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AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

LEFASO.NET | Tiga Cheick SAWADOGO
mercredi 15 mars 2017.

 

Il y a un an, la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’ivoire était prise d’assaut par ‘’des individus non identifiés’’ qui ont ouvert le feu sur tout ce qui bougeait. Bilan, 19 morts. La lagune ébrié elle aussi entrait dans le giron macabre des fous de Dieu, ce, après le Burkina, le Niger, le Mali. Mais à la différence de ces trois pays, une année après, grâce à la Baraka ou aux résultats des mesures prises, le pays de Alassane Dramane Ouattara respire mieux, tout en gardant la main sur la gâchette.

Quelques mois après Ouagadougou, c’était au tour de la Côte d’Ivoire d’être atteinte par les tentacules faucheuses du terrorisme. En ce milieu de journée de 13 mars 2016, sur la plage de Grand Bassam, la côte d’ivoire essuyait sa première attaque terroriste. 19 morts. Le vent frais de la plage était souillé par le sang d’innocents venus se reposer.
Moins d’une heure après le début du carnage, les forces spéciales ivoiriennes interviennent. Trois assaillants sont abattus, mais on déplore également la mort de trois membres des forces spéciales. Dans la soirée, comme cela est de coutume, Al-Qaïda au Maghreb islamique revendiquait l’opération, à travers sa branche Al Mourabitoune.

Dans une sous-région ouest africaine en proie aux forces du mal depuis quelques années, la Côte d’Ivoire faisait ainsi l’amère expérience des attaques terroristes, confirmant ainsi qu’aucun pays n’est à l’abri de l’hydre. Plutôt en mi- janvier, c’était Ouagadougou qui était frappé. Avec le Mali, le Niger, le Burkina, le Nigéria, la Côte d’ivoire jadis ‘’épargnée’’, est désormais une des victimes des fous de Dieu.

Une traque fructueuse

Mais, contrairement au Burkina, la Côte d’ivoire dans la post attaque est très mouvementée et on sent que les ‘’choses bougent’’. Les enquêtes immédiatement engagées portent fruit. 15 personnes sont arrêtées entre les 13 et 22 mars 2016. La tête pensante est identifiée. Le nom Kounta Dallah est cité. Son bras droit le malien Alou Doumbouya, alias « man », est arrêté la nuit du 16 au 17 avril à Bamako. Ce serait lui, qui aurait convoyé les armes ayant servi à l’attaque, du Mali à la Côte d’Ivoire.
La traque est sans merci. Jusque dans les rangs de l’armée. C’est ainsi que le 4 août, Les sergents Zanga Zoumana Coulibaly et Brice Touré ont été condamnés, à dix ans de prison ferme chacun. Ils ont été reconnus coupables de « violation de consignes » et « association de malfaiteurs » par le tribunal militaire d’Abidjan, pour avoir rencontré Assane Barry, dit « Sam », l’un des suspects de l’attentat.
Il est reproché aux deux militaires de, « s’être associés, par leur cupidité, aux activités délictueuses qui ont provoqué un désastre, une catastrophe, une calamité, un massacre en Côte d’Ivoire ».

Entre temps cette année, les autorités annonçaient que le planificateur de l’attentat, Mimi Ould Baba Ould Cheikh, est arrêté en janvier 2017 par l’armée française au Mali, précisément à Gossi. Et récemment le 23 février 2017, c’est un autre suspect qui a été débusqué à Dakar au Sénégal.
Comme on le voit, l’engagement des autorités à traquer les terroristes n’a pas faibli depuis les événements de Grand Bassam. Le ministre en charge de la sécurité, Hamed Bakayoko note que ces ‘’prouesses’’ ont été possibles grâce à la collaboration avec les pays de sous-région.

Cette détermination a été payante et depuis, aucune attaque terroriste n’a plus été perpétrée sur le sol ivoirien. Comparaison n’est pas raison, et les contextes ne sont pas pareils, mais la gestion de cette attaque par les autorités ivoiriennes est à saluer. Cela a eu l’avantage de rassurer les citoyens pour qu’ils ne cèdent à la peur, voulue par les forces du mal. D’ailleurs quelques jours après l’attaque, un concert a eu lieu sur la plage de Grand Bassam. Le message ‘’à qui de droit’’ était clair.

