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Burkina Faso : La population émigrée estimée de 8 à 9%

mardi 30 mai 2017.

 

L’Institut supérieur des sciences de la population a procédé au lancement d’un rapport sur les interactions entre politiques publiques, les migrations et le développement au Burkina Faso. C’était ce mardi 30 mai 2017 en présence du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, le Pr Alkassoum Maïga.

C’est en 2013 qu’a été lancé le projet de recherche sur les interactions entre politiques publiques, les migrations et le développement au Burkina Faso. Un projet mis en œuvre par l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) en collaboration avec l’OCDE et co-financé par la commission de l’Union Européenne. Le Burkina Faso étant un pays de migrations, cette étude revêtait une grande importance pour le pays.

Près de quatre ans après son lancement, les différents acteurs à l’initiative de ce projet de recherche se réjouissent de son aboutissement avec à la clé la publication d’un ouvrage « Interactions entre politiques publiques, migrations et développement au Burkina Faso », aux éditions de l’OCDE.

Dr Jean-François Kobiané, directeur de l’Institut supérieur des sciences des populations

Selon le Dr Jean-François Kobiané, directeur de l’Institut supérieur des sciences des populations, le rapport a permis de montrer que le Burkina Faso est essentiellement un pays d’émigration, plutôt qu’un pays d’immigration. Selon les chiffres, la population émigrée du Burkina Faso est estimée de 8 à 9%, contre 4% pour les immigrés.
Le rapport met également en exergue la contribution importante des migrations à l’économie du pays, notamment avec les transferts de fonds des émigrés vers le Burkina Faso. Ces transferts permettent non seulement de financer la scolarisation des enfants, mais permettent aussi aux familles restées sur place d’entreprendre des activités génératrices de revenus.

Au-delà de ces aspects positifs des migrations sur l’économie du pays, l’étude a permis de monter que les politiques n’arrivent pas encore à prendre suffisamment en compte les potentialités de ces mouvements migratoires. Des recommandations ont donc été faites dans ce sens pour que « les décideurs puissent essayer de mettre en place des stratégies pour tirer le maximum de bénéfices de ces mouvements migratoires. »

Alkassoum Maïga, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation

Alkassoum Maïga, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a tenu à remercier l’OCDE, l’ISSP et la délégation de l’Union Européenne pour avoir permis la réalisation de cette étude. Il n’a pas manqué de souligner l’importance de ce rapport, eu égard à l’importance de la question de la migration et de son apport au développement. « Nous tenons à féliciter l’ensemble des acteurs parce qu’ils nous permettent de disposer d’informations importantes soit pour améliorer nos dispositions, soit pour prendre de nouvelles dispositions qui n’existent pas dans le processus qui vise à encadrer les migrations, au sens de permettre au pays de tirer le plein profit de ces migrations (...) Le Burkina, en tant que pays d’accueil et surtout pays d’origine devrait mettre en place des politiques qui vont lui permettre de profiter au mieux des activités liées aux migrations. »

Justine Bonkoungou (Stagiaire)
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