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Violences faites aux enfants : Désormais chose proscrite dans le secteur 42 de Ouagadougou

lundi 20 mars 2017.

 

A l’initiative de l’ONG Mwangaza action avec l’appui financier de l’Union européenne, différentes communautés du secteur 42 de la ville de Ouagadougou se sont engagées sur des voies plus respectueuses de la dignité et des droits de l’enfant. C’était, le samedi 18 mars 2017. Le premier responsable du secteur 10, Jérémie Sawadogo a rehaussé l’éclat de la cérémonie de par sa présence.

Samedi 18 mars 2017. Cette journée est à marquer d’une pierre blanche dans les annales de la promotion et de la protection des droits et des devoirs de l’enfant au Burkina Faso, et particulièrement dans le secteur 42 de la ville de Ouagadougou. En effet, au cours d’une cérémonie, les représentants des enfants, femmes, communautés musulmane, protestante, catholique et coutumière ont tour à tour dit publiquement non aux violences faites aux enfants dans l’aire du secteur. Font parties de ces violences, les mariages forcés et/ou précoces, l’excision, l’exploitation des enfants, les abus sexuels etc. Etaient, également présents à cette importante activité, des autorités administratives, acteurs de l’enseignement, de la santé ainsi que des partenaires financiers.

A l’occasion, le représentant du Tooghin Naaba a exprimé sa reconnaissance pour leur présence à cette cérémonie, ce qui témoigne de l’importance qu’ils accordent à cette activité. Pour le maire de l’arrondissement 10, Jérémie Sawadogo, la violence à l’égard de l’enfant, quelle que soit la forme qu’elle prend, ne saurait se justifier même par un souci éducatif. Elle est donc en principe condamnée et condamnable.

Et l’autorité légitime qui doit s’exercer à l’égard de l’enfant dans le cadre d’une démarche de socialisation peut et doit prendre d’autres formes que la violence. S’inscrivant dans cette dynamique, M. Sawadogo n’a pas manqué de plaider en faveur des enfants. « L’enfant doit grandir dans un environnement familial de bonheur, d’amour, de compréhension parce qu’il a besoin d’une protection pour son développement physique, mental, et d’une protection juridique qui garantit sa dignité, sa liberté et sa sécurité », a-t-il lancé. Avant de réitérer ses vifs félicitations et remerciement à la commune pour l’intérêt qu’elle accorde à cet engagement.

Le programme intégré pour la prévention des violences à l’égard des enfants et la prise en charge des victimes est exécuté par le consortium Mwangaza action, voix de femmes, l’association italienne femmes pour le développement et la saisonnière. Bénéficiant de l’appui financier de l’Union européenne, Brigitte Yaméogo note plusieurs réalisations à son actif. Et, ce durant les trois années de sa mise en œuvre.

« Pour ce qui concerne la mobilisation communautaire, 1022 activités ont pu être réalisées dont 646 visites à domicile, 240 causeries éducatives et 133 projections de films suivis de débats », foi de la chargée de programme de l’association Mwangaza action. Ces activités ont touché au total, 14882 personnes du secteur 42. Aussi, des actes de naissances ont été établis au profit de 197 enfants avec l’aide du tribunal de l’arrondissement 10. La cérémonie de ce jour, est donc la preuve palpable de l’amélioration du niveau de connaissance sur les droits et les devoirs de l’enfant par la communauté du secteur 42. « Elle enseigne également que le changement est bien réalisable et possible », ajoute Mme Yaméogo. Puis, elle a exhorté la population à maintenir la flamme allumée et à respecter leur engagement.

« C’est vraiment encourageant de voir ce genre de déclaration publique qui rassemble les chefs coutumiers, maires, l’administration et les ONG qui travaillent sur ce thème », a, pour sa part, déclaré Séverine Arnal, chargée de programmes justice, droits humains et genre section gouvernance. En effet, la protection des droits des enfants est chère aux yeux de l’Union européenne et ses états membres. Au Burkina Faso, la délégation a financé trois projets de lutte contre les violences sur les enfants avec des montants significatifs. « Chacun des projets dispose d’environ 1,5 million d’euro. Ces projets sont mis en œuvre par trois ONG qui ont une expertise dans le domaine,

Terre des hommes, Samu social et Aidos à Ouagadougou et dans d’autres régions », affirme Mme Arnal, soutenant que le gouvernement burkinabè a également apporté sa pierre. Etant entendu que ces projets, qui ont commencé en 2014, s’achèvent cette année, il est prévu une évaluation globale en vue de mesurer l’impact et de tirer des leçons de cette expérience.

Aïssata Laure G. Sidibé
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