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Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

mardi 4 avril 2017.

 

Ceci est un communiqué du Ministère des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière.

La vitesse, on ne cessera de le répéter, tue. Et 90% des accidents enregistrés sur nos routes sont du fait de l’excès de vitesse, d’où la nécessité de renforcer la prévention routière. C’est dans cette dynamique que le ministère des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière a procédé le 17 janvier dernier à Ouagadougou, au lancement officiel de l’opération de contrôle des limiteurs de vitesse des véhicules.

Le limiteur de vitesse, qu’il faut distinguer du régulateur de vitesse, est un mécanisme qui empêche simplement au véhicule de dépasser une certaine vitesse.
Au Burkina, la vitesse est limitée à 50 Km/h en agglomération, avec la possibilité pour l’autorité locale compétente de revoir à la baisse cette vitesse et à 90 km/h en rase campagne pour tous les types de véhicules.

De la typologie des routes dans la limitation de vitesse

De manière générale la limitation de vitesse tient compte des contraintes et surtout de la typologie des routes. En effet, les routes interurbaines, notamment les routes nationales du Burkina Faso sont des routes à double sens de circulation non séparées par un terre-plein central. Sur ces routes le risque de collision est assez élevé au-delà d’une certaine vitesse, d’où la limitation de la vitesse à 90 km/h.
Sur les autoroutes, en dépit de l’absence d’intersections et de la rareté des risques latéraux, la vitesse est limitée à 130 km/h parce que tous les équipements des autoroutes, dont les glissières de sécurité, sont calculés pour une vitesse maximale de 140 km/h. De la même façon, rien dans une voiture n’est conçu pour supporter un choc quand on circule au-delà de 130 km/h.

La limitation à 50 km/h en agglomération s’explique par la présence de nombreux obstacles latéraux (immeubles, véhicules en stationnement, panneaux publicitaires), combiné à la densité du trafic dans lequel on retrouve plusieurs types d’usagers (piétons, bicyclettes, automobilistes). A cela, s’ajoute la proximité des intersections qui exige une vitesse raisonnable pour donner le temps au conducteur de tout voir, d’analyser et d’effectuer les manœuvres appropriées.

Quant à la limitation de la vitesse à 90 km/h en rase campagne (hors agglomération), la raison en est que le risque d’obstacle latéral est plus rare ; il n’existe surtout qu’aux intersections qui sont peu nombreuses et la circulation y est moins dense.

De la règlementation en matière de vitesse

Au Burkina Faso le non-respect des limitations de vitesse est une infraction punie par la loi. Le décret n°73-308/PRES/PM/MTP du 31 décembre 1973 portant règlementation de l’usage des voies routières ouvertes à la circulation publique dispose en ses articles 10 et 11 que le conducteur doit rester constamment maître de sa vitesse, qu’il doit régler sa vitesse en fonction des difficultés de la circulation et des obstacles prévisibles et enfin qu’il doit respecter la vitesse maximum fixée par les dispositions règlementaires.

Par ailleurs, le décret n°2003-418.PRES/PM/MITH/SECU/MJ/DEF/MATD du 12 août 2003 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière précise qu’il est interdit de dépasser la vitesse maximum autorisée. A cela, s’ajoutent les dispositions de l’arrêté interministériel n°2016-0005/MTMUSR/MDNAC/MATDSI du 24 mai 2016, qui édicte entre autres, l’obligation d’équiper en limiteur de vitesse tout véhicule de transport routier de marchandises, de voyageurs ou de personnes, et celle d’installer dans les véhicules de transport routier des dispositifs permettant de déterminer les temps de conduite et de repos de leurs conducteurs.

Le non-respect de la vitesse autorisée par les conducteurs de véhicules à deux roues motorisés est sanctionné par une amende de 6 000FCFA. L’amende est de 12 000FCFA pour les conducteurs des véhicules légers, et de 25.000FCFA pour les conducteurs des véhicules poids lourds ou de transport en commun.

Des effets de la vitesse sur le conducteur et le véhicule

La vitesse est un facteur de risque capital dans les accidents de la circulation. Elle a une influence à la fois sur le risque d’accident et sur la gravité des traumatismes occasionnés. En effet, plus la vitesse est grande, moins le conducteur dispose de temps pour s’arrêter et éviter l’accident ; la vitesse augmentant la distance de freinage et la distance d’arrêt. Par ailleurs la vitesse rétrécit le champ visuel.
Une augmentation de la vitesse de 1 km/h entraîne en moyenne une majoration de 3% du risque d’être impliqué dans un accident faisant des blessés et une majoration de 4% à 5% du risque d’être impliqué dans un accident mortel. La vitesse aggrave aussi les effets d’une collision car plus un véhicule roule vite, plus le choc est brutal. Et pour les occupants d’une voiture roulant à une vitesse de 80 km/h au moment du choc, la probabilité d’être tué dans un accident est 20 fois plus élevée que si le véhicule n’avait roulé qu’à 30 km/h.

