Situation sécuritaire au Burkina : Pour le MBDHP, « Trop, c’est trop »Déclaration
lundi 13 mars 2017.Le 03 mars 2017, une attaque perpétrée à Kourfayel, à quelques encablures de Djibo, dans la province du Soum a, de nouveau, endeuillé le peuple burkinabè et tout particulièrement les familles et les proches de Salifou BADINI et de Issa TAMBOURA. En ces moments particulièrement douloureux, le MBDHP présente ses condoléances les plus attristées aux parents et amis des victimes ainsi qu’à la grande famille enseignante du Burkina. Cette énième attaque intervenue dans le sahel burkinabè pose un véritable défi pour le système de sécurité de notre pays. Elle révèle clairement les carences de ce système et met en exergue la nécessité d’une action politique soutenue pour rendre effectif le droit à la sécurité au profit de tous les Burkinabè, des villes comme des campagnes. Rien que ces six (6) deniers mois, les attaques terroristes se sont multipliées dans le pays, endeuillant de nombreuses familles et plongeant des millions de burkinabè de la zone nord dans une insécurité sans précédent. Ainsi et à titre non exhaustif :
La récurrence de tels évènements malheureux, leur proximité dans le temps et leur extrême gravité, indiquent clairement que le sahel burkinabè échappe progressivement au contrôle de l’Etat, incapable d’y assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Cette situation appelle, en urgence, à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une véritable politique efficace de lutte contre le terrorisme et toutes les autres formes d’extrémisme violent. Régulièrement subis par notre pays depuis plus d’une année, de tels actes odieux, surviennent dans un environnement sous régional particulièrement hostile et difficile, caractérisé par une invasion tous azimuts de la zone sahélo-saharienne par divers groupes terroristes à multiples facettes et ce malgré les "amicales" opérations Serval, Barkhane, etc., sensées nous protéger contre les djihadistes. Trop c’est trop ! Le MBDHP tient à rappeler que la sécurité est un droit garanti par les instruments juridiques de protection des droits humains. L’Etat en est le principal garant et ne saurait déléguer sa responsabilité à des puissances étrangères. Il est donc temps que nos autorités se défassent, enfin, de cette sinistre accoutumance à des décomptes macabres de morts et de blessés, suivis de discours de circonstance et de décorations à titre posthume. C’est pourquoi, le MBDHP : – équiper les forces de défense et de sécurité en moyens nécessaires, suffisants et adéquats, en vue d’accroître leurs capacités d’investigations et d’actions ; – veiller, dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, à conformer les pratiques des forces de sécurité aux principes des droits humains et aux règles de l’Etat de droit ; – Œuvrer, pour le moyen et long terme, à la conception et à la mise en œuvre d’une véritable politique de développement harmonieux et équitable de l’ensemble des régions du Burkina, à l’effet de dissiper chez les populations tout sentiment d’abandon ou de délaissement. 2. Appelle les populations à s’organiser, suivant toutes formes légales admises, en vue de contribuer au combat patriotique contre l’insécurité dans ses diverses formes et en particulier, ces attaques terroristes qui endeuillent et traumatisent notre pays. Ouagadougou, le 09 mars 2017 Le Comité exécutif national Vos réactions (19) |