Retour au format normal
lefaso.net

Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

lundi 22 mai 2017.

 

Excellence Monsieur le Président du Faso,
Les 18 et 19 mai 2017, Tialgho, localité située dans la commune de Tenado a été le théâtre d’affrontements violents couronnés par des pertes en vie humaines (6 morts), de nombreux blessés et disparus. Cette situation malheureuse a opposé la population de Tialgho à une cohorte de kolgweogos qui serait venue rançonner un habitant de la localité. La crise de Tialgho est le drame de trop qui vient remettre en cause l’existence des kolgweogos, une force dont la logique de fonctionnement s’apparente à une milice.

Les exigences d’un état de droit ne sauraient s’accommoder avec l’existence d’une force parallèle aux forces républicaines (police, gendarmerie, armée), créées et structurées par la loi. Combiens sont les Burkinabè, des personnes averties des questions de droit qui au temps fort du débat sur la légalité de l’existence d’un tel regroupement dans une république s’étaient opposés à la présence d’une telle force au Burkina Faso, appelant le gouvernement à mettre fin très vite à cette bombe à retardement ?

Excellence, votre réaction et celle du gouvernement notamment du ministre de la sécurité sur la question en son temps ont été ambigües. Après plusieurs rappels à l’ordre formels des kolgweogos par le ministre Simon Compaoré (ministre de la sécurité, ndlr) sur des dérives aux antipodes du respect des droits humains, ce dernier a fini par imposer à l’opinion ces ‘’justiciers’’ sur le prétexte qu’ils seront encadrés.

Excellence, mieux, nous avons senti une hésitation et une amertume de votre part lorsqu’il s’est agit de trancher définitivement sur l’opportunité de l’existence des kolgweogos dans un pays qui se veut un état de droit comme le Burkina Faso. Une révélation de responsables kolgweogos réunis le 22 juin 2016 en assemblée générale à kombissiri finira de nous convaincre sur l’existence d’un probable deal entre vous et ce regroupement. En effet, un reportage de la radio Omega sur cette assemblée générale avait énuméré ceci : « Au cours de cette rencontre, les chefs Kolgweogo ont révélé à leurs membres avoir rencontré le président Roch Kaboré lors de la campagne présidentielle. Ils affirment avoir assuré à l’époque M. Kaboré de leur soutien pour sa candidature en échange d’une reconnaissance officielle de leur mouvement en cas de victoire à la présidentielle de novembre 2015. Ces assertions n’ont encore pu être confirmées par d’autres sources ». Si ces dits n’ont pas été confirmés par d’autres sources, ils n’ont pas aussi été formellement démentis par la présidence du Faso.
A la lumière de cette révélation, nous sommes en droit de penser que votre laxisme sur la question kolgweogo vient de créer des pertes en vie humaine, blessés, tristesse et désolation. La sécurité nationale de notre pays ne saurait être sous-traitée sous l’autel d’une probable entente politique.

Excellence Monsieur le Président du Faso, dans nombre de domaines des dénonciations sont faites sur votre manque de réactivité avec en arrière plan la mise en cause de la pertinence de votre mandat. Face au désastre de Tialgho, l’heure est venue de vous assumer définitivement sur cette question devant le peuple et devant l’histoire. De votre décision dépendra l’avenir sécuritaire du Burkina Faso, débarrassé ou non d’une bombe à retardement à l’image de celle connue par la Centrafrique avec les milices balaka et anti balaka.

Ouagadougou, le 21 mai 2017
Pour l’association convergence citoyenne panafricaine (CCP) Ousmane SO



Vos commentaires

  • Le 22 mai 2017 à 07:49, par John le bobolais En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    Vivement que vous ayez une oreille attentive de la part de la présidence du Faso.

