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Grande veillée : Le Stade du 4 aout rempli « recto verso » pour louer le seigneur

LEFASO.NET | Par Tiga Cheick Sawadogo
lundi 8 mai 2017.

 

La campagne nationale d’évangélisation 2017 du Buisson ardent a pris fin par la grande veillée de prière dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2017, au stade du 4 aout de Ouagadougou. Comme à l’occasion d’un match décisif des Etalons, la cuvette a refusé du monde. Dans les gradins, autour de la pelouse et hors du stade, des milliers de personnes sont venues célébrer les merveilles du seigneur, donner leur vie au roi de la gloire. Abbé Bicaba dans son homélie, n’a pas eu un double langage. « Le loup quel que soit son déguisement, ne deviendra jamais un agneau ».

Des milliers de personnes dans les gradins. Tantôt elles chantent en chœur, dansent, ou applaudissent. Souvent dans un silence presqu’effrayant, ils se recueillent les têtes baissées ou les mains levées vers le ciel.
Dans la nuit du 30 avril au petit matin du 1er mai 2017, au Stade du 4 aout c’était un match, spirituel. A guichets ouverts, mais fermés à cause de l‘étroitesse du plus grand stade du Burkina Faso.

C’est une campagne nationale d’évangélisation qui s’est déclinée sur trois chapitres. Le 22 avril à St Jean XXIII, le 26 avril à la paroisse St Jean-Marie Vianney de Tampouy, des milliers de fidèles chrétiens ou non sont venus rencontrer Dieu, écouter sa parole. La grande boucle, c’était la grande veillée au stade du 4 aout le 30 avril.

Prévue à 20h, une heure avant, certaines entrées du stade étaient déjà fermées. Plus de place. Ce sont des milliers de personnes qui ont donc prié en union, avec ceux qui sont venus plus tôt, ou ont plus de chance pour obtenir une place à l’intérieur, ou encore plus de muscles pour se disputer l’entrée.

Après le chapelet, Abbé Christian Sorgho curé de la paroisse universitaire Saint Albert Le Grand de la Rotonde, a loué le seigneur. Le prêtre a demandé que le seigneur ‘’nous libère du doute et nous transfigure’’, afin de recevoir les grâces de la veillée de prière.

Aide-moi à vivre, selon ta parole

Abbé Bernard Yanogo rappellera à l’assistance que celui qui croit, doit demeurer dans la foi. Ensuite, c’est le frère Étienne Yameogo qui a invité l’assistance à vivre selon l’évangile, à désirer le lait pur de l’évangile. Ceci, parce que toute parole ou tout acte qui ne glorifie pas Dieu, pousse et donne des fruits. Ceux du péché mènent résolument à la mort. La parole prononcée par l’homme est puissante, a remarqué le prédicateur qui fera remarquer qu’elle peut même conduire une personne à aller se pendre. Si la parole d’un homme à une puissance, qu’en est-il donc de la parle de Dieu ?, s’est-il demandé. Il faut donc s’abreuver à la source de la vie, qu’est l’évangile.

Le frère Evariste Kaboré lui, a appelé à la conversion. Il a instruit l’assistance autour du thème de la veillée, « "Jésus se retourna la vit et lui dit : "Aies confiance ma fille, ta foi t’a sauvée" Et de ce moment la femme fut sauvée." Et en ce moment la femme fut sauvée » Mt 9, 22 ». Il n’y a que la foi qui sauve, a-t-il précisé avant d’ajouter que cette foi vient de ce que l’on entend, c’est-à-dire la parole de Dieu.

Selon Evariste Kaboré, « Jésus Christ ne peut pas ne pas avoir de solutions à nos problèmes, parce qu’il est Dieu ». Le secret, c’est la foi en Jésus qui peut tout, qui s’est laissé toucher par cette femme malade et fut guérie parce qu’elle avait la conviction que c’est du fils de Dieu fait homme qu’elle aura son salut.

Abbé Bicaba, sans détours

C’est après 4h du matin que la messe fut célébrée. Abbé Bicaba, le père spirituel du Buisson ardent a quelque peu pris le stade à contre-pieds en allant sur un terrain où on ne l’attendait pas.

Aux premières lueurs du 1er mai, fête du travail, l’évangile selon St Mathieu a porté sur Saint Joseph. Cet homme obéissant, juste, travailleur, a été un homme de foi, a rappelé le célébrant.

Les valeurs incarnées par St Joseph étaient jadis attribuées au Burkinabè. Intègre, travailleur. « Entre vous et moi, en toute sincérité, pouvons-nous encore parler d’intégrité (…), Burkinabè tu es perdu », a-t-il lancé avant de poursuivre son homélie avec des précisions. « La corruption t’a complètement détourné, la conscience professionnelle n’existe plus, la corruption, c’est de la pourriture, c’est une honte », a regretté l’homme à la barbe blanche.

Enfonçant le clou, Abbé Bicaba dira que le loup quel que soit son déguisement, ne deviendra jamais un agneau. « Ce sont les mêmes qui sont là », alors que le pays a eu deux chances de changer de trajectoire. En 1983 et en 2014. « Elle a été récupérée, mal gérée », a-t-il dit avec une voix emprunte de regret ; en parlant de l’insurrection populaire. « Les jeunes sont morts pour rien ». Silence total des milliers de veilleurs.

La solution, est simple. Il faut reconquérir son identité. Il ne faut pas être un homme à vendre. Surtout, il faut résolument se tourner vers le Christ qui change les cœurs et peut tout. Rechercher la vérité pour être libre.

Le Seigneur fidèle à sa parole, a encore fait des merveilles. Il a touché les cœurs, guéri des malades qui sont venus témoigner à la fin de la messe. C’est le cas de cette femme qui a couru dans le stade pour manifester sa joie et sa reconnaissance d’avoir recouvré l’usage total de ses jambes. C’est dans l’adoration que le peuple de Dieu s’est séparé pour aller propager la bonne nouvelle.

Tiga Cheick Sawadogo
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Crédit Photos : Le Buisson ardent



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