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Programme « Fragile futures, Rural lives in times of conflict » : Les acteurs s’approprient les résultats de recherche

LEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé
mardi 25 avril 2017.

 

Le Groupe de recherche sur les initiatives locales et l’Institut de recherche en science de la santé/ direction régionale de l’Ouest (IRSS/DRO) ont initié un atelier de restitution des résultats de fin de programme de recherche intitulé « Fragile futures : Rural lives in times of conflict », le mardi 25 avril 2017, à Ouagadougou. Co-organisée avec le département d’anthropologie de l’université de Copenhague, la cérémonie a été présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Pr Alkassoum Maïga. Et, ce en présence de Madame l’Ambassadeur du Danemark, Ulla Naesby Tawiah.

Après cinq années (2012-2017) de mise en œuvre du projet « Fragile futures : Rural lives in times of conflict » dans les provinces de Boulgou (Tenkodogo) et du Houet (Vallée de Kou), le Groupe de recherche sur les initiatives locales et l’Institut de recherche en science de la santé/direction régionale de l’Ouest (IRSS/DRO) en collaboration avec le département d’anthropologie de l’université de Copenhague évaluent les résultats de la recherche. Pour ce faire, ils ont organisé un atelier de restitution des résultats dudit programme le mardi 25 avril 2017 à Ouagadougou. Ce programme, faut-il le rappeler, avait pour objectif global l’identification des potentiels permettant de renforcer la relation entre société civile et l’Etat afin de prévenir les éventuels conflits par la société.

Dr Helle Samuelsen

Selon la directrice de l’institut d’anthropologie de l’université de Copenhague, Dr Helle Samuelsen, l’équipe des chercheurs était composée de trois doctorants burkinabè (Dr Issa Sombié, Dr David Ilboudo, Yacouba Cissao) ; deux post doctorants burkinabè (Dr Gabin Korbéogo de l’Université de Ouagadougou et Léa Paré Toé de l’institut de recherche en science de la santé de Bobo Dioulasso) et une doctorante danoise (Dr Lise Rosendal Ostergaard).

Dans sa présentation, elle est revenue sur les objectifs du programme et les principaux résultats obtenus. Sur ce dernier point, l’on retient que la confiance entre patients et agents de santé est constamment négociée ; les conflits communautaires limitent le bon fonctionnement des CSPS ; les services de soins étatiques sont sous-utilisés dans les zones rurales. De plus, dans les logiques de choix thérapeutiques, les conflits d’intérêts accompagnent les prises de décision. Ce qui explique,selon Dr Samuelsen, les recours tardifs aux centres de santé. Aussi, a-t-elle révélé, « au niveau des districts sanitaires, il y a une dévalorisation de la fonction soignante qui a trois conséquences : le renforcement de l’automédication, le pluralisme thérapeutique et le renforcement des atteintes des objectifs du ministère de la santé ».

Des résultats de recherche du programme « Fragile futures : Rural lives in times of conflict », il ressort également que la crise sociopolitique dans le département de Tenkodogo et les conflits de divers types qu’elle a occasionnés a créé une crise de légitimité et une perte relative de la confiance des populations en l’Etat. En cela, s’ajoute le fragile ancrage des institutions de l’Etat et la relative pénurie des ressources en eau.Cette situation, des dires de Dr Helle Samuelsen, provoque des tensions et des conflits qui sont gérés selon les processus informels et traditionnels.

Alkassoum Maïga

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Alkassoum Maïga, a,pour sa part, apprécié le programme et exprimé sa satisfaction d’être présent à cet atelier de restitution. « Etre là aujourd’hui aux résultats, c’est déjà quelque chose d’assez important parce qu’il y a beaucoup d’initiatives qui se font, mais très souvent les résultats ne sont pas au rendez-vous », a-t-il expliqué. A travers cette initiative, le Burkina Faso bénéficie désormais de compétence. Et au ministre Maïga de confirmer :« Il y a déjà deux docteurs qui ont soutenu. Il y a un troisième doctorant qui est sur sa recherche et qui va déposer bientôt ses résultats. Egalement, deux enseignants chercheurs sont des postdoctorants dans le cadre de ce projet ».

Au regard de ce qui précède, et prenant en compte les réalités de nos universités, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur n’a pas pu cacher sa joie. « Avoir là des compétences, je pense que ce programme a surtout accompagné le ministère. Et les résultats qui sont là peuvent être reversés aussi dans le bilan du ministère au moment de faire le point de nos activités et résultats ».

Le programme de recherche qui s’achève a bénéficié de l’appui financier de DANIDA. « On espère que ce n’est pas la dernière fois qu’une telle collaboration se fera entre l’université de Copenhague et celle de Ouagadougou », a dit Madame l’Ambassadeur du Danemark, Ulla Naesby Tawiah.

Aïssata Laure G. Sidibé
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