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« Si on va reprendre les élections et se retrouver dans la même situation, vaut mieux ne pas le faire », prévient le ministre de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo

LEFASO.NET | Oumar L. OUEDRAOGO
mercredi 8 mars 2017.

 

Quelle garantie, que cette fois sera la bonne ? C’est la principale interrogation qui taraude l’esprit des acteurs, notamment gouvernement et partis politiques. Après la Commission électorale nationale indépendante le week-end, c’est au tour du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation (MATD) d’échanger avec les partis et formations politiques dans la soirée de ce lundi, 6 mars 2017 à Ouagadougou. Il a été question pour les premiers responsables du ministère, d’accorder les violons avec les responsables et représentants des partis politiques pour une bonne tenue du scrutin du 28 mai prochain.

« Si on va reprendre les élections et se retrouver dans la même situation, vaut mieux ne pas le faire », a lancé le ministre Siméon Sawadogo, pour mettre en exergue l’enjeu de ces élections. C’est pourquoi, après avoir fait une cartographie de la situation qui a conduit à la dissolution de chacune des circonscriptions, le ministre a demandé le concours des partis politiques pour qu’à l’issue de ces élections, l’on ait des exécutifs locaux fonctionnels. « C’est la démocratie qui est en jeu », pointe-t-il, expliquant que les actions de conciliation dans ces circonscriptions se sont révélées infructueuses. A en croire le ministre, le gouvernement s’engage à mettre tout en œuvre pour la bonne tenue de ces élections. D’où l’invite à ses interlocuteurs à entretenir une « atmosphère électorale paisible et d’acceptation du débat contradictoire ».

« Il est de votre devoir, comme prescrit à l’article 13 de notre loi fondamentale, de concourir à l’information et à l’éducation du peuple », rappelle Siméon Sawadogo avant de souhaiter qu’au sortir de ces échéances électorales partielles, la cohésion sociale se raffermisse et que le processus démocratique se retrouve davantage renforcé.

Les partis politiques ont soulevé de nombreuses préoccupations et fait des observations sur notamment le délai imparti au dépôt des listes de candidatures (une quinzaine de jours à compter de la convocation du corps électoral), la nécessité pour le gouvernement de prendre ses responsabilités sur certaines considérations (autochtones/allogènes, par exemple) qui se posent régulièrement dans les élections de proximité. Toujours dans le même esprit, les responsables politiques jugent nécessaire pour le gouvernement d’attirer l’attention de certains leaders communautaires (chefs coutumiers) sur leurs limites par rapport à ces questions pour préserver la cohésion sociale. Tout en reconnaissant leur part dans le processus, les partis et formations politiques ont appelé le gouvernement, à travers le MATD, à effectuer des missions pour expliquer clairement aux populations concernées (les parties prenantes aux élections, en particulier), la vocation des exécutifs et ce à quoi, chacun doit s’en tenir.

Toujours sur les enjeux, gouvernement et partis politiques constatent que le coût est énorme (environ 1 milliards 200 millions de francs CFA) ; toute chose qui implique de tout mettre en œuvre pour écarter tous les ingrédients qui ont conduit aux blocages.
Au sujet de l’expression, « élections complémentaires », utilisée par le gouvernement (parlant de la prise en compte des trois communes où n’avaient pu se tenir les élections du 22 mai 2016 : Béguédo, Bouroum-Bouroum et Zogoré), le ministre Siméon Sawadogo a indiqué que l’exécutif ne donne pas une consigne particulière à ce sujet. L’expression a simplement été utilisée parce que le cas sus-indexé n’est pas prévu par le Code général des Collectivités, notamment par les articles 252 et 263. Pour le ministre, il appartient donc à la CENI d’organiser ces élections municipales partielles conformément aux missions qui lui sont dévolues.

O.L.O.
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