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25 mars 2017 – 60e anniversaire des Traités de Rome et d’une Europe unie

vendredi 24 mars 2017.

 

Ce 25 mars 2017, l’Union européenne célèbre le 60e anniversaire de la signature des traités de Rome, qui a constitué la première étape vers une Europe unie. Depuis la genèse des Communautés européennes, en 1957, les citoyens de nos États membres ont connu six décennies d’une paix, d’une prospérité et d’une sécurité sans précédent.

Le contraste avec la première moitié du XXe siècle ne pourrait pas être plus grand. Les deux guerres désastreuses qui ont lieu en Europe entre 1914 et 1945 ont fait des millions de morts, y inclus nombre d’Africains qui ont participé à l’effort de guerre, et ont laissé le continent dévasté, divisé et exsangue.

Pour des pays qui avaient été longtemps belligérants, l’intégration européenne a constitué le projet de paix le plus réussi de notre histoire. Néanmoins, nous vivons une période imprévisible et le 60e anniversaire des traités de Rome est l’occasion non seulement de réaffirmer notre adhésion aux valeurs et aux objectifs sur lesquels le projet européen est fondé, mais également, de réaliser des avancées pragmatiques et ambitieuses.

Déjà dans le préambule du traité de Rome, les Etats fondateurs ont entendu confirmer "la solidarité qui lie l’Europe et les pays d’outre-mer" et désiré assurer "le développement de leur prospérité, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies". La coopération entre la "Haute Volta" d’alors, et la toute nouvelle "Communauté économique européenne", s’installa dès 1959 et n’a cessé de se renforcer.

L’Union européenne est ainsi le premier donateur d’aide publique au développement du pays. La coopération de l’Union européenne avec le Burkina Faso est mise en œuvre principalement dans le cadre d’un Programme Indicatif National (PIN), financé par le Fonds Européen de Développement (FED), principal instrument financier de l’Union européenne pour l’aide au développement aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).

Les appuis directs à des projets sur le terrain, y inclus dans le secteur de la sécurité et de la résilience, les appuis régionaux et l’aide d’urgence à travers le Bureau de l’Aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO), font aussi partie des actions de l’Union européenne au Burkina Faso. Elles sont menées conjointement avec les autorités du pays, les Etats membres de l’Union européenne et les autres partenaires au développement, à travers un dialogue politique et technique

Les signataires des traités de Rome le 25 mars 1957 constant en soutient aux objectifs du Programme National de Développement Economique et Social du Faso.
Lors de la Conférence des partenaires du Burkina Faso, qui s’est tenue à Paris en décembre dernier, l’Union européenne a réitéré et renforcé son engagement aux côtés du Burkina Faso par l’annonce d’un appui sur cinq ans de 800 millions EUR (524 milliards FCFA) pour consolider l’Etat de droit et accompagner le développement économique et social du pays.

Comme l’a mentionné le Commissaire européen en charge de la coopération au développement, M. Neven Mimica, « Nous avons la responsabilité collective de faire en sorte que la population du Burkina Faso touche les dividendes de la paix et de la démocratie », objectifs confirmés encore ce mois de février 2017 par M. Stefano Manservisi, Directeur Général de la Coopération internationale et du développement de la Commission européenne, lors de sa visite officielle au Burkina Faso à l’occasion du FESPACO 2017. Il s’agit d’accompagner le Burkina face aux défis auxquels il est confronté : la sécurité, la lutte contre la pauvreté, le développement économique et social, l’expansion démographique, les effets du changement climatique, la justice et la transparence…, pour le bien-être des citoyens, pour l’efficacité de l’action publique et de l’aide.

Le monde traverse actuellement une période de grande incertitude : le rapport de forces mondial évolue et les fondements d’un ordre international reposant sur des règles sont trop souvent remis en question. L’Union européenne deviendra une puissance de plus en plus indispensable pour préserver et renforcer l’ordre mondial. L’UE est la deuxième économie du monde. Nous constituons le plus grand marché mondial et le principal investisseur étranger dans la plupart des régions de la planète.

