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lefaso.net

Journalistes : Les enfants mal aimés du quatrième pouvoir

dimanche 14 mai 2017.

 

On appelle pompeusement les journalistes "4ème pouvoir" mais à y regarder de près c’est sans doute avec ironie car ils semblent être les mal aimés de la République.

C’est pourquoi l’incident de Kaya entre le gendarme et le journaliste pose une fois de plus la question de la place du journaliste dans la société surtout en ces périodes marquées par les défis sécuritaires. En effet, la polémique est vive sur cet accrochage ; les positions sont tranchées, passionnées, de part et d’autre.

Il faut donc saluer la réaction prompte et les excuses du Président du Faso, chef suprême des armées, qui a fait preuve de discernement et permis de désamorcer la fronde des journalistes. Il n’a pas manié la langue de bois pour sermonner le pandore zélé : << Je regrette sincèrement ce qui s’est passé car il n’est pas normal qu’à notre époque encore de telles choses se passent. Je voudrais simplement présenter mes vœux de prompt rétablissement à M. Sanogo. J’ai toujours dit et répété que la sécurité doit d’abord respecter les individus. Cela est une priorité et même si nous assurons la sécurité, nous devons garder notre sang froid pour éviter de tels dérapages qui dénaturent notre démocratie>>. Voila qui est bien dit et clair.

Discernement et professionnalisme c’est ce qu’il faut aux forces de sécurité ! L’intervention musclée du pandore contre le journaliste dénote d’une certaine fébrilité et d’une nervosité qui ne sied pas dans la protection rapprochée d’une haute personnalité. Sans dédouaner le journaliste, qui semble t-il, a outrepassé les consignes, il faut proscrire l’usage excessif et disproportionné de la force. Comparaison n’est pas raison ;il vous souvient le journaliste irakien qui a lapidé le Président Georges BUSH avec ses chaussures au cours d’une conférence de presse. A-t-il été frappé ou abattu par la garde ? Non ! C’est cela le professionnalisme.

Le risque zéro n’existe pas en sécurité mais le « tout sécuritaire » peut être dangereux pour la sécurité car une bavure est vite arrivée. Sachons raison garder malgré la menace terroriste et les défis sécuritaires qui vont avec ; au risque de plonger dans une paranoïa ’’securocratique’’ contre-productive qui pourrait à terme limiter nos libertés individuelles et collectives. Que serait un démocratiquement élu isolé dans son ’cocon sécuritaire’’, inaccessible et même incapable de prendre le moindre bain de foule avec la population ; tout simplement, parce qu’il faut respecter les consignes de sécurité ?

Pauvres, journalistes qu’on cajole quand on a besoin d’eux pour se faire une place sous le soleil de l’opinion et qu’on oublie aussitôt qu’on obtient le vrai pouvoir. Ils peuvent bien se contenter de leur 4è pouvoir si factice et qui ne ’’pèsent pas lourd’’ dans la préséance face aux autres pouvoirs sauf peut-être à empêcher les autres de gouverner en rond. Cela est valable sous tous les cieux même en occident.
Pitié pour les journalistes !

Mais pourquoi diantre oser m’intéresser à ces choses qui me dépassent ? Parce que, sans prétention aucune, je pense que chaque citoyen doit avoir à l’esprit ces propos de Martin Luther KING : « nos vies commencent à prendre fin le jour où nous devenons silencieux à propos des choses qui comptent ».

TRAORE Karim de Labola
karimdelabola@yahoo.fr



Vos commentaires

  • Le 15 mai 2017 à 08:18, par Rabeem ka tar gâeeng ye En réponse à : Journalistes : Les enfants mal aimés du quatrième pouvoir

    C’est vraiment dommage ce qui est arrivé ! courage aux journalistes et surtout prompt rétablissement à monsieur SANOGO !

  • Le 15 mai 2017 à 10:14, par Mawuéna En réponse à : Journalistes : Les enfants mal aimés du quatrième pouvoir

    Je ne suis pas pour la violence. Le discernement est aisé quand on analyse à posteriori : le journaliste "lapideur" de Bush avait accédé à la salle. Comment aurait réagi la sécurité du président si au lieu d’une chaussure, c’est une caméra piégée qui avait été utilisé comme pour l’assassinat du commandant Massoud ? Où serait le discernement ? Avoir une accréditation c’est bien mais être au lieu dit à temps pour permettre à la sécurité de faire son travail c’est mieux. Quand une cérémonie réussit c’est que les différentes équipes ont travaillé à la chaîne et à la "perfection". Prompte rétablissement Mr Sanogo !

  • Le 15 mai 2017 à 11:36, par sergy En réponse à : Journalistes : Les enfants mal aimés du quatrième pouvoir

    Le problème avec certains journalistes,c’est qu’ils prennent leur sobriquet de quatrième pouvoir très au sérieux ;plus au sérieux que ceux-là même qui sont investis de réels pouvoir.Au nom de quel principe peut-il enfreindre les règles de sécurité autour du PF ?Le drame c’est qu’ils sont toujours promptes à défendre les leurs quelque soit les circonstances.On les a vu ici défendre certains journalistes impliqués dans la tentative de coup d’état.Son badge n’est pas un blanc seing pour enfreindre les règles de sécurité,ce pandore devrait être décoré.Point barre !!

  • Le 15 mai 2017 à 15:32, par toubré En réponse à : Journalistes : Les enfants mal aimés du quatrième pouvoir

    En réalité, autant il y a des gendarmes zélé, convenez avec moi qu’il y a des journalistes imbus de leur personnalité. J’ai plusieurs fois conversé avec un journaliste mais quand il parle de tenue, j’ai vraiment des frissons. #ce sont brutes, des formatés, des têtus,...#. Ils n’ont aucune considération pour l’homme de tenue à tel point que quand ils se retrouvent face à ce dernier, ils croient qu’il n’y a que leur travail qui importe. Je suis sûr et certains que ce soit disant journaliste a tenu des propos frustrants à l’égard du gendarme. Sinon, comment en publique et dans ces conditions on peut violenter quelqu’un de la sorte. Le problème ne se trouve pas au non respect des consignes. Si on écoutait le gendarme, on allait se rendre compte de ce que je dis. Donc monsieur TRAORE, je suis vraiment désolé par votre manière d’intervenir. Pourquoi vous ne cherchez pas la vérité avec l’autre partie avant de tenir de tels propos qui frisent vraiment la rancœur ? Et si le journaliste avait insulter l’agent, comment pouvait-on imaginer cette chose avec un journaliste de cette taille ? Donc, à vous aussi de prendre en considération ce que les autres font, quelque soit le corps. Pour moi, c’est gendarme zélé face à un journaliste incivique où peut-être délinquant. merci.

  • Le 15 mai 2017 à 22:39, par n’ga En réponse à : Journalistes : Les enfants mal aimés du quatrième pouvoir

    FELICITATION AU GENDARTME, TU ES UN BON GARDE CORPS. DANS CE CONTEXTE D’insecurité il faut etre strict. tant pis pour ceux qui enfreint aux lois . tous les corps font des sacrifices. les gendarmes,ils le font , parceque lui il est journaliste : ah non ?