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Assassinat de Salifou Badini : Les syndicats de l’Education lui rendent hommage « en silence »

samedi 11 mars 2017.

 

Les 16 syndicats autonomes du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) ont organisé une marche silencieuse, ce vendredi 10 mars 2017, pour rendre hommage au directeur de l’école primaire de Kourfayel, Salifou Badini, assassiné devant ses élèves par des terroristes. La marche est partie de l’Education ouvrière jusqu’au MENA où le premier responsable, Jean Martin Coulibaly, a « partagé le deuil » avec les syndicats.

Habillés en noir ou banderoles noirs attachés au bras, des centaines d’agents du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) ont battu le pavé, sans siffler, sans crier, sans, slogans pour rendre hommage à l’enseignant, Salifou Badini, tombé sous les balles assassines des terroristes au Sahel. Devant l’immeuble de l’Education, ils ont lu leur déclaration en présence du ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Jean Martin Coulibaly et son secrétaire général, Yombo Paul Diabouga. Tout en rendant hommage au défunt, ils ont dénoncé les conditions dans lesquelles il a trouvé la mort.

Anatole Zongo, secrétaire général du SNESS et membre du bureau de la coordination des 16 syndicats a dénoncé « le fait que des individus étaient venus d’abord menacer avant de revenir mettre à exécution leur menace ». Aujourd’hui, c’est le monde éducatif dans son ensemble qui rend hommage à Salifou Badini. Le ministre Jean Martin Coulibaly, tout en saluant l’élan de compassion qu’il partage, a tenu à donner des explications concernant l’enterrement dit « à la hâte » de Salifou Badini.

« Volonté de sa famille »

Selon Jean Martin Coulibaly, les conditions d’enterrement du regretté ont été souhaitées par la « famille de Salifou Badini par l’intermédiaire de son frère qui est à Dori ». Il a indiqué que l’Etat n’a fait que respecter la volonté de la famille Badini. Toutefois, une délégation conduite par le ministre de l’Administration territoriale et du secrétaire général du MENA, est allée participer au « doua » du défunt dans son village natal. Une autre délégation ministérielle conduite par le ministre d’Etat Simon Compaoré et le ministre en charge de l’éducation Jean Martin Coulibaly s’est rendue à Djibo le 6 mars dernier pour présenter les condoléances du gouvernement à la famille Badini. Il est également revenu sur les nouvelles dispositions sécuritaires mises en place pour tenter de ramener la paix et la quiétude dans le Sahel.

Eviter la rumeur

Au enseignants, son message est clair, « je ne veux pas que les enseignants jouent au héros face au terroristes. Je veux qu’ils préservent leur vie, parce que je suis confiant que leur intelligence et leur détermination permettront de rattraper le retard plus tard », a-t-il répété aux syndicats. Le ministre a par ailleurs demandé aux enseignants de ne pas se laisser « envahir par la rumeur » et fuir les écoles. Jean Martin Coulibaly a foi en l’éducation et reste convaincu que « les armes vont gagner la bataille, mais seule l’Education nous permettra de gagner la guerre et éviter que nos enfants ne rejoignent le clan des terroristes ».

Correspondance particulière



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