On a également vu les dotations en logistiques des forces anti-terroristes, qui sont plus que jamais aux aguets. Oui, parce que la veille doit toujours être de mise. Face à un ennemi imprévisible, la garde ne doit pas être baissée. Et ce relatif succès, pourrait certainement être contagieux dans la mutualisation des forces des pays de la sous-région. Le G5 Sahel par exemple, tarde à se mettre en œuvre. En attendant, à chaque pays d’ouvrir grandement ses yeux et ses oreilles à travers le renseignement, et bander les muscles dans la traque des ennemies de la vie qui sèment la mort et entretiennent la peur.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 15 mars 2017 à 03:30, par sidwaya sorgho gomi En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

    Certes comparaison n’est pas raison. Mais on ne peut s’empêcher de remarquer que :

    Dans la gestion de la crise "djihadiste" la Côte d’Ivoire n’a pas passé son temps à accuser l’ex président Bagbo ; elle n’a pas non plus invoqué le fait que son armée est restée divisée donc affaiblie durant plusieurs années de guerre civile.

    La Côte d’Ivoire a pris le problème à bras le corps et elle est obtient les résultats qu’elle mérite.

    • Le 15 mars 2017 à 15:27, par Kôrô Yamyélé En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

      - Walaye merci pour cette remarque très pertinente et très responsable. Nous ici, on a tergiversé, accusant des soi-disants ennemis de l’extérieur et de l’intérieur. On a instrumentalisé ces attaques terroristes comme si on ne vivait que de politique politicienne dans ce pays. Pendant ce temps, les terroristes nous frappaient, rentraient et sortaient allègrement du pays ! Pour une fois qu’on devait être sérieux dans ce pays, on a manqué l’occasion de l’être, faisant mourrir de nombreux citoyens de par notre inconscience tout en croyant de manière naive qu’on pouvait exploiter politiquement ces attaques pour avoir des dividendes de sympathie du peuple. Le peuple a au contraire rougit et brandit ses muscles en hurlant à l’incompétence notoire !

      CONCLUSION : Attention ! Le citoyen burkinabè d’aujourd’hui n’est pas un mouton comme celui d’avant l’insurrection qui remplissaient les stades recto/verso. Ce ne sont pas aussi ces vieux paysans fatigués gambadant à travers champs et bas-fonds derrière un ministre équilibriste et zelé.

      Par Kôrô Yamyélé

  • Le 15 mars 2017 à 08:50, par Jonassan En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

    Vous êtes allé trop vite en besogne. Est-ce parce que la Côte d’Ivoire a mis des bouchées doubles que des attentats ne se sont pas annoncés. Je n’y crois pas. Je pense que c’est par concours de circonstances seul:ement (situation géographique par rapport à l’antre du diable) que la Côte d’Ivoire est en jachère. Votre analyse classe l’effort des pays en fonction de nombre d’attaques, ce ne me semble pas si rationnel que çà.

    • Le 15 mars 2017 à 10:26, par choco En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

      monsieur jonassan le point de vue de monsieur sorgho gomi est plus fort pour vous et je te rappel que ce genre de discution est reservée aux intellectuels et non à des niveaux approximatifs je ne sais pas que tu veux dire ici ou bien tu ne vis pas dans ce pays. Si tu veux continuer à dormir dans la cullotte de nos dirigeants actuels c’est ton choix et ton droit mais de grâce évite nous avec ces genres d’écrit honteux

  • Le 15 mars 2017 à 09:09, par sheiky En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

    Encore, c’est une question de leadership et de vision. ADO a été frustré par cette attaque et pris les mesures fortes nécessaires pour y arriver. Il a peut être et également pu compter sur les conseils de son grand frère blaise.
    Comparaison n’est pas raison effectivement, mais nous voyons les moyens mis en oeuvre en Côte d’Ivoire avec des forces spéciales surarmées et suréquipées. Même la communication diffère de la manière de CDR au Faso et ses koglwéogo. La population n’a pas besoin de justifications ou d’atermoiements de la part de nos autorités. On a besoin de résultats, de sécurité et de développement. Point barre...
    On a vraiment du boulot au Faso.

    Pour le journaliste Tiga Cheick, je demanderai d’être constant dans l’orthographe du nom Côte d’Ivoire dans son article. Il faut faire du copier-coller ou porter une note d’abréviation.
    Au webmaster d’éviter de censurer certains post qui sont parfois choquants à volonté (mais pas calomnieux) si certaines autorités lisent sur le net.

  • Le 15 mars 2017 à 10:59, par Comparaison En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

    Remarquez que la Côte d’Ivoire a été aidée par un ou des pays non africains. Eux aussi leurs intérêts étaient en jeu si le mal devenait répétitif. Mais saluons cette traque pour fouetter les salopards de terroristes où qu’ils se cachent. Il faut de plus en plus que les individus et les États aussi dépose des plaintes. Après les prestataires de crimes, il faudra aussi que les commanditaires rendent des comptes (quelque soit leur statut svp).

  • Le 15 mars 2017 à 18:22, par Momo En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

    Pour traquer Ben Laden, les États-Unis ont confié la mission à une équipe spéciale de la CIA durant des années et l’opération de son assassinat a été mené par une équipe spéciale des Navy Seals. Il faut savoir tirer profit d’un tel enseignement pour traquer notre Jihadiste dans le nord.

  • Le 16 mars 2017 à 06:12, par Ka En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

    Merci Tiga pour cette analyse très riche en comparaison inégalée : comparé la situation au Burkina a celle de la Cote d’Ivoire, c’est de voir péniblement un caméléon qui essaie de monter en hauteur. L’attaque de grand-Bassam était un défi contre les Français dont sa base militaire n’était qu’à moins d’un Km aux abords de Port-Bouet. D’ailleurs le peuple Ivoirien à l’époque, a critiqué la lâcheté de la France. L’expérience a montré aux Français avec des bases militaires à Abidjan et au Gabon, et partout à ailleurs du continent, que pour garder leurs statut de dominant en Afrique de L’Ouest, la moindre des choses est de faires des actions concrètes comme au Mali. La Cote d’Ivoire qui n’est pas une poche trouillée comme le Burkina avec sa région du Nord, est mieux protégée par la mer au Sud, et au Nord avec les rebelles de SORO qui l’obéissent sans condition, et qui ne permettent aucun terroriste d’infiltré ce bloc de fer. La Cote d’Ivoire d’ADO choisi ses ministres selon leurs histoires de capacité de se faire obéir par des éléments d’une institution ou un peuple averti. C’est le cas du ministre de l’intérieur H. Bakayoko, un réactionnaire discipliné avec sa diplomatie de se faire comprendre, que j’ai connu comme étudiant dans notre pays, et qui a même défié Houphouët pour les bourses de ses compatriotes qui n’arrivaient pas à leur niveau au Burkina, n’est pas un ministre à la façon pacotille comme le choix du Burkina. Bakayoko a su collaborer avec les Français sur place avec une antenne efficace téléguidée par les pays voisins qui a mis les terroristes en déroute pour leurs actions en Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas cette chance avec le nord de notre pays, dont les mosquées des radicaux pondent des terroristes en herbes qui sont aussi des laissés pour compte, et chaque centime offert à ces terroristes en herbe par qui que ça soit pour vengeance ou perturber les actions de nos gouvernants, représente ‘’’ôté la vie d’un être humain comme compensation.’’’ Sans autant donné une critique non fondée à l’égard de nos autorités actuelles, comme quoi ils n’ont rien fait, c’est du dénigrement pur et simple : Car après la collaboration étroite de Blaise Compaoré et sa clique avec les supposés chef des Djihadistes du Nord au Mali, il fallait s’y attendre tous ce qui nous arrive avec la fuite de celui qui les fournissaient tous, et recevait aussi tout. N’importe quel gouvernant qui arrivera au pouvoir après la fuite de Blaise Compaoré, non seulement les RSS, mais n’importe quelle personne, aura sa dose. ‘’’Car Blaise Compaoré payait tout en liquide pour être un médiateur reconnu par ses paires, quitte à diner avec les diables de Dieu sachant qu’ils se vengeront sur son peuple en cas de trahison, mais ce qui comptait pour l’introverti, c’est lui seule.’’’ Alors comparé la chance de la Côte-d’Ivoire à celle du Burkina, c’est une insulte gratuite. La seule chose dont nous pouvions faire, c’est de s’unir ensemble derrière des gouvernants dont tout déborde sans aucune solution, pour sauver la face. Un peuple uni, aucun terroriste ne peut le combattre. Ce n’est qu’une réflexion, et de ce qu’a vu le vieux Ka, dans un contexte où les accusations des uns et des autres rentrent dans une vieille philosophie qui ne donne pas des bons résultats.

    • Le 16 mars 2017 à 08:59, par Kôrô Yamyélé En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

      - Mon cher ami KA, aujourd’hui je ne suis pas totalement de ton avis et il faut me comprendre car entre amis, il peut aussi arriver que les avis soient différents. Pourquoi tu dis qu’on devrait ’’s’unir ensemble derrière des gouvernants dont tout déborde sans aucune solution..’’. On s’unit derrière des gens capables pour atteindre un résultat. Mais ici, il faut voir même la composition du Gouvernement ! Rien que des incapables choisis sur la base de l’amitié, de l’appartenance régionale et non sur la base des compétences et des back-grounds. Certains devraient marquer dans leurs CNIB : ’’Profession : Ministre’’ car ils le sont depuis très longtemps avec Blaise Compaoré et continuent toujours de l’être d’où leur gloutonnerie maladive. Ils peuvent non ? Qu’ils fassent on va voir ! Personne ne va s’unir avec eux pour se voir instrumentaliser, quitte à ce que les terroristes nous tuent tous ici. Tu as bien vu qu’avec ces attaques terroristes, au lieu d’être au sérieux, ils ont cherché à instrumentaliser politiquement ces attaques en accusant des soi-disants ennemis extérieur. Nous on les attend au pieds du mur !

      Par Kôrô Yamyélé

  • Le 16 mars 2017 à 13:11, par Ka En réponse à : AN1 de l’attaque de Bassam : Les bonnes leçons d’une gestion qui a porté fruit

    Mon ami Kôrô Yamyélé, si nous avions toujours les mêmes avis, ou sera la richesse des forums de notre Lefaso.net ? J’en suis heureux pour ton avis qui est contraire au mien. Ce qui est certain de ce que j’avance, c’est que le peuple Burkinabé à plus de 50% a choisi selon nos institutions fortes, Roch Kaboré pour représenter le pays pendant 5 ans. La question dont je te pose, c’est comment faire face à une personne dont la moitié de 18 millions de personnes ont choisi ? Si tu me lis très souvent, tu verras que de temps à temps je sors mes griffes pour avertir a Roch Kaborré et sa clique, que leurs actions imparfaites débordent la vase, avec un PAN ou des ministres Rambo sans diplomatie prennent le peuple pour un nez percé, et que sans une politique économique et sociale qui va pour le peuple, une classe donnée comme la leur ne pourra maintenir sa domination sur un peuple mûri par plus de 30 ans d’injustice et de l’impunité. Si je suggère a toutes et à tous de s’unir derrière des gouvernants incapables de lutter contre les diables de Dieu, qui sont les terroristes en herbes, qui sont comme des punaises, c’est qu’ensemble avec persévérance, nous pouvons conseiller, freiner, nos enfants en dérive au Nord du Burkina. Nous parlons toujours des jeunes en motos qui tuent qui ils veulent, là où ils veulent, mais nous ne posons pas la question pourquoi ils en sont arrivé là ? La réponse se trouvera dans notre union derrière ceux qui essayent de rectifier les tirs sans résultats. Mon ami Kôrô Yamyélé, je sais qu’avec ton cœur et de ton âme, tu sais au fond de toi, que nous ne pouvons pas avoir à l’heure actuelle un soulèvement populaire pour chasser les RSS. Nous avons patienté pendant 27 ans pour les chassés, et une année pour les reprendre sans précaution. A mon humble avis, c’est qu’avec nos critiques fondées avec des argumentations solides, que nous pouvons les avertir les imparfaits qui débordent la vase : Et en 2020, le peuple sera le seul juge pour les juger des cinq années du régime fantôme et incapable dont tu veux le confirmer. Pour l’instant ce sont les dieux du moment, mais pour combien de temps ? Dieu, le vrai le sait. Depuis le coup d’Etat à la maternelle de Gilbert Diendéré, le Burkina vit dans l’horreur, l’anormalité, et tout ce qui est inimaginable dans un pays normal. Où allons-nous mon cher ami Kôrô Yamyélé ? Il n’y a que des abominations successives. A quand la fin de ses séries noires du Nord ? Depuis que les généraux de pacotille sont à la MACA, le Burkina a pris le chemin de la descente aux enfers. Le pays est devenu le terrain de toutes les œuvres sataniques à cause de ces punaises de Djihadistes. Que faire contre ces punaises qui se multiplient comme des mouches ? Seule l’union du peuple Burkinabé derrière les décideurs du moment peut aboutir à une solution. C’est ce qui me permet de persister et de signer, ‘’’’que seule l’union fait la force.’’’ A tous mes amis sur ma page FACEBOOK, c’est la réponse que je peux donner à mon ami Kôrô Yamyélé . Pour deux jours, je suis hors du pays, même mon vieux ordi qui me lâche de temps a temps, ne peux pas m’empêcher d’être dans les forums.