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Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé
dimanche 26 mars 2017.

 

L’avènement du numérique a libéré le génie-créateur de l’homme mais il a accentué son goût pour l’usurpation, la facilité. Plutôt que de se remuer les méninges, il préfère se tourner les pouces attendant qu’autrui se charge de lui offrir sur un plateau d’argent, le fruit de plusieurs heures de travail. Depuis un certain temps, les symptômes de cette flemme ont fait leur apparition dans la presse burkinabè favorisant la naissance d’un phénomène plutôt inquiétant : le plagiat.

Plagier, c’est voler. Voler, selon le code pénal burkinabè, « c’est soustraire frauduleusement une chose appartenant à autrui ». Voler, c’est donc mal. Les journalistes devraient le savoir et ils le savent. Pourtant, certains se complaisent dans le plagiat, une pratique malhonnête et honteuse. La probité ne vaut pas un pet de lapin chez certains journalistes et au diable l’article 9 de la charte des journalistes du Burkina de 1990 qui stipule ceci : « Le journaliste digne de ce nom s’abstient de tout plagiat, de signer des articles qui ne sont pas les siens ou de se livrer à des manœuvres de tout genre pour prendre la place d’un confrère ».

Lorsqu’un journaliste reprend une information publiée par un confrère, il se doit de citer la source. Honnêteté intellectuelle oblige. Car avec la montée en puissance des réseaux sociaux, il est difficile de connaitre la source d’une information qui est partout et nulle part. L’information est pourtant loin d’être une bâtarde. Elle a bien une origine, un « père » que le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur a le droit de connaître au risque de créer la confusion dans son esprit.

« Quand vas-tu publier ton article ? » Voilà une question que des journalistes de la presse écrite aiment bien poser à leurs confrères des médias en ligne après la couverture d’une activité. Cette curiosité n’est pas anodine. En effet, dès que l’article du Web journaliste sera publié, il suffira d’un simple clic du journaliste curieux pour copier-coller quelques paragraphes et « parfaire » son papier.

Même des confrères d’autres médias en ligne sont passés maitres dans cette pratique. Assis au bureau derrière leur écran, ils parcourent les sites d’informations les plus actifs. Ils piquent une image chez l’un, un texte chez l’autre et pour couronner le tout, ils signent sans citer une source. C’est du journalisme de laboratoire et il conviendrait d’appeler ce type de personnes « les chimistes de l’information ».

Les écrits de ces gribouilleurs ne passent souvent pas inaperçus dans le milieu et leurs actes font rarement l’objet de débat. Les patrons de presse, l’Association des journalistes du Burkina et l’Observatoire burkinabè des Médias doivent prendre ce mal au sérieux car il y va du professionnalisme et de l’intégrité de ce « 4e pouvoir » cité en exemple sur le plan africain. Il faut vite saisir le taureau par les cornes avant que les robes noires n’envahissent le palais de justice. A bon entendeur !

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 22 mars 2017 à 18:26, par Lesage En réponse à : Grève du syndicat des impôts : Les contribuables peuvent toujours payer leurs impôts et taxes

    le civisme a atteint un niveau acceptable jusqu’à ce que les contribuables partent payer dans les banques. Mr le DGI prenez les gens au serieux. On vous soutien SNAID puisque si vous recouvré plus, on peux espérer une augmentation.

    • Le 26 mars 2017 à 06:28, par QU’ EST CE QUE C’EST ? En réponse à : Grève du syndicat des impôts : Les contribuables peuvent toujours payer leurs impôts et taxes

      Mr l’ internaute 1, votre réaction n’a rien à voir avec l’ article. Allez sur les pages appropriées. Donc vous contre que les gens payent leurs impôts. Je comprends avec votre grève vous voulez que le pays soit financièrement dans le chao.Et vous voulez vos salaires ? Quelle sagesse detenez-vous ? Mon oeil oui ? Mr le DGI multipliez les voies de récupération de l’impôt.

  • Le 25 mars 2017 à 17:11, par Tionon BI En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    C’est vrai mais c’est un débat qu ne nous concerne pas en tant que lecteurs. Donnez -nous seulement l’information et la vraie.

