Retour au format normal
lefaso.net

Etablissements sanitaires : L’OBQUASS plaide pour la qualité et la sécurité des soins

mercredi 14 juin 2017.

 

Ceci est plaidoyer de l’Observatoire burkinabè pour la qualité et la qualité des soins (OBQUASS) pour plus de qualité et de sécurité dans les établissements sanitaires du Burkina Faso.

Le système de santé au Burkina Faso fait face à une dégradation de plus en plus marquée de la relation soignant-soigné de telle sorte que de nos jours des agents de santé font l’objet de manière récurrente d’agressions verbales et/ou physiques.

Ces actes qui autrefois étaient de l’imaginaire des usagers du système de santé deviennent de plus en plus réels et récurrents. En effet, après l’agression dont ont étés victimes les agents de santé au Centre Hospitalier Universitaire Sanou Souro le 23 MAI 2017 ayant prévalu à 24h d’arrêt total de travail dans ledit établissement, c’est au tour de ceux du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo de subir ces agressions. Au total ce sont plus de 10 actes d’agressions physiques qui ont été recensés dépuis 2016. L’on se souviendra que de par le passé, des actes similaires ont dans certains cas conduit à la mise à feu des centres de santé (cas de la maternité SYLLA SANON à Bobo Dioulasso en 2011).

L’Observatoire bukinabè pour la qualité et la sécurité des soins s’indigne contre ces pratiques qui mettent encore à mal la dispensation des soins de santé dans nos hopitaux et compromet du coup leurs qualités. Aux populations, il faut rappeler que de tels agissements nous éloignent tous d’un objectif commun qui est l’accès aux soins de santé de qualité garanti par notre constitution.

Dans cette crise de l’hopital burkinabè, l’OBQUASS s’interroge sur les facteurs explicatifs qui pourraient être à l’origine de la dégradation de la relation soignant-soigné.

Tout d’abord l’OBQUASS fait remarquer que la violence vécue aujourd’hui dans nos centres de santé est la conséquence de la décadence de notre système de santé miné par un certain nombre de problèmes connus de tous :

 Conditions souvent inhumaines d’acceuil des patients ;

 Qualité souvent médiocre de la communication soignant-soigné ;

 Insuffisance du plateau technique ;

 Ruptures intempestives d’intrants dues à une mauvaise planification ;

 Absence d’un système de prise en charge gratuit ou subventionné des urgences ;
 Absence ou non conformité des kits de prise en charge au niveau des services des urgences ;

 Etc

Tous ces maux trouvent leur fondement dans l’absence d’une politique réelle de management de la qualité et de la sécurité des soins au niveau des établissements de santé. En effet dans bon nombre d’établissements de santé, le management de la qualité et de la sécurité des soins se résumerait à des activités de lutte contre les infections nosocomiales qui ne constituent qu’une partie d’un plan de management de la qualité et de la sécurité des soins.

Aussi l’opinion tend souvent à rejeter la responsabilité sur les agents de santé qui seraient à l’origine de tous ces maux même si leur responsabilité n’est pas souvent écartée. Il en résulte souvent des violences verbales ou physiques en l’encontre de ces agents qui constituent la première ligne de contact avec les usagers des services de santé.

L’OBQUASS interpelle ici l’Etat quant à sa responsabilité de garantir à chaque Burkinabe des soins sécurisés et de qualité, mais également de garantir aux agents de santé un environnement sain et sécurisé de travail. Cela passe forcément par une réfonte globale de notre système de santé, en mettant la priorité sur l’hôpital public et en rendant effectives les politiques de rehaussement du niveau d’équipement des centres de santé et la culture du management de la qualité et de la sécurité des soins au niveau des établissements de santé.

Aux responsables des établissements de santé et aux agents de santé, l’OBQUASS les exhorte à mettre davantage un accent sur la qualité de l’accueil et de la communication avec les patients et/ou leurs accompagnants, gage d’une meilleure relation soignant-soigné. C’est à ce prix qu’ils pourront impacter davantage l’état psychologique des malades, car comme le dit Alain Froment : « Les soins qui portent sur le corps-objet sans tenir compte du moi du soigné ignorent le lieu où se noue la souffrance ».

Aux populations, l’OBQUASS tout en comprenant les souffrances qu’elles endurent dans nos hôpitaux, leur demande de prendre en compte les conditions difficiles de pratique de la médecine au Burkina Faso tout en privilégiant la saisine des autorités compétentes en cas de non satisfaction des services offerts par ces établissements de santé. En procedant ainsi, elles pourraient faire prendre conscience à toutes les parties (Gouvernement, Responsables des hôpitaux, agents de santé et utilisateurs du système de santé) leurs responsabilités lors des sinistres.

Fait à Ouagadougou le 12 juin 2017

Le Bureau Exécutif
Contact : Email : info@obquass.com



Vos commentaires

  • Le 15 juin 2017 à 09:37, par Gorko En réponse à : Etablissements sanitaires : L’OBQUASS plaide pour la qualité et la sécurité des soins

    Cet acte de l’OBQUASS est à saluer. Cette situation nous amène les agents de santé à faire une introspection sur leurs attitudes et comportements. En effet la qualité des soins est une donnée très importante à prendre en compte. A cet effet des conseillers de santé option management de la qualité des soins et de la sécurité des patients sont en formation IFRIS/USTA Saaba. La première promotion fini très bientôt et c’est le lieu d’interpeller les autorités sanitaires afin qu’ils soient mis au devant dans cette quête de qualité.En effet ils sont très bien outillés pour prendre des mesures idoines pour peu qu’on leur l’occasion de mettre en pratique les connaissances apprises. S’inspirant des modèles de soins et pratiques de soins canadiens (car étant en avance par rapport aux français) ces conseillers pourront contribuer à l’amélioration de la qualité des soins et de la sécurité de nos patients. NOUS SOMMES TOUS DES PATIENTS EN SURSIE. ALORS PENSONS Y.