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Ouverture du IIème Congrès MPP : Un parti, trois ans, un record politique !

LEFASO.NET | Par Oumar OUEDRAOGO
lundi 13 mars 2017.

 

Officiellement créé en janvier 2014 et optant pour l’opposition politique, le MPP s’est vite positionné sur l’échiquier politique national, dira-t-on. Et, c’est sous cet actif que s’est ouvert le deuxième Congrès ordinaire du parti dans la journée de ce samedi, 11 mars 2017, dans la cuvette du Palais des sports de Ouaga 2000.

Précédée dans la soirée de vendredi, par les travaux en commissions, la cérémonie d’ouverture officielle du deuxième congrès ordinaire a été une occasion pour le MPP de déballer son ‘’artillerie politique’’ (en termes de ressources humaines, moyens matériels et de dispositif organisationnel). En trois ans d’existence, le MPP a de quoi mettre sur son registre. De mémoire de jeune, aucun parti politique n’a gravi, en si peu de temps, autant d’échelons. En effet, après avoir rendu le tablier le 5 janvier 2014 du CDP, les démissionnaires (alors parti au pouvoir) vont créer, le 25 janvier 2014 à Ouagadougou, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Il a pour ligne idéologique, la social-démocratie et pour devise : Démocratie-Egalité-Progrès. C’est la reconfiguration de la classe politique nationale.

Les géniteurs de ce nouveau-né justifient leur acte par leur volonté de créer la rupture avec « tout déterminisme et toute fatalité », « la volonté de verrouillage de notre démocratie », « la mal gouvernance à tous les niveaux », « les méthodes aventuristes et anti-démocratique de gestion du CDP ». D’où, selon eux, la création du parti pour marquer leur volonté de proposer un nouveau contrat politique et de nouvelles perspectives au peuple burkinabè.

Les 5 et 6 Avril 2014 à Ouagadougou, le MPP tient son 1er congrès ordinaire sur le thème : « Écrire une nouvelle page de l’histoire de notre parti avec le peuple pour une alternance démocratique en 2015 ». Aux côtés des autres forces politiques et de la société civile, les leaders de ce nouvel arrivant contribue à la lutte contre le projet de modification de l’article 37 de la Constitution qui va se solder le 31 octobre 2014 par la chute du régime Compaoré.

Le parti est également un des acteurs majeurs de la Transition qui va s’achever avec l’élection présidentielle et législative couplée du 29 novembre 2015. De cette joute démocratique, le parti imprime sa force en plaçant son candidat, Roch Kaboré, à la Présidence du Faso dès le premier tour et en s’octroyant la majorité des députés (55 sur 127) à l’Assemblée nationale. Il va consolider sa position au scrutin municipal du 22 mai 2016 avec plus de 11 000 conseillers municipaux sur plus 19 152.

C’est dans ce contexte, caractérisé surtout par de fortes attentes des Burkinabè, que plusieurs milliers de militants sont mobilisés à Ouagadougou, du 10 au 12 mars, pour le deuxième congrès ordinaire du parti. Ils sont issus de la direction politique nationale, des structures des treize régions et des 45 provinces du Burkina, des Unions nationales (jeunes, femmes et d’anciens), des marchés et yaars, des secteurs structurés etc. Y prennent part également, des représentants du parti à l’étranger. Au titre des partis politiques invités à la cérémonie d’ouverture, on enregistre l’opposition politique et ceux de la majorité présidentielle.

On retient également la présence de représentants de partis politiques de l’étranger. Il s’agit notamment du PSD du Bénin ; le RDR et le FPI de la Côte d’Ivoire ; le NDC et le NPP du Ghana ; le RPM, l’ADEMA et le FARE du Mali ; le PNDS TARAYA du Niger ; l’UNDR du Tchad ; le PS et le LD du Sénégal ; l’USFP du Maroc ; l’UDPS de la RDC ; le parti socialiste français et le SPD de l’Allemagne.

Les congressistes sont appelés à jeter leurs réflexions à travers trois commissions : celle chargée du programme présidentiel, la commission sur la vie du parti et la réforme des statuts et, la troisième sur le bilan des élections et des leçons à tirer. Les résultats de tous ces travaux feront l’objet d’échanges en plénières. Les travaux de ce congrès prendront fin, le dimanche, 11 mars, avec le renouvellement des organes du parti.

Dans ses propos d’ouverture des travaux, le président par intérim du parti, Dr Salifou Diallo, a jeté un regard rétrospectif sur la vie du parti ; de sa création à ce jour, en relevant surtout des défis auxquels le MPP a eu à faire face et les victoires engrangées. Après avoir parcouru la situation nationale, marquée notamment par les attaques au sahel, mesuré le rôle du parti dans la mise en place du programme présidentiel, Dr Diallo a exhorté les congressistes à tirer les leçons des forces et surtout des faiblesses en vue de renforcer l’unité et les victoires du parti.

Dans la série des interventions, le porte-parole des partis politiques de l’alliance des partis pour la majorité présidentielle (APMP), Me Bénéwendé Stanislas Sankara a réaffirmé la volonté des alliés à accompagner le régime pour la mise en œuvre du programme présidentiel. Tout en saluant le leadership du président du Faso et de son gouvernement, Me Sankara a invité les militants du MPP à œuvrer pour incarner les aspirations du peuple exprimées les 30 et 31 octobre 2014.

Le représentant de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, a, quant à lui, souhaité d’abord plein succès aux congressistes car, de son avis, la réussite du MPP est aussi celle du Burkina. A en croire Zéphirin Diabré, la présence de l’opposition à la cérémonie est la preuve qu’il n’y a pas d’animosité entre les acteurs de la classe politique nationale. « Vous, c’est vous ; nous, c’est nous. Mais, ensemble, nous sommes le Burkina ; uni et indivisible », a lancé le chef de file de l’opposition politique au Burkina-Faso (CFOP-BF), Zéphirin Diabré.

C’est avec la mesure des défis à relever, tant au plan interne du parti que sur l’échiquier national (en tant que parti au pouvoir), que les congressistes se sont livrés aux travaux de ce congrès ordinaire dont l’un des moments les plus attendus est le renouvellement de l’instance dirigeante.

Oumar L. OUEDRAOGO
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Photos : Bonaventure L. Paré



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