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Forum économique tuniso-burkinabè : Renforcer le partenariat dans la diversité

LEFASO.NET | Marcus Kouaman
jeudi 6 avril 2017.

 

Le Forum économique tuniso-burkinabè a ouvert ses portes ce mercredi 5 avril 2017 dans la capitale Ouagadougou. En marge de sa visite d’amitié et de travail, Youssef Chahed, chef du gouvernement de la République tunisienne, a assisté à la cérémonie officielle d’ouverture en présence du Premier ministre Paul Kaba Thiéba.

L’axe Ouagadougou – Tunis se porte aussi bien au plan politique qu’au plan économique. C’est donc cette vitalité des relations qui explique la tenue de ce forum économique, un cadre d’échange et de partage entre la crème du monde des affaires tunisiens et burkinabè pour le renforcement et la diversification de la coopération économique et commerciale. Pour le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mamady Sanoh, la tenue de ce forum est une réponse aux recommandations de la 7e session de la Commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et la Tunisie organisée en fin septembre 2016 à Tunis.

Ravi des échanges commerciaux qui s’augmentent au fil des ans entre les deux pays (13, 16 millions de dollars US en 2016), l’homme d’affaire trouve qu’ils restent malgré tout faibles. « Il nous appartient donc de développer des initiatives pour saisir toutes les opportunités d’affaires dans nos deux pays », a-t-il indiqué. D’où l’organisation de ce forum économique entre les hommes d’affaires tunisiens et burkinabè, ce qui donnera sans doute un coup d’accélérateur au « processus d’intégration économique » et favorisera « le développement du partenariat entre hommes d’affaires ».

Une vision partagée par la présidente de l’Union tunisienne industrie commerce et artisanat (UTICA), Wided Bouchamaoui, pour qui cette opportunité de rencontre entre les communautés des affaires de son pays et du Burkina était attendu. Selon le prix Nobel de la paix 2015 (un quartet), au-delà des informations et des chiffres que l’on peut recueillir sur le pays des Hommes intègres, elle a été agréablement surprise quand aux grandes avancées. « Se retrouver dans une atmosphère aussi propice à l’initiative, au travail et au développement est encore un motif de fierté quand il s’agit du Burkina Faso, pays africain et de surcroit pays frère et ami », a-t-elle laissé entendre.

Un partenaire privilégié

Dans le même élan, le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a rappelé les bonnes relations qu’entretiennent les deux pays depuis des années, ainsi que le partage des valeurs de fraternité, de solidarité et de respect mutuel. Ce partenariat privilégié a valu l’ouverture à Tunis de l’Ambassade du Burkina et récemment celle de la Tunisie à Ouagadougou. A l’actif de cette bonne coopération, plusieurs accords dont celui qui autorise les Tunisiens à entrer sans visas dans le territoire burkinabè et vice versa.

« Nos deux pays épris des mêmes valeurs universelles de liberté, de démocratie, de l’Etat de droit partagent les mêmes ambitions pour un avenir meilleur et sont appelés également à œuvrer en parfaite synergie pour atteindre des résultats tangibles dans les domaines du développement socio-économique », a-t-il confié. D’où leur intérêt pour la promotion des opportunités de coopération bilatérale, notamment à travers une contribution active à la mise en œuvre du Plan nationale de développement économique et social (PNDES) burkinabè.

Cette contribution à la réussite du PNDES, nouveau référentiel économique et social 2016-2017, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba n’en attendait pas moins de la part de son homologue Youssef Chahed qui est à sa première visite officielle au Burkina. Une visite qui s’inscrit donc sous le signe de l’amitié traditionnelle entre les deux peuples et dans le cadre du renforcement des relations, cela sous l’impulsion de Béji Caïd Essebsi, président de la République tunisienne, et Roch Kaboré, président du Faso.

S’adressant à son hôte, il a indiqué que « le Burkina Faso tire une grande satisfaction de l’amitié, de la coopération et des relations multiformes qu’il entretient » avec la Tunisie. Cet appui selon lui a permis la réalisation d’importants projets de développement au bénéfice du Burkina Faso, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Cette solennité a pris fin par la signature de conventions entre les deux chambres consulaires. Place aux communautés des affaires de la Tunisie et du Burkina Faso de poursuivre les échanges et de ficeler les partenariats.

Marcus Kouaman
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 6 avril 2017 à 11:21, par Ancien étudiant En réponse à : Forum économique tuniso-burkinabè : Renforcer le partenariat dans la diversité

    Le gouvernement en s’engageant dans le Partenariat Public Privé(PPP), fait preuve d’une option judicieuse pour la réalisation d’actions utiles de développement. A chaque idée son temps. L’initiative PPP avait été jugée inopportune par des courants de pensée non progressiste par le passé au Burkina et les précurseurs considérés comme des rêveurs .De nos jours, l’histoire leur donne raison et ils ont besoin d’être l’objet de considération et de consultation pour mieux s’inspirer de leur expertise. Si le gouvernement avait appliqué cette option depuis longtemps, les problèmes récurrents pour le déficit de logements des étudiants auraient été grandement résolus. En effet, dans les années 2005-2006, l’ex directeur général du Centre National des Œuvres Universitaires(CENOU), monsieur Bibia Robert Sangaré avait. entamé des démarches pour la réalisation de cités universitaires par des opérateurs économiques privés. Un privé avait même accepté cette offre et était prêt pour une cité à l’université de Koudougou. Mais, son idée et projet ont été injustement bloqués par des gens qui pensaient qu’on ne devrait pas confier cette tâche à des privés. Autres temps, autres mœurs ! La réalisation de la cité universitaire de Kossodo sous la direction de Robert Sangaré était placée sous cette vision afin d’offrir une grande capacité de logements aux étudiants. Mais les esprits n’étant pas mieux disposés à l’époque, les obstacles inutiles se sont dressés de toutes parts. L’ex DG du CENOU monsieur Sangaré avait commandité un voyage d’études en Tunisie pour s’inspirer de l’expérience réussie de ce pays dans ce domaine. Ensuite, le CENOU avait organisé un atelier sur cette question dans la salle de conférence de la Caisse Générale de Péréquation(CGP) avec la participation enthousiasmante de nombreux étudiants au nombre desquels ,je faisais partie. Pendant que la pertinence du PPP n’est plus à démontrer de nos jours, il serait bien indiqué que le gouvernement puisse consulter monsieur Sangaré en sa qualité d’ex DG du CENOU et l’un des précurseurs visionnaires de ce projet pour la construction des cités universitaires par le privé. Il pourra leur partager son expérience mûrie à la source tunisienne. Cela permettra d’aller vite et bien dans les réalisations au lieu de se perdre et traîner dans de nouvelles études coûteuses voire, hasardeuses et continuer de faire végéter les étudiants dans les problèmes cruciaux de logements. Au Burkina, ce ne sont pas des expertises et compétences qui manquent. C’est plutôt des mesquineries inutiles qui ne permettent pas de valoriser ces compétences au service de la nation. Ces mentalités rétrogrades ne devraient plus avoir droit de cité au Faso. Il y va de l’intérêt général.