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Nouvelle Constitution : L’avant-projet devant les forces-vives des régions ce week-end

LEFASO.NET | Par Oumar OUEDRAOGO
jeudi 16 mars 2017.

 

La Commission constitutionnelle est à la deuxième phase de sa mission ; la tenue des assises régionales. Dans la matinée de ce mercredi, 15 mars 2017 à Ouagadougou, les membres de la Commission ont annoncé la sortie de ses équipes pour la période du 14 au 19 mars.

Installée le 29 septembre 2016 par le président du Faso, la Commission constitutionnelle est à la phase d’échanges avec les forces-vives des treize régions du pays et dans les pays à fortes concentrations de Burkinabè. La période du 14 au 19 mars a ainsi été retenue pour les assises régionales sur cette loi fondamentale en gestation. Elle concernera également les pays africains (pas de date précise pour les pays hors du continent africain).

Par une vue globale, le président de la Commission, Me Halidou Ouédraogo, fait observer qu’il y a une différence entre cette Constitutionen écriture et celle de 1991 (celle en vigueur). « Une différence très positive, conforme à la situation qui prévaut dans notre pays, singulièrement après l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 », relève-t-il, précisant qu’à travers ses huit chapitres, la commission a insisté sur les aspirations du peuple. A en croire le président de la Commission de rédaction de l’avant-projet, pour la deuxième fois, les Burkinabè se sont assis, de façon participative et inclusive, pour écrire une loi fondamentale.

« Nous n’avons consulté aucun pays, aucun juriste de l’extérieur ; du continent africain, d’Europe ou d’Amérique », magnifie-t-il, ajoutant que ce texte (de base) est la conscience de l’ensemble des Burkinabè à travers les membres de la Commission. C’est donc le fruit d’un travail en ‘’toute sérénité, en toute responsabilité’’. L’avant-projet « est riche » avec entre autres, le renforcement des libertés et droits humains (accès à l’eau potable, accès à la terre par la femme, la peine de mort, la parité, etc…) qui sont autant de nouveaux droits qui font la différence d’avec celle en vigueur.

Les préparatifs pratiques ont commencé dès le 14 mars avec les commissaires (groupes de sortie). Les équipes vont commencer à se déployer le 16 mars. Chaque délégation s’entretiendra le 17 mars avec le comité d’organisation local pour préparer les assises proprement dites. Le 18 mars, place aux assises, et ce, de façon simultanée dans les régions.

Les équipes regagneront Ouagadougou dès le 19 mars pour s’atteler à la rédaction de leur rapport qui fera l’objet d’une plénière.

Cet avant-projet, issu de cette deuxième phase, sera ensuite soumis au Président du Faso, qui dispose de huit jours pour faire ses observations et le retourner à la commission qui organisera une dernière plénière pour son adoption. Une fois adopté, il sera remis au président du Faso qui jugera du moment pour convoquer un référendum.

Selon Halidou Ouédraogo, des rencontres préparatoires ont eu lieu entre le bureau de la Commission et les gouverneurs des régions, en présence du ministre d’Etat, ministre de la sécurité (questions de sécurité) et de celui en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation. Il rassure également que toutes les dispositions ont été prises pour faire face à la question des langues nationales (la composition des équipes a tenu compte de cette réalité). Aussi, pour un travail d’appropriation du contenu par les populations, le texte liminaire a été envoyé au gouvernement, qui l’a transmis aux hauts-commissaires pour des séances de travail avec les populations de leur circonscription avant les assises nationales.

Avoir une constitution qui soit la plus consensuelle possible, telle est la vision. D’où le « consensus » comme principe de décision.

O.L.O.
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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2017 à 09:16, par BORODOUGOU En réponse à : Nouvelle Constitution : L’avant-projet devant les forces-vives des régions ce week-end

    Pour le cas de la nouvelle constitution, soit le régime présidentiel, soit celui parlementaire convient aujourd’hui au regard de l’esprit de nos hommes politiques très égoïste et revanchard. Au vu des tendances des partis politiques, aucun ne pourra conquérir seul le pouvoir.Alors commenceront des crises qui bloqueront le fonctionnement de l’état si un premier ministre de l’opposition doit mettre en œuvre le programme d’un président de la majorité présidentielle et que le président peut dissoudre une assemblée de l’opposition.Nous ne sommes pas préparés a cela surtout au sortie d’une insurrection qui n’a pas encore fini de livrer ses secrets dont les gouvernants ne semblent pas vouloir panser les plaies.

  • Le 16 mars 2017 à 11:07, par Nansamda En réponse à : Nouvelle Constitution : L’avant-projet devant les forces-vives des régions ce week-end

    Dans un état de droit, la constitution est un texte supérieur qui dit comment on rédige les lois, on dirige la vie de la nation. Une constitution devrait affaiblir, inquiéter, diviser les pouvoirs pour qu’ils n’oppriment pas le peuple. Elle est une sécurité pour le peuple. Elle dit comment punir les dirigeants qui travaillent à nuire au peuple.
    Pour cela, les politiciens ne devraient pas écrire la constitution. Parce que la constitution devrait protéger le peuple des abus de ceux qui vont exercer le pouvoir, faire les lois, de ceux qui vont diriger les forces de défense et la sécurité (armée et police). En somme ceux qui sont capables de nous mettre en prison. Si la constitution devrait inquiéter ces gens-là, il ne faudrait pas ce soit eux qui l’écrivent. C’est-à-dire les dirigeants, les politiciens, les banquiers, les hommes d’affaire, les commerçants. Malheureusement, la constitution du Burkina Faso et des autres pays sont rédigées par les régimes en place et la classe politique avec les hommes d’affaire comme complices.

  • Le 16 mars 2017 à 13:34, par Albert En réponse à : Nouvelle Constitution : L’avant-projet devant les forces-vives des régions ce week-end

    La polémique sur la nomination de l’ex-président du Conseil National de la Transition(CNT), Chérif SY, est un faux débat qui n’a pas de raison d’être. Au contraire, il y a lieu de féliciter cette nomination. En effet, en nommant monsieur SY comme Haut Représentant du Président du Faso, le Chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré a fait acte de patriotisme. Chérif SY n’est ni du bord politique du président Kaboré, ni de sa région. C’est sur la base de valeurs intrinsèques dont le mérite en tant qu’un Burkinabè qui a mené une lutte courageuse de résistance au coup d’Etat du 16 septembre 2015 que le choix présidentiel s’est porté à juste titre sur monsieur SY. Il faut encourager le Président du Faso à agir dans ce sens pour responsabiliser tout citoyen sur la base de ses mérites sans tenir compte de son appartenance politique ou autre. C’est ainsi que l’on parviendra à une meilleure justice sociale et au rassemblement des fils et filles du Burkina pour bâtir le pays de façon durable.

  • Le 16 mars 2017 à 18:40, par Yako En réponse à : Nouvelle Constitution : L’avant-projet devant les forces-vives des régions ce week-end

    Ce projet n’est ni opportun ni nécessaire,le pays à d’autre priorité:Terrorisme,chômage de masses,une économie moribonde digne des années 80,incapacité de l’état à se faire respecter....
    Or,une constitution sert juste à codifier idéalement le fonctionnement d’un pays,elle ne crée ni prospérité ni sécurité.A mon avis ce nouveau projet de constitution relève tout simplement de l’irresponsabilité des nouveaux maîtres dans notre pays vu le timings. Autrement dit une constitution n’est pas indispensable à un pays puisque il ya des pays qui n’en ont pas et pourtant ce sont des pays démocratiques et prospères.