Il faut donc avoir à l’esprit que la route est le lieu de tous les dangers. C’est, du reste, la raison pour laquelle les pouvoirs publics veulent agir en faveur de la sécurité routière en s’attachant à la sécurité des routes, des véhicules et, bien entendu des usagers. Cela à travers l’aménagement des dispositifs de sécurité sur les véhicules comme l’installation de limiteurs de vitesse, l’élaboration et l’application des lois concernant les principaux facteurs de risque, et la sensibilisation à ces facteurs.

Ministère des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière



Vos commentaires

  • Le 4 avril 2017 à 23:37, par Lily En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Bsr à tous. Je crois qu’il faut des mesures plus drastiques concernant la limitation de vitesse. pour ma part les amandes ne suffisent pas. Ce n’est pas l’argent qui manque. Après la sensibilisation il faut passer à l’action. Les sanctions doivent être sévères.

  • Le 5 avril 2017 à 00:10, par verité no1 En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Félicitations au ministère des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière !
    Il faut sérieusement punir les "terroristes" de la route !
    Celui/celle qui aime la vitesse, eh bien, qu’ il/qu’elle déménage sur la lune, point barre !!!!!!!!!!

  • Le 5 avril 2017 à 07:05, par Fidèle En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Pourquoi les motos de 125 cc et moins ne sont pas bridées à 50 km/heure ? Et, à quand le port obligatoire du casque ? Pourquoi parlez vous d’autoroute alors qu’il n’y en a pas au Burkina Faso ? Sur les grandes avenues de Ouaga, on voit rarement un panneau de rappel avec interdiction de dépasser 50 km/heure ?

  • Le 5 avril 2017 à 07:27, par Wisdom En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Tout cela est bien mais cette annonce est faite dans un niveau de langue qui n’est pas accessible au commun des Burkinabè.... selon vous combien pour cent des conducteurs d’engins à deux ou quatre roues peuvent vous lire ? Parmi ceux qui vous lisent combien sont-ils à vous comprendre ? Je me dit qu’il est necessaire d’ajouter une campagne de sensibilisation dans les langues locales à travers les radios locales qui font du bon travail et sont bien écoutées

  • Le 5 avril 2017 à 07:37, par LUONA En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Bel article ! Toutes mes félicitations au ministère pour la sensibilisation. Les contrôles doivent être stricts et les sanctions plus lourdes. Merci.

  • Le 5 avril 2017 à 09:48, par MIMI En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Tout à fait d’accord avec l’internaute N°3. Les mobylettes slaloment entre les voitures et vont très vite, avec souvent des conducteurs chargés de marchandises qui les empechent de manoeuvrer correctement, quant aux taxi motos, ils effectuent des depassements sans signaler pour la plupart, or ils ont de grands gabarits. Les permis meme allégés sont necessaires pour les mobylettes, pour leur propre securité, l’Etat pourrait negocier des tarifs interessants avec les Auto ecoles pour faciliter l’accès au permis. Enfin il y a apparemment des faux permis...

  • Le 5 avril 2017 à 12:08, par Thierno En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Je suis étonné de lire le montant de l’amende 12 000 FCFA. Le samedi 1er avril 2017, j’ai eu le "malheur" de les croiser un peu avant Bobo. Je faisais 70km/h pour une vitesse dans le village de 50km/h. J’ai payé 24 000 FCFA !!!! pour un véhicule léger !!!!. Qu’est-ce qui justifie cela ? Quelqu’un a-t-il une explication pour moi. Merci.

  • Le 5 avril 2017 à 15:00, par PieyreSimon En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Belle initiative ! Vivement, que L’État se donne les moyens de faire appliquer ces normes.
    Toutefois , je me pose certaines questions. Quelle sera l’efficacité de ces mesures si :
    *les taxis motos peuvent rouler sans immatriculation, sans visite technique, sans assurance, sans permis de conduire ?
    *les ânes, les cochons , les chèvres peuvent traverser/déambuler sur les voies, en ville comme en campagne et causer impunément des accidents parce que la lutte contre la divagation des animaux a été enterrée avec qui l’on sait ?
    *les camions de bois semblent exemptés de tout contrôle ?
    *les vélos ne sont pas obligés d’avoir des phares et/ou des freins parce que ceux qui les roulent ne peuvent pas payer et/ou pourraient se fâcher si on osait les arrêter ?
    Quels résultats espère-t-on vraiment sans prendre en compte tous ces paramètres ? S’agit-il de sévir contre ceux que l’on peut contraindre à payer plus facilement ? Pourquoi jusque-là le port du casque n’est-il pas un minimum pour les deux roues ? Est-on dans un pays de plaisantins ou veut-on vraiment des résultats à long terme ? Si l’on veut des résultats à long terme, aucun de ces paramètres n’est à ignorer dans cette équation.