    • Le 25 mars 2017 à 21:39, par Wouèyi En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

      Et si la presse meurt par manke de fond ou de volonté ! Et si chacun s’assoit et attend que Dieu le pousse et à la dernière minute personne n’a produit du bon et il faut informer, on nous donnera koi ? Rien que du fautOOOOO§§§

  • Le 25 mars 2017 à 18:39, par Charlie En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Moi j’ai déja remarqué ça chez un des médias en ligne, en occurrence Bref 24. A chaque fois que je lis un de leur article, (meme le titre) j’ai toujours un sentiment de déja vu....Soit c’est eux qui plagient les autres medias (lefaso.net, burkina24 et autres) soit cest les autres médias qui les plagient ; mais je pense que la deuxième hypothèse est plus vraissemblable !

    • Le 25 mars 2017 à 21:29, par Wouèyi En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

      Mon type fait bien attention à ce passage car souvent c’est le même auteur qui travaille pour plusieurs sites ! Tu vois non, il est employer dans X et il l’est aussi dans Y. Pour satisfaire ses tâches, il publie ici ab et labà ab encore ou ba. en fait, il fait la même chose avec des virgules qui se déplacent ou fait des synthèses. Lisez Cou Conf et Repo et vous comprendrez bien. Je pense que cela n’est pas du plagiat si c’est même auteur. Y a quand même du boulot pour éclaircir ce débat. On attend de voir clair comment cela sera clarifier par CSC de leur tanti NS (mon esclave) à défaut ils seront devant les juges dans les palais de justice oh non palais de jugement car c’est rare qu’on aboutisse à la verité et c’est rare qu’on juge dans ces sites du pays.

  • Le 25 mars 2017 à 19:04, par Mechtilde Guirma En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Ce n’est pas seulement entre collègues journalistes, il y a aussi entre collègues de ministère et anciens (ou anciennes) collègue de classe.

    À Ouagadougou, quand je donnais un article, ce jour, le journal ne suffisait pas. Mais ce n’était pas cela le problème (au contraire j’en étais fière), le vrai problème était que je me suis par la suite rendue compte que des collègue s’en saisissaient, fignolait un projet de forum ou d’atelier, sur le sujet et se partageaient bien rondement des perdiems substantiels. Puis après silence, jusqu’au prochain article. Les recommandations ? Rangées dans les placards. Même de nos jours. Dans ce cas de figure, il eut été judicieux, que la personne qui a émis l’idée soit là au moins pour l’expliciter davantage. Mais je ne m’en faisais pas parce que je me disais qu’au moins le message a passé et qu’il y aura toujours une suite. Silence radio et pire tout rentre de nouveau dans l’ordre du statut et puis plus rien. Et que dire de ce projet de Constitution qui fut confisqué par des compagnes que j’avais sensibilisées pour qu’on assiste au forum de réconciliation nationale dont le curé de l’époque était le Président. Ce furent celles que je considérais comme adversaires qui ont plaidé ma cause contre mes amies plagiaires. Chantal Compaoré s’y mêla de sa personne avec le ministre Zampaligré pour m’éjecter comme une malpropre au rire grossier et moqueur de Véronique Poda-Kando.

    En désespoir de cause, j’interpellai l’Assemblée nationale de l’époque afin qu’au moins un dirigeant de parti politique s’en saisisse pour enfin faire un projet de société qui nous ferait sortir de l’impasse.

    À ma grande surprise et joie, ce fut le présent de l’UNDD, seul, qui annonça un projet de société fiable et plein d’espoir. Alors je lui ai envoyé mes félicitations et l’encourageais. Et pour cause je ne le considérais pas à l’époque, parce qu’il y avait tellement de mensonges de jaloux qui circulaient sur son compte à tel enseigne que je me gardait de croire à quoique ce soit le concernait, parce qu’on a jamais été près ni de l’un ni de l’autre. Lui il ne me connaissait pas moi je le connaissais mais de très loin.

