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Procès contre le SNEAB : L’Unité d’action syndicale réaffirme son « attachement à la liberté d’expression »

samedi 27 mai 2017.

 

Ceci est un communiqué de l’Unité d’action syndicale dans le cadre du procès intenté par l’ancien ministre de l’éducation contre le Syndicat National des Enseignants Africains du Burina Faso (SNEA-B).

Le 09 janvier 2017, le Syndicat National des Enseignants Africains du Burina Faso (SNEA-B) était devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour comparaître en citation directe suite à une plainte de l’ancien Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, M. Samadou COULIBALY. Naturellement tout le mouvement syndical burkinabé à travers l’UAS et l’ensemble des syndicats de l’éducation était mobilisé aux côtés du syndicat frère pour vivre cet événement insolite et lui apporter tout son soutien. Il faut dire que c’est une des rares fois que des partenaires, malgré les cadres de dialogue existants ne soient pas arrivés à gérer un différendà travers ce rouage et le portent devant la justice.

En rappel, l’UAS a reçu du SNEA-B une lettre l’informant de sa citation à comparaître. Au cours d’une rencontre tenue à ce sujet, l’UAS a pu disposer de la version du SNEAB sur les faits. Il en ressort qu’à l’origine, il s’est agi d’une affaire d’affectations pour nécessité de service effectuées sous la transition en 2015 par le MENA. Le syndicat avait alors dénoncé le débauchage d’enseignants des campagnes vers les grands centres laissant malheureusement de nombreuses classes vacantes tout en empirant la situation de pléthore dans les centres urbains dont particulièrement Ouagadougou.

L’UAS a aussi été informéepar le SNEA-B qu’une rencontre de conciliation entre le responsable syndical et son ministre, sous les bons offices du ministre BAGOROavait pu se tenir et le ministre de l’éducation aurait confesséà cette rencontre que ses services techniques avaient outrepassé ses instructions pour le mettre devant le fait accompli. Ce que nous savons, c’est que les affectations pour nécessité de service cachent bien souvent des affectations de complaisance. La preuve, c’est que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso regorgent de maîtres-suppléants alors que de nombreuses écoles à l’intérieur du pays accusent des déficits en enseignants.

En tout état de cause, les questions ci-après demeurent :

-  le centre avait-il réellement un besoin de personnel puisque nous savons tous que la ville de Ouagadougou concentre le maximum de suppléants ?
-  des mesures administratives ont-elles été prises contre les services techniques ayant outrepassé les consignes ?
-  l’inspection générale des services a-t-elle été saisie pour mener des investigations sur la question ?

Dans ce procès intenté contre le SNEAB, le ministre semble s’intéresser uniquement à l’aspect corruption que le syndicat a dénoncé ; a-t-il seulement calculé l’incidence financière de ces affectations qui chaque année jettent par la fenêtre des ressources importantes du contribuable burkinabé ? En effet, si Ouagadougou, comme le dit le SNEA-B, comptait déjà mille (1000) suppléants avant l’arrivée du ministre COULIBALY à la tête du département, si on y ajoute les cinq cents autres qui sont arrivés dans la même ville à la suite des mouvements de personnel opérés sous lui, cela donne au bas mot pour un salaire moyen de 150 000F par agent la bagatelle de 2.700.000.000 de franc CFA par an.

Il n’est pas dans l’intention de l’UAS de renier à quiconque son droit de recourir à la justice ; toutefois elle constate que cette voie choisie n’est ni plus ni moins qu’une atteinte à la liberté d’expression dans une démocratie qui se veut véritable.
L’UAS tout en suivant de près l’évolution de cette affaire, invite l’autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de la lutte contre la corruption ainsi que le REN-LAC à se saisir de cette affaire car nous avons encore en mémoire la poursuite lancée contre la première responsable de ce département avant l’insurrection pour un détournement de plus trois milliards de francs CFA. C’est dire que ce département traîne suffisamment de casseroles qui méritent que les structures de lutte contre la corruption investiguent davantage.

Si pour chaque interpellation les responsables syndicaux doivent se retrouver devant le juge, ce serait simplement dommage pour notre démocratie.

L’UAS réaffirme son attachement à la liberté d’expression, laquelle a toute son importance dans la lutte contre la corruption, contre l’arbitraire, et pour une bonne gestion des ressources du pays.

