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Cybercriminalité au Burkina : Le CERTIC appelle à une législation pour échapper aux ‘’prédateurs du net’’

LEFASO.NET | Tiga Cheick SAWADOGO
mercredi 22 mars 2017.

 

Le Centre d’études et de recherche sur les Technologies de l’information et de la communication et la cyberactivité (CERTIC) a animé une conférence de presse le 18 mars dernier à Ouagadougou. Cette jeune association tire la sonnette d’alarme. Bien que internet et les TIC offrent des avantages dans tous les domaines, ils peut constituer également des dangers. Intrusion dans la vie privée, escroquerie…les infractions sont à la pelle. Il faut donc éduquer, sensibiliser, surtout édicter des lois pour protéger les utilisateurs du cyberespace.

Le Centre d’études et de recherche sur les Technologies de l’information et de la communication et la cyberactivité (CERTIC) constate avec amertume que la gouvernance électronique dans notre pays est un vaste champ inexploité.

Pourtant internet et les autres technologies de l’information et de la communication sont devenus une nécessité dans bien de secteurs d’activités et leur développement se fait grandissant sous nos cieux. Et c’est là que les esprits malins ont également trouvé le moyen de mener des actions répréhensibles.

Arnaud Nikiéma, le président du Centre d’études et de recherche sur les Technologies de l’information et de la communication et la cyberactivité (CERTIC) regrette que l’utilisation des TIC engendre des violations de plus en plus massives des droits de l’homme (cybercriminalité, atteintes à la vie privée, violation des données à caractère personnel). C’est entre autres cela qui a nécessité la création du CERTIC. Ceci, pour :
-  servir de cadre de réflexion sur les TIC et sur les activités de l’homme dans le cyberespace,

-  mener des études et recherches sur les activités effectuées dans le cyberespace aux fins de publication,

-  lutter contre la cybercriminalité et toutes autres atteintes aux données et aux personnes dans le cyberespace

-  œuvrer au renforcement de la gouvernance électronique dans les administrations publiques et les services privés.

Déjà, l’association a fait des publications à caractère scientifique. Il y a eu une étude sur les interceptions des communications électroniques. « Toute la législation qui encadre les communications électroniques est d’un contenu inadapté à la pratique d’interceptions de communications par voie électronique. Avec la menace terroriste, le développement du banditisme et la criminalité organisée et dans le souci de préserver la paix et la tranquillité publiques, les intrusions dans la vie privée et dans l’intimité des cybercitoyens s’imposent », ont fait remarquer les conférenciers.

Mais pour eux, les interceptions ne doivent pas se faire sans base légale. Car, ont-ils poursuivi, « même avec la permission d’un juge, des communications électroniques interceptées sans qu’elles ne soient prévues par une loi restent illégales ».
Il faut donc que les interceptions des communications électroniques (appels, sms, mail, échanges via les réseaux sociaux) soient rigoureusement encadrées pour que les autorités administratives et judicaires agissent en toute légalité.

Le centre a également publié deux autres études. Une sous forme de contribution pour une utilisation raisonnée du web social et une autre sur les données personnelles au regard des agissements sur le réseau social Facebook.

Barrer la route aux prédateurs du net

Pour les activités à venir, le Centre d’études et de recherche sur les Technologies de l’information et de la communication et la cyberactivité veut miser sur la formation et la sensibilisation. Arnaud Nikiéma qui était entouré d’autres membres du bureau à savoir Eric Nanga, et Me Bonkoungou, a annoncé entre autres,

-  une campagne en faveur de la jeunesse scolaire et estudiantine sur les dérives constatées dans l’utilisation sans retenue des réseaux numériques,

-  un panel sur la responsabilité en cascade en matière de presse en ligne au regard de la loi sur le régime juridique de la presse en ligne au Burkina Faso,

-  une étude diagnostique sur la législation en matière de gouvernance électronique au Burkina Faso,

-  des échanges avec les hommes de média sur les activités de ‘’journalisme’’ sur les réseaux sociaux et de journalisme en ligne,

-  un atelier sur la menace de la cybercriminalité, les atteintes aux données personnelles, les infractions de presse en ligne,

-  des sessions d’échanges sur des thématiques diverses : modération des forums de presse en ligne, liberté d’opinion et émergence des lanceurs d’alerte.

Les animateurs de la conférence de presse ont formulé le vœu que les mécanismes juridiques et institutionnels dans notre pays et partout en Afrique soient renforcés. Ils croient fermement que cela permettra d’avoir un cyberespace de sécurité et assurer la quiétude des Burkinabè, laissés à la merci des prédateurs du net.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net



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