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20ème anniversaire de l’Ambassade du Burkina Faso à Vienne : Arrêt sur Roger KWIHANAGANA et Boutheina CHABOUH, deux agents qui ont vu grandir le bébé

jeudi 25 mai 2017.

 

Même s’ils n’étaient pas encore là aux vagissements du bébé, ils ont assisté à ses premiers pas. Ce sont Roger KWIHANAGANA et Boutheina CHABOUH, respectivement Chauffeur et Secrétaire Particulière.

Le premier, de nationalité rwandaise, a été recruté le 29 juillet1998 alors que l’Ambassade venait d’ouvrir ses portes, il y a quelques mois. Venu de Kigali en 1989 pour des études en chimie alimentaire à Vienne, il fera trois ans de cours préparatoires puis intégrera l’université. Avec le déclenchement de la guerre au Rwanda, il abandonnera les études, pour, dit-il, de petits boulots afin de venir en aide à la famille. Ainsi, il fera du taxi et travaillera dans une société d’import-export de spiritueux venant de l’Amérique latine. C’est par le biais d’un ami diplomate angolais qui fréquentait également Monsieur Lazare GANSORE, Chargé d’affaires a.i à l’ambassade du Burkina Faso, confie-t-il, qu’il sera pris pour essai. En effet, à la faveur d’une fête que le diplomate angolais organisait à son domicile, Monsieur GANSORE lui a soumis son désir de trouver un chauffeur pour la Représentation. Séance tenante, son avis a été requis et les jours suivants, il a été appelé pour un essai. Et depuis, ces années, ironise-t-il, l’essai se poursuit. L’essai a donc été concluant, et Monsieur KWIHANAGANA recruté en qualité de chauffeur.

La seconde, Secrétaire-Standardiste puis Secrétaire Particulière, a commencé avec l’équipe de Son Excellence Thomas SANON. Madame Boutheina CHABOUH est arrivée en octobre 1989 à Vienne dans le cadre du regroupement familial, son époux étant alors Attaché militaire à l’ambassade de Tunisie en Autriche. Elle travaillera dans le Secrétariat de l’Ambassadeur de Tunis à Vienne. Elle y restera jusqu’en 1991 année à laquelle elle décida de se consacrer à ses enfants. Plus tard lorsque ceux-ci ont un peu grandi, elle poursuivra des études dans divers domaines à l’issue desquelles elle éprouvera le besoin de se remettre au travail. Dans cette attente, l’épouse d’un chauffeur soudanais, qui était sollicité de manière temporaire par l’ambassade du Burkina, lui apprit que la Chancellerie recherchait une secrétaire. C’est ainsi qu’elle a été recrutée le 02 avril 2002.

Madame Boutheina CHABOUH aura, comme Roger, servi sous tous les Ambassadeurs burkinabè qui ont travaillé à Vienne. Elle aura été Secrétaire Particulière de cinq des six ambassadeurs qui ont dirigé la Représentation diplomatique.

Quel souvenir en garde-t-elle ? Elle confie : « J’ai beaucoup apprécié les rapports de travail que j’ai eus avec chacun d’eux. Je ne peux pas oublier les relations humaines et les moments émouvants que j’ai connus à ce poste de travail. Je voudrais juste rappeler quelques temps forts. Je me rappelle comme si c’était hier les mots que SEM Béatrice DAMIBA m’a adressés à l’aéroport à son départ. Elle me disait : « toi et moi avons formé un très bon tandem. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour le Burkina Faso ». Elle m’a proposé à la décoration et la distinction m’a été remise plus tard par son successeur, SEM Salifou DIALLO. J’ai toujours en mémoire cette cérémonie qui s’est déroulée à la résidence.

Et l’un des souvenirs que je garde de ce grand monsieur, est le déjeuner qu’il a offert de sa poche, à la faveur de la Journée internationale de la Femme, aux femmes travaillant à l’ambassade dans un restaurant de la ville. Ce fut vraiment un moment de bonne ambiance et de communion. Avec eux et plus tard avec l’implication de SEM Solange Rita BOGORE, le personnel local a commencé à bénéficier d’une amélioration de ses conditions de rémunération et de travail ».

