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Paul KabaThiéba aux commerçants : « les burkinabè sont un peuple courageux, un peuple fort, les blancs même le savent ».

LEFASO.NET | Par Tiga Cheick Sawadogo
mardi 6 juin 2017.

 

Le premier ministre était face aux commerçants du Burkina Faso le samedi 3 juin 2017 à Ouagadougou. A l’ordre du jour, la contribution du Plan national de développement économique et social (PNDES) à l’essor du commerce. Paul Kaba Thiéba et son équipe ont expliqué ce que le nouveau référentiel du développement a prévu pour le secteur économique. Il l’a encore martelé, c’est le seul plan, depuis 1960 qui sera à même de sortir le pays des méandres du sous-développement.

De mémoire de jeune journaliste, le chef du gouvernement Paul Kaba Thiéba est le chef des retards de son équipe. Très rarement, le premier ministre a été à l’heure à une cérémonie qu’il doit présider. Le 3 juin dernier, il a encore prouvé qu’il aimait bien se faire attendre. Annoncé pour 9h30 minutes, c’est après 11H qu’il est arrivé au Conseil burkinabè des chargeurs(CBC) où l’attendaient les commerçants.

Comme à l’accoutumée, il s’est excusé pour ce ‘’contre temps’’, parce qu’il avait des choses à faire au bureau.
Toute la salle est placardée d’affiches avec les photos de l’illustre invité retardataire. Le message est le même. Les commerçants sont engagés aux côtés du gouvernement et de son chef pour la réussite du PNDES.

Selon le représentant des commerçants Harouna Kaboré, les associations, groupements de commerçants de toutes les 13 régions du pays sont venus écouter le premier ministre sur ce que le nouveau plan a prévu dans le volet consacré à la relance économique. « Nous espérons connaitre ce que le PNDES a prévu pour le commerce et quelle sera la stratégie de mise en œuvre », a –t-il précisé.

A sa suite, la porte-parole des femmes, Mariam Sow est montée au créneau pour faire comprendre au premier ministre que l’autre moitié du ciel éprouve des difficultés de tous ordres pour son épanouissement économique. L’accès aux micros crédits, à la terre, sont pointés du doigt. Elles espèrent donc que la rencontre sera une tribune pour rechercher des solutions.

Paul Kaba Thiéba renouvelle sa profession de foi

Le premier ministre est monté aussi au parloir. Il s’est dit honoré de l’accueil qui lui a été réservé. « Quand je vous vois rassemblés, moi-même ça me donne beaucoup de joies et beaucoup de forces pour continuer à travailler aux côtés du président Roch Marc Christian Kaboré ». Ovations dans la salle.

« J’avoue qu’en rentrant dans la cour, lorsque j’ai vu les jeunes filles, ces jeunes gens, quand je vous ai vus, ça m’a fait quelque chose. Je me suis dit, voilà, c’est ça le Burkina Faso qui gagne », tonnerre d’applaudissements encore. Galvanisé, le premier ministre confesse. « Même si j’étais prêt à courir 1 km avant, maintenant je suis prêt à courir 10 Km ». Les commerçants semblent convaincus.

Le chef du gouvernement a eu une pensée pour les musulmans, en cette période de jeûne. « En ce mois béni, je voudrais leur dire que tout le peuple burkinabè, le gouvernement, et le premier ministre sont avec eux, à leur côté. Nous prions que les grâces jaillissent de ce mois béni et que le bon Dieu comble le Burkina Faso de toutes ses grâces , qu’il nous apporte la paix, l’entente afin que le commerce se développe, que l’économie se développe et que le Burkina Faso aille de l’avant ».

L’applaudimètre explose.

Abordant l’objet de la rencontre, Paul Kaba Thiéba a été clair. Le PNDES est la meilleure solution pour sortir le pays de la pauvreté, il n’y a pas eu jusque-là, meilleur plan. « Depuis 1960 jusqu’à aujourd’hui, on a tenté beaucoup de plans, mais ces plans ne sont pas arrivés à sortir le Burkina de la pauvreté. Il y a encore beaucoup de pauvreté au Burkina ». Il cite au passage les indicateurs qui fixent le taux de pauvreté à 40%. « C’est beaucoup, ce n’est pas normal ». Et c’est justement pour changer la donne que le PNDES a été élaboré.

Pour l’orateur, ce n’est pas normal que les Burkinabè continuent de souffrir. Ce n’est pas normal, par exemple que les Burkinabè « ne mangent pas à leur faim, n’aient pas trois repas par jour » ; tout comme ce n’est pas normal que « les Burkinabè n’aient pas accès à l’électricité, à l’eau potable, à l’assainissement ». Ce sont autant de défis que le PNDES va lever. Les commerçants ne pouvaient espérer entendre mieux et acclament le chef du gouvernement à tout rompre.

PKT rassure. Le plan pour lequel il s’investit est ‘’sérieux’’, ‘’crédible’’. D’ailleurs il met au défi quiconque dirait le contraire. « Celui qui dit que le PNDES n’est pas bon, il n’a qu’à venir s’asseoir avec moi on va discuter ».

« C’est la meilleure réponse aux problèmes du Burkina Faso, il n’y en a pas d’autres. C’est la meilleure réponse aux problèmes de notre économie, de notre commerce, de la pauvreté…Moi j’y crois, je vous invite à vous mobiliser pour soutenir le PNDES, parce que c’est notre avenir », poursuit le locataire de la primature.

Les pourfendeurs du PNDES en ont ainsi pris pour leur grade. « Il y a des gens dans ce pays qui passent leur temps à raconter des histoires, à raconter des choses qui ne sont pas vraies, à décourager les gens, à faire comme si notre pays est condamné à la pauvreté ». A tous ceux-là, le chef du gouvernement dit qu’ils ont tout faux. Les Burkinabè sont un peuple courageux, un peuple fort.

La preuve. « Les blancs même le savent. Ils ont regardé dans tous les pays d’Afrique-là, ils disent que l’un des peuples qu’ils respectent le plus, ce sont les Burkinabè, parce que nous sommes sérieux, nous travaillons, nous sommes honnêtes ». Ovations.

Poursuivant, comme dans un meeting, Paul Kaba Thiéba demandera aux commerçants de faire confiance au gouvernement. Les résultats commencent déjà à poindre. « Quand nous sommes arrivés, la croissance était de 4% en 2015. En 2016, on a réalisé presque 6%. Presque 2% de croissance en plus, c’est beaucoup. Dans le contexte sécuritaire que tout le monde connait, ce n’est pas facile ».

C’est le secrétaire permanent du PNDES, Alain Siri qui a présenté les grandes lignes de « la boussole du développement », selon son mot, et sa contribution à l’essor et à l’épanouissement du commerce. Il a fait ressortir les dispositions et actions en faveur du commerce, des transports et de l’entrepreneuriat.

Le chef du gouvernement a noté quelques projets pour accompagner le secteur du commerce. Entre autres, l’ouverture du marché à tous, l’augmentation du fonds de garantie pour les prêts bancaires des commerçants, la mise en place d’un fonds de cinq milliards pour financer les activités des jeunes et des femmes (2,5 milliards chacun).

En septembre, une autre rencontre est prévue. Cette fois pour faire de bilan des engagements de part et d’autre.

Tiga Cheick Sawadogo
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