    Mais le pire restait à venir pour nous deux. De mon côté j’ai déjà explique ce que Salif Diallo mijota pour exciter mes frère contre moi. Et puis, des bruits me parvinrent que dans une réunion où il y avait Mme Chantal Compaoré il était question de m’avoir dans « leur côté ou rien ». Pour moi c’était clair je devais disparaître de ce monde…

    Du côté du président de l’UNDD, avec d’autre partis politiques, formèrent un regroupement pour préconiser « la refondation » de notre démocratie. Ils furent imités par un groupe dissident du CDP (anciens CNPP aujourd’hui fondu dans le MPP). Je me suis bercée de l’idée qu’ils allaient réjoindre les refondateurs nationaux. Que nenni et pire :

    Parallèlement le futur président de l’UPC, convoqua à son tour son « Forum sur l’Alternance ». Sans doute, favoris de l’Occident, il bénéficia, des services d’un journaliste d’une très célèbre presse de France, pour détruire d’une façon méthodique l’initiateur de la « Refondation nationale ». Le manifeste du « Forum de l’alternance » avait ceci de particulier qu’il n’y avait pas, à quelques nuances près beaucoup de différence avec celui des Refondateurs nationaux. Ce que d’ailleurs beaucoup d’internautes ont fait remarquer son caractère du « Copie-collé ». De plus, plus tard le logo de l’UPC était le cousin de l’UNDD.

    Mais ce qui est laid dans tout cela, c’est la haine la hargne manifeste contre ceux et celles qui ont eu des idées, jusqu’à vouloir les faire disparaître d’une manière ou d’une autre de la face de la terre, comme s’ils étaient des témoins gênants du plagiat.

    Dans les questions de réconciliation tout justement, pour moi il y a deux choses :

    1) La question de l’impunité par jalousie et par haine
    2) la légitimité de notre projet de Constitution ne peut qu’être basée sur le rapport du Collège des sages et la participation des pionniers, je veux parler ceux qui ont été les premiers à faire des propositions concrètes.

  • Le 25 mars 2017 à 20:50, par Cheikh En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Justement, même si ce n’est pas totalement identique, c’est ce genre d’astuce que certains internautes avaient trouvé, en publiant chaque fois sur facebook des articles copiés d’ailleurs. Et c’est quand on tente de leur demander des comptes sur tel ou tel contenu d’article, qu’ils se contentent embarrassés, de vous en balancer la source, en vous jetant à la figure que les infos ne proviennent pas d’eux. Voilà pourquoi, je trouve fort à propos, qu’on songe enfin à parler de ce phénomène qui n’a que trop duré.Courage et bon vent !

  • Le 26 mars 2017 à 07:28, par Sayouba Traoré En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Hum, et re-hum ! Si on va au fond des choses, imaginez la désillusion du lecteur !.....

  • Le 26 mars 2017 à 09:05, par Attention ! En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Pour la question des photos,chaque organe de presse peut graver son droit d’auteur sur ses photos.Sinon,si les photos se retrouvent sur google,les gens peuvent librement les utiliser sans savoir l’organe de presse qui les ont prises.Concernant les articles,sachez que dans un reportage,il y a des mots clés qui sont donnés sur des questions précises et qui doivent ressortir dans le traitement de l’information par tous les journalistes qui y ont participé.D’autres médias à travers le monde peuvent faire cas de ces points essentiels qui ne sont pas des termes créés spécifiquement par un journaliste.Quand les organisateurs de la conférence de presse de la sécurité disent que c’est sur la colline de Pétega vers Djibo que Harouna Dicko,le terroriste a été abattu,ce sont des informations destinées au grand public que tout le monde peut utiliser.Ce n’est pas un droit d’auteur exclusif d’un quelconque journaliste.Quand 100 journalistes vont à un reportage,dans le traitement de l’information,il y a toujours des points de recoupements mais avec toujours des variances en fonction du style rédactionnel de chaque journaliste.Mais quand des gens reprennent mot par mot ou l’ensemble d’un article de média,ils doivent en citer la source.Attention donc à ne pas faire la confusion et à se prendre pour des fausses victimes de plagiat non constitué dans la forme.

    • Le 26 mars 2017 à 16:15, par Tapsoba R(de H) En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

      Un journaliste du doyen des quotidiens burkinabè dont je tairai le nom a fait du copier-coller de l écrit d un blogueur et au lieu de citer la source,il a signé simplement "La Rédaction" .Il a fallu qu un lecteur interpelle le vrai auteur sur la similitude de l article de ce journal au sien ,pour qu il dénonçât dans un autre écrit ce plagiat très flagrant.Pas seulement entre journalistes,d autres n hésitent même pas à copier les textes des activistes sur facebook sans en citer les sources,cela aussi est fréquent .