Non au musèlement des structures syndicales !
Non aux atteintes à la liberté syndicale !
Vive la solidarité entre les travailleurs !
Vive l’unité d’action syndicale !.

Ont signé :

Pour les Secrétaires Généraux Pour les Secrétaires Généraux
des Centrales Syndicales des Syndicats Autonomes

Yamba Georges KOANDA Juste Koumara LOGOBANA
Secrétaire Général / USTB Secrétaire Général / SYNTAS



Vos commentaires

  • Le 27 mai 2017 à 17:48, par Indjaba En réponse à : Procès contre le SNEAB : L’Unité d’action syndicale réaffirme son « attachement à la liberté d’expression »

    Raisonnement lamentable ! Pour vous les syndicalistes du Faso, la justice c’est pour les autres. Quand vous on vous attaque à la justice , cela devient une atteinte à la liberté d’expression. Euh Allah ! qu’est devenu mon Faso ? Vous voulez qu’on vous laisse calomnier et humilier les gens dans la presse et cela tous les jours sans preuves ! Soyez conséquents et logiques. Celui qui vole doit répondre, celui qui corrompt ou qui est corrompu doit répondre. Celui qui ment ( sur autrui) doit aussi répondre. Il y’a une passerelle facile à construire entre le vol et le mensonge.

  • Le 27 mai 2017 à 22:57, par NZ En réponse à : Procès contre le SNEAB : L’Unité d’action syndicale réaffirme son « attachement à la liberté d’expression »

    Liberté d’expression, d’accord. Mais cela ne doit empêcher personne à saisir la justice. Le droit sera dit et le syndicat n’a rien à craindre si ses propos sont fondés. Laissons la justice travailler. Demain il se peut que ce soit le SNEAB ou l’UAS qui fasse appelle à la justice. Elle est là pour tous. Arrêtons les amalgames.

  • Le 28 mai 2017 à 17:34, par burkina En réponse à : Procès contre le SNEAB : L’Unité d’action syndicale réaffirme son « attachement à la liberté d’expression »

    Misérables.Misérables vous êtes dans votre laconique raisonnement mes chers camarades.

    Les affectations arrangées qui les soutient ? C’est vous avec vos supposées connaissances de textes que vous mêmes bafoués tous les jours dans l’exercice de vos fonctions,vos taches.

    Qui demandent ces affectations ? Encore vous par des tricheries et des combines infectes. Et quand vous voulez placer quelqu’un et ça ne marche pas ,vous avez la gueule pour crier patati patata.
    La justice c’est pour tous.Y compris les gouvernants.

    Attendez,au Burkina Faso, le problème c’est nous-mêmes.Nous sommes les meilleurs donneurs de leçons mais de Piètres PERSONNES DANS L’application par nous-mêmes..

  • Le 29 mai 2017 à 11:21, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Procès contre le SNEAB : L’Unité d’action syndicale réaffirme son « attachement à la liberté d’expression »

    - Moi je trouve pitoyables les interventions de Injaba, NZ et burkina ! Que c’est pitoyable et lamentable comme interventions ! Par moment, il faut essayer de réfléchir même si on n’est pas intelligent. Les snydicats ont dénoncé un fait que tout le monde connait et critique : la pléthore des enseignants à Ouaga et Bobo ! Moi-même j’en ai déjà vu 3 enseignantes tenant par alternance une classe à Ouaga ici. Allez à l’école située en face de la porte ouest du bar Le Pandore et venez me dire ce que vous y verrez ! La plupart du temps elles deviennent des commerçantes et même que les petits commerces autour de leurs écoles les appartiennent ! Pendant ce temps, des écoles dans les villages n’ont pas d’enseignants. J’ai vu là-bas aussi 2 enseignants pour 3 classes qui se relayent au fur et à mesure ! Allez voir dans les écoles de Doumakélé, Yondé, Golmaye, Bomboyel ou Babirka et venez me dire aussi ce que vous y verrez ! Bande de croûtes ! Le ministre a convoqué les syndicats parce qu’il s’est senti accusé de népotisme. Mais est-ce faux s’il ne suit pas correctement ce que ses représentants font dans les circonscriptions ? Il favorise le népotisme de par son manque de suivi correct de ses instructions ! Les syndicats ont raison ! Non au musellement et avant la justice !!! Et notre justice même si elle traîne les pieds, ne se laissera par prendre dans la forfaiture !

    Par Kôrô Yamyélé