Quant à Roger, à force de « se frotter » aux Burkinabè de l’Ambassade qui partaient et venaient, et bien d’autres avant, il a pris quelques bons traits de ceux-ci dont il loue au passage l’abnégation au travail et les qualités humaines. Etudiant déjà, il a habité avec des Burkinabè et plus tard, il partagera le même appartement que des amis burkinabè.

Voici le souvenir que monsieur KWIHANAGANA garde de toutes ces personnalités : « je garde un bon souvenir de toutes ces personnalités que j’ai eu le plaisir de conduire. Par la grâce de Dieu, je n’ai jamais eu de problème avec mes patrons. Bien au contraire, ils m’ont toujours exprimé leur satisfaction. Avec eux, j’ai également eu le plaisir de découvrir tous les pays de la juridiction, en dehors de la Serbie. En outre, grâce à l’un d’eux, j’ai pu découvrir le Burkina Faso. Je ne saurai non plus oublier la décoration dans l’Ordre du Mérite burkinabè que j’ai reçue en même temps que Madame CHABOUH des mains de Son Excellence Salifou DIALLO sur proposition de Son Excellence Madame Béatrice DAMIBA ».

Durant ces vingt années, l’Ambassade/ Mission Permanente du Burkina Faso à Vienne a évolué positivement tant au niveau de son personnel que dans ses relations avec les pays et les organisations relevant de la Juridiction. En effet, l’Autorité a essayé autant que possible de doter la structure de personnels susceptibles d’appuyer les ambassadeurs respectifs dans l’exécution de leur mission. Même si des efforts doivent être encore consentis. Par ailleurs, s’il est vrai que chaque Responsable des équipes successives avait sa méthode de travail, l’on peut, selon nos deux collaborateurs, noter de manière globale un satisfecit dans les résultats engrangés.

Madame CHABOUH, pour sa part, note une amélioration des conditions de travail. D’abord les locaux qui étaient exigus et ont été progressivement améliorés avec le changement de bâtiments et ensuite le matériel de travail qui était vétuste a pu, en partie, être renouvelé. Un certain nombre d’ordinateurs de bureau ont ainsi été acquis ; les fournitures de bureau sont plus disponibles …

Roger embouche la même trompette en précisant que le bébé a grandi. « Avec un petit personnel au départ, l’Ambassade s’est progressivement étoffé en ressources humaines et en matériel (équipements informatiques et parc auto). Quand j’arrivais, on ne disposait que d’une seule voiture, aujourd’hui on compte cinq véhicules, tous fonctionnels ».

Par ailleurs, poursuit-il, en dépit du fait que le Burkina Faso n’ait pas beaucoup de ressources financières, on note une certaine discipline qui est à saluer. Depuis que je suis ici, je n’ai jamais été confronté à des mois sans salaires comme on le constate ailleurs, conclut-il.

« Les anniversaires ne valent que s’ils constituent des ponts jetés vers l’avenir ». Roger KWIHANAGANA et Boutheina CHABOUH partagent cette assertion de l’ancien Président français Jacques CHIRAC.

A la faveur des 20 ans de l’ambassade, Madame CHABOUH souhaite voir s’instaurer une ambiance de travail plus sereine et plus familiale ainsi que plus de solidarité. Elle émet également le vœu de voir se régler les préoccupations majeures du personnel local (contrat, conditions de travail…) exprimées depuis plusieurs années. Enfin, elle désire découvrir le Burkina Faso après tant d’années passées aux côtés de Burkinabè dont elle dit beaucoup de bien.

Quant à Roger, il souhaite également, comme tout salarié, bénéficier de bonnes conditions de vie et de travail. Car, dit-il, la vie devient aussi de plus en plus chère. Enfin, son souhait est de pouvoir se rendre encore au Burkina Faso qui constitue pour lui une autre patrie.