  • Le 26 mars 2017 à 17:09, par Baross En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    internaute 1
    On comprend maintenant que certains syndicats sont des égoïstes : ils ont tous les avantages et ils veulent encore tout pour eux seuls. On parle de presse et vous venez parler de revendications.
    Faites- doucement car y a plus nombreux derrière.

  • Le 26 mars 2017 à 17:34, par Ka En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Oui plagier, c’est voler. Voler, selon le code pénal Burkinabè, « c’est soustraire frauduleusement une chose appartenant à autrui ». Voler, c’est donc mal. Je ne suis pas là pour défendre nos journalistes, mais, si l’homme est passé de la cueillette de pèche pour aboutir aujourd’hui a une vie sociale dominée par la technologie avancée, comme la Chine, les Etats Unis et la Russie qui se concurrencent mutuellement pour la puissance mondiale, ’’’c’est le plagia industriel, le plagia idéologique de ceux qui créent sans le savoir repris par des uns plus malins.’’’ Le plagia est un fléau mondiale depuis la nuit des temps mêmes avec des institutions fortes qui le protègent. De la Chine a la Russie, en passant par madame Trump qui a plagier le discours de Michèle Obama, le plagia a toujours fait et donner des noms a des femmes et des hommes de notre société. Comme disait un écrivain Français accusé de Plagia sur un autre écrivain plus connu que lui, ‘’’Sans les idées des uns reprises par des autres, le monde n’existera pas.’’’ Au Burkina, les plus malins qu’on peut appeler aujourd’hui les bêtes en politique, ont su utilisé par pouvoir sans partage, les idées fournies en suggestion par des opprimés pour le développement de notre pays, comme une femme de bonne foi nous l’explique, pour se faire des noms dans notre société : Pourtant la loi contre le plagia ne peut rien contre ces rusés ou des bêtes en politique. Si l’Afrique est resté telle qu’elle est depuis ses indépendances, c’est qu’elle fait simplement du copier-coller. On veut exactement répliquer ce que fait l’Occident, et à la fin on va juste vers l’autodestruction qui ne corresponde pas aux objectifs concrets de son développement et de son émergence.

  • Le 27 mars 2017 à 07:26, par Okpayielo En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Bonjour, mes chers amis Internautes, et merci pour vos réactions multiples.

    Merci à Lefasonet. Courage et soutien dans vos efforts patriotiques d’information, d’éducation et de conscientisation.

    Cet article, il me semble, demande plutôt un apport constructif : un problème de fond est soulevé, à savoir la malhonnêteté intellectuelle, tout simplement. Comment est-il présent dans le milieu journalistique, quien sabe ? Ce problème va au-delà du secteur des journalistes. A l’UO c’est bien une lutte perpétuelle pour réussir à camoufler le plagiat à son seul profit.
    Bien entendu, il y a des dispositifs législatifs qui gouvernent le sujet. C’est la mise en pratique des textes y relatifs qui pose problème comme dans beaucoup de secteurs socio professionnels de notre « République » en étatisation (et non un Etat définitif comme l’ensemble des gestionnaires du droit au Burkina Faso le dit par paresse et insuffisance intellectuelle).
    Ma contribution sur la lutte contre le plagiat est la suivante, en sus du dispositif répressif : chaque fois que vous êtes confrontés à du plagiat (du fait de quiconque, journaliste ou pas, ceci inclut même le PF) rendez publique (par tous les moyens) votre constat avec preuve(s) à l’appui dans l’immédiat. Le BBDA, s’il se veut réellement protecteur de droits d’auteur, ne manquera certainement pas de se saisir du problème.
    TOUT POUR L’EDUCATION ET LA CONSCIENTISATION DU PEUPLE, EN AVANT !

    La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

    PS : Webmaster, please seed !

  • Le 27 mars 2017 à 08:19, par Yaa-Mãam En réponse à : Plagiat dans la presse burkinabè : Parlons-en !

    Un proverbe dagara dit qu’on n’attrape pas un voleur par la cheville. Certes, ces plagiats sont difficiles à prouver lorsqu’il s’agit de textes. Mais lorsqu’il s"agit d’images même tripatouillées on peut faire la part des choses. Il faut arriver à épingler l’un de ces tricheurs avec preuves à l’appui et lui faire rendre gorge (j’allais dire plume). Cela servira de leçon une bonne fois pour toutes aux journalistes malhonnêtes.