dévoilent clairement et attendent 2020 pour se prêter aux suffrages universels si réellement ils sont convaincus de leur popularité. Certaines OSC manipulées par un clan diabolique du pouvoir, font semblant d’être proches de l’opposition(CFOP) qu’elles espionnent et visent tactiquement la chute du président Kaboré pour permettre à leur mentor d’arriver à la présidence, même si c’est sur des fauteuils roulants à l’instar de Boutéflika. Des lois liberticides contre les droits de grève des syndicats, le tripatouillage du code électoral constituent également des moyens de dictature pour ce clan diabolique dans le but de son ascension à la présidence par tous les moyens. Roch ne pourra même pas être candidat en 2020 car, le clan va créer des intrigues pour qu’il ne soit pas désigné candidat. A moins qu’il se mette sous la bannière d’un autre parti. Voilà la réalité que les citoyens doivent comprendre pour savoir que tous les malheurs actuels du pays proviennent de ce clan de la pensée unique et des violences en politique.

  • Le 18 juin 2017 à 08:56, par Toutdemême En réponse à : Dialogue Etat/OSC : « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », amorti le président du Faso, Roch Kaboré

    Les media ont largement relayé la mise au point du Chef de l’Etat sur le rôle des OSC. Ce rappel est une bonne chose, même s’il arrive un peu en retard. Le seul problème est que l’on s’est trompé d’interlocuteur. Cette mise au point devrait concerner un nouveau type d’OSC, suscitées et entretenues par des formations politiques (dont le MPP), qui sont apparues dans le contexte de l’insurrection et qui, prétendant y avoir joué un rôle de premier plan, veulent s’ériger désormais en faiseurs de rois, estimant que l’histoire politique du Burkina commence en 2013. Par contre les OSC présentes à la rencontre sont engagées depuis les années 70 dans des actions de développement. Ces OSC se sont coalisées dans des faîtières telles que le SPONG (premier collectif de la sous-région), le BLONGA, RECIF-ONG, la CBDF, le RESOCID, le CNOSC, etc., et n’ont cure de la conquête et de l’exercice du pouvoir d’Etat. Ces OSC-là ont demandé et obtenu une rencontre annuelle avec le Gouvernement, qui a été mise en œuvre sous son Excellence Tertius Zongo (si je ne m’abuse) et se poursuit aujourd’hui sous l’actuelle dénomination. Cette rencontre annuelle permet d’harmoniser l’insertion de l’action des OSC dans l’effort national de développement et de faire le point de ses contributions (à hauteur de centaines de milliards).
    Respectueusement !

  • Le 19 juin 2017 à 06:28, par ATS En réponse à : Dialogue Etat/OSC : « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », amorti le président du Faso, Roch Kaboré

    On vous demande de développer le pays et la nation se construira d’elle même.
    Relisez votre projet de société et dites-moi le chapitre qui consacre le construction de la nation à moins que nation ne rime avec pays !

  • Le 19 juin 2017 à 08:53, par Faso Kanu En réponse à : Dialogue Etat/OSC : « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », amorti le président du Faso, Roch Kaboré

    En écoutant le président du Faso à la RTB télé, je me suis posé la question de savoir, il parle de franchissement de quelle "ligne rouge" ? Monsieur le président, s’il y a une entité qui a déjà franchi la ligne rouge dans ce Burkina là, c’est votre gouvernement. Quand on laisse les vrais problèmes sans les résoudre, on a déjà franchi la ligne rouge. Si je prend seulement le cas de l’affaire des Kogwéogo à Tialgo, en revenant d’un voyage, vous avez dit que vous allez prendre une décision une fois pour toutes. Mais après ça, vous avez effectué combien de voyage à l’extérieur sans qu’on ne voit un seul résultat ou de prise de décision ? C’est pourquoi, à la prochaine tentative des Koglwéogo, les populations risquent de prendre leur responsabilité et il risque d’avoir un débordement. Une autre ligne de franchie est l’achat de voitures au lieu de se tourner vers l’hôpital Yalgado. Je ne parle même pas des crimes économiques qui commencent à donner la nausée aux populations. Il y en a tellement que je vais m’arrêter d’en citer. Mais, monsieur le Président du Faso, faites quelque chose. Laissez les OSC tranquille. Ne parlez pas de "ligne rouge". Si ce qui sort de votre bouche ne se réalise pas, (une fois, deux fois, trois fois), sachez qu’on vous suivra, mais on ne vous croira plus. Et on suivra plus les OSC qui ont chassé Blaise. Je ne dirai pas pour vous chasser aussi, mais ce sont vos propres actions qui risquent de le faire parce que jusque là, aucune décision n’est appliquée. Vous devrez taper du poing sur la table (sans la briser). Ne protégez personne, parce que lorsque les cailloux pleuvront, chacun attrapera sa tête. La vôtre vous appartient. Et je sais que vous ne la laisserez pas à la merci des grosses pierres. Pour paraphraser les gendarmes pendant l’Insurrection, "cailloux connait pas gendarmes" !

  • Le 20 juin 2017 à 06:49, par wenda ye la faandaqaqqaaaqaseqq En réponse à : Dialogue Etat/OSC : « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », amorti le président du Faso, Roch Kaboré

    Êtes vous sincère avec vous mêmes, avez vous rejeté le role primordial joué par ces OSC lors de l’insurrection, elles faisaient de la politique ou du théâtre ? Mr le PF les Mossis disent "nii kouda zoeta gouhougou" avant de faire de tels reprochesaux OSC, adressez leur votre reconnaissane et gratitude pourle travail abattu pour que vous soyez là où vous êtes. En politique, l’ingratitude est le plat de resistance qui est servi. De la même vous avez trompé le peuple en fustigiant que c’est anticonstitutionnel que de dire qu’on ne peut modifier À 37 pour faire volte face par après c’est une image négative indélébile. Alors soyez plus juste et surtout plus reconnaissant envers Dieu.