Il convient de féliciter nos deux intrépides agents qui constituent aussi la mémoire vivante de la maison pour leur contribution à l’édification de l’Ambassade/ Mission Permanente du Burkina Faso à Vienne. Le pire que l’on puisse leur souhaiter est que lorsque l’heure aura sonné pour leur retraite, ils soient fiers d’avoir contribué d’une manière ou d’une autre à conférer à cette Représentation diplomatique ses lettres de noblesse. En attendant, et en espérant que leur désir de visiter bientôt ou de revisiter le Burkina Faso se concrétise, nos vœux de santé, de paix et d’épanouissement dans le travail les accompagnent !

Simon YAMEOGO



Vos commentaires

  • Le 26 mai 2017 à 10:52, par Ka En réponse à : 20ème anniversaire de l’Ambassade du Burkina Faso à Vienne : Arrêt sur Roger KWIHANAGANA et Boutheina CHABOUH, deux agents qui ont vu grandir le bébé

    Simon Yameogo, merci pour cette analyse historique, que Kéré essaye de faire connaître cette ambassade pleine d’histoire qu’on peut conter par un livre d’or. Mais ce que vous oubliez, c’est comment cette ambassade a pu avoir jour, ça aussi, il fallait d’autres racines comme K. Ghanal, et ceux qui ont œuvré sous l’ombre pour qu’il ait un centre de formation autrichien, et aussi le premier centre de production Suisse des charrues au Burkina : deux personnes ne vivant pas en Autriche mais vivant en SUISSE avec des solides relations d’amis autrichiens, dont les premiers ambassadeurs du Burkina en Allemagne qui représentaient aussi le Burkina en Autriche et la Suisse, ont passé par les services de ces Burkinabé vivants en Suisse pour bien travailler. Les anciens du ministère des affaires étrangères de notre pays, comme Ouali, Sanon, son excéllence Issouf Ouédraogo, et d’autres, s’ils se souviennent, ne me diront pas le contraire. D’ailleurs l’idée des ambassades du Burkina en Autriche et en Suisse venait au temps ou Gomtirbou Anatole Tiendrebéogo était ambassadeur du Burkina en Allemagne, et c’est K. Ghanal, Sibiri Georges Kaboré, Wandaogo Henri, qui le recevaient dans les deux pays, et l’on suggéré de tout faire pour qu’il ait des ambassades dans les deux pays. Je me rappelle qu’a la création du Conseil Supérieur des Burkinabé de l’étranger, ce sont Wandaogo Henri, et Sibiri Georges Kaboré qui ont représenté les trois pays, Allemagne, Autriche, et la Suisse avec la plus vieille association des Burkinabé en Suisse (ABS) de Sanou Jacques, Sibiri Georges Kaboré, et Henri Wandaogo, créer en 1984 dont le seul statut d’association était le premier, déposé a notre ambassade en Allemagne. Si un jour Le Burkina veut parler de ses ambassades en Suisse et en Autriche, qu’il n’oublie pas K.Ghanal ancien coopérant Autrichien en Haute-Volta, Sibiri Georges Kaboré, Henri Wandaogo, Gomtirbou Anatole Tiendrebeogo : Grace à ces hommes généreux, beaucoup d’ambassadeurs font des beaux jours en Autriche, et maintenant en Suisse. Bravo et bon courage aux deux employés de notre ambassade en Autriche, surtout a madame CHABOUH que je salue en passant.

  • Le 26 mai 2017 à 17:46, par COB En réponse à : 20ème anniversaire de l’Ambassade du Burkina Faso à Vienne : Arrêt sur Roger KWIHANAGANA et Boutheina CHABOUH, deux agents qui ont vu grandir le bébé

    On aurait tout autant souhaité lire un bilan avec les résultats obtenus par cette ambassade en 10 ans en termes de contribution au développement du Burkina Faso. Bon anniversaire à vous.