L’UE a acquis une position de force en agissant de concert et d’une seule voix sur la scène internationale, en jouant un rôle majeur dans la suppression des obstacles au commerce en tant que membre de l’Organisation mondiale du commerce et en concluant des accords commerciaux bilatéraux avec de nombreux grands partenaires à l’échelle mondiale, comme l’AECG récemment conclu avec le Canada. C’est ainsi que les entreprises exportatrices de l’UE ont pu prospérer et créer plus de 30 millions d’emplois. M. Stefano Manservisi, Directeur général de la Coopération internationale et du développement lors de la cérémonie de signature du Programme d’appui au développement rural, à la sécurité alimentaire et à l’agriculture durable (PASANAD) le 27 février 2017, avec le Gouvernement Burkinabè

Lors de la Conférence de Paris en décembre 2016, le Commissaire Neven Mimica entouré par le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré (à droite) et M. Paul Kaba Thiéba, Premier ministre (à gauche)

Nous investissons plus dans la coopération au développement et dans l’aide humanitaire que le reste du monde. L’UE joue un rôle de plus en plus actif en tant que garant de la sécurité au plan mondial.

L’Union européenne est, et restera, une puissance forte, fiable et fondée sur la coopération. Nos partenaires savent ce que nous défendons.
Nous défendons le multilatéralisme, les droits de l’homme et la coopération internationale.

Nous défendons le développement durable, des sociétés solidaires et la lutte contre toutes les inégalités - en matière d’éducation, de démocratie et de droits de l’homme. Pour nous, il ne s’agit pas de charité, mais d’un investissement intelligent dans notre sécurité et notre prospérité.

L’Union européenne est le premier bailleur de fonds dans le monde pour l’aide au développement. Nous avons joué un rôle important dans l’élaboration des objectifs de développement durable des Nations unies, que nous mettons déjà en œuvre, et travaillons également à la mise à jour du consensus européen pour le développement. L’aide au développement de l’UE bénéficie à près de 150 pays dans le monde et se concentre de plus en plus sur les endroits les plus pauvres de la planète. Au cours de la période 2014-2020, quelque 75 % de l’aide de l’UE bénéficiera aux pays qui sont souvent durement touchés par des catastrophes naturelles ou des conflits, ce qui rend leurs populations particulièrement vulnérables. L’UE est le seul bailleur de fonds au monde qui apporte un soutien à tous les pays fragiles ou en situation de conflit.

Nous défendons de meilleures règles à l’échelle mondiale, des règles qui protègent les populations contre les abus, des règles qui renforcent les droits et relèvent les normes. C’est grâce à notre mobilisation - celle de l’Union et de ses États membres - que la communauté internationale a mis en place des accords innovants comme les objectifs de développement durable, l’accord de Paris et le programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement. Dans un monde où la politique de coercition réapparaît, l’Union européenne aura un rôle encore plus important à jouer.

Dans un environnement international plus fragile, il faut renforcer la coopération et non se replier sur soi. C’est la raison pour laquelle l’UE continuera à soutenir et à aider les Nations unies : notre coopération porte sur les missions de paix, l’action diplomatique, la défense des droits de l’homme, l’action contre la faim et la lutte contre la criminalité. L’Union européenne est également un partenaire solide et actif d’organisations régionales telles que l’Union africaine, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et le Conseil de l’Arctique.

L’UE est le premier contributeur donateur d’aide au développement au Burkina Faso, avec un appui dans les secteurs de l’agriculture durable, de l’eau et de l’assainissement, de la bonne gouvernance et de la santé, mais aussi de l’aide d’urgence

L’Union européenne est également prête à aider les victimes de catastrophes naturelles et d’origine humaine. Les crises humanitaires continuent à prélever un lourd tribut à l’échelle internationale et, en 2016, l’UE a accordé une aide d’urgence de plus d’1,5 milliard d’euros, qui a permis de fournir des denrées alimentaires, des abris, une protection et des soins de santé à 120 millions de personnes dans plus de 80 pays. L’UE a été, depuis le début du conflit syrien en 2011, le principal donateur individuel d’aide humanitaire aux millions d’hommes, de femmes et d’enfants déplacés en raison de ce conflit. N’importe quel pays du monde peut demander de l’aide dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union.

Depuis son lancement en 2001, ce mécanisme a été activé dans certaines des catastrophes les plus dévastatrices que le monde ait connu, telles que le séisme en Haïti (2010), la triple catastrophe au Japon (2011), les inondations en Serbie et en Bosnie-Herzégovine (2014), l’épidémie d’Ebola (2014), le conflit en Ukraine (2014), le séisme au Népal (2015), la crise des réfugiés en Europe et l’ouragan Matthew en Haïti (2016).

Quoi que nous réserve l’avenir, une chose est sûre : l’UE continuera de placer la promotion de la paix et de la sécurité internationales, de la coopération au développement et des droits de l’homme ainsi que la réponse aux crises humanitaires au cœur de sa politique étrangère et de sécurité.

Jean Lamy, Ambassadeur, Chef de Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso