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Insécurité au Sahel : « Les dispositions sécuritaires sont en deçà de nos attentes », selon le SYNAPEP-B

mardi 14 mars 2017.

 

Ceci est une déclaration du Syndicat national des personnels des enseignements préscolaire, primaire et post- primaire du Burkina (SYNAPEP-B), sur la situation sécuritaire dans le septentrion burkinabè.

Depuis le 25 janvier 2017 dans la région du Sahel, des djihadistes qui avaient auparavant attaqué des positions de nos forces de l’ordre et de sécurité, s’en prennent au moteur de notre développement individuel et collectif à savoir l’éducation de nos enfants et les architectes de ce développement que sont les enseignants. Leurs objectif est désormais clair : installer la terreur, semer la psychose, empêcher le développement du Burkina, etc.

La première fois, des individus armés ont proféré des menaces pour dissuader les enseignants de la province du Soum de dispenser les cours en langue française dans les écoles. Ils leur ont intimé l’ordre de le faire en arabe, faute de quoi ils en subiraient les conséquences. Pour cette deuxième fois, c’est un habitant de la localité et un valeureux enseignant du nom de Badini Salif en service à l’école du village de Kourfayel dans la CEB de Djibo" 2 " qui ont été mortellement touchés par des balles assassines de ces djihadistes le 3 mars 2017 aux environs de 11h alors qu’il accomplissait sa mission d’éducation des enfants qui lui sont confiés.

Le Syndicat national des personnels des enseignements préscolaire, primaire et post-primaire (SYNAPEP-B) traduit toute sa compassion et présente ses condoléances à la famille endeuillée, à toute la famille enseignante et exprime sa solidarité et son soutien à tous nos collègues du Nord.

Considérant que notre collègue est mort sur le terrain du combat, le combat contre l’ignorance, le combat pour assurer un avenir radieux aux enfants à sa charge, futurs bâtisseurs du pays, nous déplorons la manière dont il a été inhumé, car Badini Salif est un véritable Martyr. C’est un martyr qui doit être traité comme tel par nos autorités.

Nous condamnons fermement ces attaques terroristes successives perpétrées dans la province du Soum et orientées sur nos collègues pour les empêcher de donner le savoir convenablement aux enfants de cette partie du Burkina.

Cette dernière situation qui a couté la vie à notre collègue nous inquiète d’autant plus que nos autorités surtout sécuritaires ont été prévenues, au regard des menaces qui avaient été proférées à nos collègues et pire, les engagements pris par ces hommes armés de revenir si leurs ordres d’enseigner l’arabe en lieu et place du français ne seraient pas exécutés étaient bien connus. Mais qu’est-ce qui a été fait en dehors des discours ? Quelles dispositions particulières ont été prises ? Aujourd’hui, les dispositions sécuritaires sont en deçà des attentes des populations et des enseignants pour mener à bien les missions d’enseignement qui leur sont dévolues dans cette partie de notre pays. Et les conséquences de ce manque de sécurité sont visibles car nous assistons progressivement à une sorte de déstabilisation de l’administration publique à travers la fuite à juste titre des fonctionnaires et agents de l’Etat dans cette région du Sahel.

C’est pourquoi, le SYNAPEP-B invite urgemment l’Etat à prendre ses responsabilités afin de doter nos forces de défense et de sécurité de moyens logistiques et de combat conséquents pour sécuriser définitivement le Nord et appelle à l’action citoyenne de tous les Burkinabè pour venir à bout de ces actes de djihadistes dans la partie nord de notre pays qui portent atteinte à la souveraineté nationale.

Fait à Ouagadougou, le 07 mars 2017
Pour le SYNAPEP-B
Le Bureau exécutif national
synapep@gmail.com



Vos commentaires

  • Le 15 mars 2017 à 08:14, par Amélie En réponse à : Insécurité au Sahel : « Les dispositions sécuritaires sont en deçà de nos attentes », selon le SYNAPEP-B

    Par la collaboration entre civils, forces de défense et de sécurité, le Burkina parviendra à traquer efficacement les groupes terroristes isolés dans la partie sahélienne du territoire national. Le ministre de la sécurité, en compagnie du Chef d’Etat major général des armées, en décidant de l’interdiction de circuler de 17h à 6 h dans la bande frontalière du Sahel jouxtant le Mali, sera une mesure pour mieux contrôler les mouvements des terroristes pour des ripostes appropriées. Mais il serait très important que des écoles et des lieux publics de la zone sahélienne soient permanemment sécurisés par l’armée. Que les populations collaborent discrètement avec la police et la gendarmerie pour des renseignements. Les citoyens peuvent aussi téléphoner gratuitement aux numéros suivants pour signaler tout cas suspect ou d’attaque : 17(police) ,16(gendarmerie) ,1010 (service de veille de la sécurité).