  • Le 5 avril 2017 à 15:37, par RIMZINKEDO OUEDRAOGO En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Tout ceci me paraît bien mais l’essentiel reste. A quand la libération des espaces occupés par les riverains et les étals ???
    la restriction des voies de circulation est aussi une des causes d’accident.
    Messieurs des transports ; de concert avec l’Édile de la ville prière déguerpir les accotement bondés par des commerçants véreux et autres SVP.

  • Le 5 avril 2017 à 16:03, par Pascale En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    La vitesse est-elle vraiment limitée pour les deux roues au Burkina ???

  • Le 5 avril 2017 à 17:49, par jan jan En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Il faut communiquer dessus, mettre des panneaux d’affichage rappelant la limitation de vitesse, faire des films dessus....etc. La police s’est contentée de faire sortir des radars un beau matin sans communiquer tout juste pour pouvoir verbaliser les conducteurs, or il n’y a pas beaucoups de panneau en ville indiquants la limitation de vitesse. Quant les policiers aux radars on commencé à verbaliser on était étonné pourquoi on était arrêté et verbalisé, beaucoup avaient oublié leur cours d’auto-école, même moi. Donc il serait plus efficace de communiquer d’abord avant de verbaliser.

  • Le 5 avril 2017 à 18:28, par lagitateur En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Moi je veux bien voir les statistiques d’accidents de l’ONASER. Il faut faire la part des choses, car je pense que le MTMUSR doit publier les statistique et donner :
    - la part des accidents à Ouaga et Bobo (grandes villes) ;
    - celles qui impliquent les deux roues ;
    - celles qui impliquent les 4 roues.
    Il faut aussi donner les causes des accidents car il y a des facteurs dus à l’état des véhicules, aux conditions climatiques et à l’état de la roue elle-même.
    Se basant sur ces statistiques, vous pouvez faire des analyses, chiffres à l’appui, pour convaincre l’opinion.
    Il est vrai que la vitesse est pour beaucoup dans les accidents. Mais il faut savoir qu’ il y a beaucoup de conducteurs de véhicules automobiles qui conduisent mal. On se demande où et dans quelles conditions ces gens ont obtenu leur permis de conduire. Ensuite, il y a une grande partie des motocyclistes qui ignorent presque tout du code de la route et qui roulent selon leur propre logique.
    Parlant de vitesse, je me demande pourquoi le même Ministère autorise des motocyclettes à des cylindrées élevées (135 cc, 150 cc) et que sais-je encore ? Ce sont des motocyclettes trop puissantes qui accélèrent très vite et qui sont la cause de beaucoup d’accidents dans les villes. Il faut que ce Ministère se secoue et s’entoure de techniciens capables d’analyser les caractéristiques techniques (cylindrée, accélération, vitesse maximale, rapports de vitesses, etc.) des motocyclettes que nous importons afin de limiter les dégâts.
    Pour terminer, je dirai au Ministre qu’on ne voit pas encore le volet mobilité urbaine de son Ministère depuis qu’il est à la tâche. Il faut vite promouvoir un transport en commun efficace et durable pour éviter aux population l’enfer de la circulation urbaine. C’est un cri de cœur.

  • Le 5 avril 2017 à 21:02, par chapité En réponse à : Circulation routière : Limiter la vitesse pour réduire les accidents

    Merci pour ce rappel ; cependant l’éducation et la formation des forces de l’ordre doit être faite ; vous arrivez à l’entrée de Kokologo vous verrez un gendarme surgir tout fébrile dire que vous êtes en excès de vitesse et vous présentant un radar instable qu’il tient en main. Pire à Sabou pendant qu’il y a des affrontements entre population dans la ville et que leurs collègues se demènent au Nord, vous verrez 5 gendarmes à l’entrée de la ville dans une zone sans habitation dire que vous êtes en excès de vitesse et d’aller voir le chef qui est assis sur un banc à l’écart. Cette pratique illicite ne saurait perdurer et il est temps que la hiérarchie mette fin à "cette soupe pour n’enfant" qui n’a rien à voir avec la sécurité routière.