  • Le 22 mai 2017 à 08:05, par Vrai En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    J’espère que monsieur le président a des oreilles et une conscience pour prendre la meilleure décision d’interdire ces vaches de koglweogo

  • Le 22 mai 2017 à 08:11, par linoversace En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    c’est ça !! on le dira !! on le dira, mr ousmane de CCP. merci d’avoir montré que vous savez écrire aussi !!! vos grands parents chantaient "guiliguili !! goulougoulou !! bounga bounga !! et dansaient au son des tam tam

  • Le 22 mai 2017 à 08:23, par GUINKOUMA En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    Il n y a pas à tergiverser sur la question ; l’Etat doit s’assumer ; l’existence de cette milice armée est une démission pure et simple de l’Etat. Elle doit être désarmée au plus vite.Force doit rester à la loi.Je ne peux pas comprendre qu’au même moment qu’on a traite l’ex RSP de milice on admet l’existence de koglweogos. dommage pour notre pays

  • Le 22 mai 2017 à 08:32, par TCHONOMBI En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    je suis d’avis avec vous, nous sommes dans la tourmente rien ne va ! Blaise Compaoré avait dit de Rock "il est un gros paresseux" quoi de plus normal que nous subissons la médiocrité des RSS. Le peuple saura en temps opportun de savoir dire non, nous souffrons trop pour permettre à gens là de nous mettre à nouveau à genoux.

  • Le 22 mai 2017 à 09:23, par Paula En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    Chers membres de la CCP, votre écrit met "le doigt sur la plaie". Moi particulièrement je suis très remontée contre nos autorités, en l’occurrence Simon le chef des kolgwéogos. Mais j’espère seulement que le Chef de l’Etat saura enfin prendre ses responsabilités pour mettre un terme à tout ça. Les kolgwéogos nous seront plus utiles au niveau de nos frontières, pour aider à lutter contre le terrorisme.

    • Le 23 mai 2017 à 22:49, par Dems En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

      bjr chers anti kogleweogo. c’est très facile de s’ériger en expert croyant qu’on facilement sécuriser un pays. la sécurité coûte très chère. croyez vous que l’État a les moyens nécessaires et la qualité des hommes de tenue (probité, intégrité, incorruptibilité...) depuis la création des kogleweogo les coupeurs de route ont nettement diminué. tu peux voyager deux ou cinq cent km sans crainte dans les zones contrôler par les kogleweogo. NB les lois sont des intérêt des forts protéger qui ne sont même parfois démocratique votés par groupuscule de députés. si le gouvernement veut réellement trancher sur la question des kogleweogo, un référendum s’impose. nous on a besoin de sécurité par tous les moyen, si vous les anti kogleweogo peuvent faire le travail, aller les remplacé. sinon on ne peut les supprimer pour que les bandits refasse surplace. les morts de tialgo on connaît mais qui connaît le nombre de personnes tués par les bandits ? les kogleweogo ne sont pas ethnique, religieux ,politique ou régionaliste ; ils défendent la même cause : la sécurité, l’honnêteté et la justice. ce sont des gens qui face à l’incapacité, à l’impuissance ou à l’inexistence de l’État ont décidé de défendre leur cause et celle des autres.

  • Le 22 mai 2017 à 12:34, par Cédric En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    Le ministre de la sécurité avait bel et bien fait savoir dès le départ, que le gouvernement n’impose nulle part des Koglwéogo.Il a précisé qu’il s’agit de structures locales non étatiques qui choisissent délibérément d’assurer la sécurité de proximité pour les citoyens. Le rôle du gouvernement se limite à un encadrement de ces structures pour qu’elles n’agissent pas en dehors de la loi et des principes républicains des droits humains .C’est ainsi que beaucoup de Koglwéogo ont abandonné les sévices corporels contre les présumés voleurs et bandits qu’ils appréhendaient. Ceux qui agissent contrairement à ces principes républicains doivent répondre de leurs actes.

  • Le 24 mai 2017 à 22:05, par DRABO L’ÉTOILE En réponse à : Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

    Lésè lè koglwéogho faire leur travail il valent mieu k lè crs( police)