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Production maraichère au Sahel : Le bouli de Djomga piégé par le sable

LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé
dimanche 5 mars 2017.

 

En marge de la 12e édition des journées du Maraicher du Sahel, nous avons visité, le vendredi 3 mars dernier, le bouli de Djomga situé à quelques kilomètres de Dori. Cette mare artificielle à l’instar de plusieurs autres est menacée par l’ensablement.

C’est connu ! La pluviométrie au Sahel est très capricieuse avec moins de 600 mm d’eau par an. Afin de retenir les eaux des averses, un système durable a été trouvé. Il s’agit du bouli, une mare artificielle construite sur la base d’études géophysiques et topographiques bien précises afin de faciliter la collecte des eaux de ruissellement. Ces ouvrages de capacités variables (20 000, 30 000 m3, etc) sont devenus en quelques années des outils incontournables de développement économique dans plusieurs villages grâce aux activités de maraichage.

A Djomga, localité située à huit kilomètres de Dori, il existe un bouli réalisé en 1993 par l’union fraternelle des croyants de Dori. A l’instar des autres villages, la réalisation d’un bouli nécessite la participation des populations locales qui doivent rassembler les agrégats et poser les perrés. Après plusieurs années de bons et loyaux services rendus aux producteurs, le bouli de Djomga doit être sauvé.

le secrétaire général du groupement, Salou Boureima

32 personnes dont trois femmes travaillent autour de ce bouli. Réunies au sein du groupement « Wardidjam », elles produisent sur une superficie de trois hectares de la laitue, de la carotte, de la tomate, etc. Pour mieux assurer la gestion de l’eau, un règlement d’usage a été instauré. Ainsi, les producteurs maraichers ne doivent utiliser la précieuse ressource à des fins autres que le maraichage. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 5 mars 2017 à 18:53, par Fidèle En réponse à : Production maraichère au Sahel : Le bouli de Djomga piégé par le sable

    L’ensablement du boulis comme celui du lac Bam et autres est le fait de nos mauvaises pratiques agricoles aux abords de ces retenues d’eau. Les berges ne sont pas protégées. On cultive dans le lit de ces retenues et on ne reboise pas tout autour. Les conséquences sont connues. Il faut encore en tirer toutes les leçons ce qui ne semble pas encore le cas au lac Bam car rehausser une digue ne va rien résoudre du tout ! Il faut commencer par déguerpir tout le monde des abords et les déplacer à une distance minimale de 100 mètres quitte à les aider pour se réinstaller. Sic, c’est écrit noir sur blanc dans le code de l’environnement ! Pas un seul arbre planté tout autour de ce boulis pour freiner l’évaporation de l’eau et l’érosion éolienne !

  • Le 6 mars 2017 à 21:17, par Cheikh En réponse à : Production maraichère au Sahel : Le bouli de Djomga piégé par le sable

    L’histoire de cette mare ou de ce"boulis" comme vous l’appelez, n’inspire vraiment rien de rassurant, lorsqu’on se réfère à la dénomination de la structure initiatrice de sa création, c’est à dire" Union fraternelle des croyants de Dori". Voyez-vous-mêmes et jugez-en ! Comment s’étonner alors qu’avec l’existence de ces types de structures au sahel, cette zone se soit érigée aujourd’hui en un repère de djihadistes. Au départ, on tolère en se disant que le Burkina Faso est laïc, et que tout ce qui se réfère à Dieu a une connotation de sagesse. Et par la suite, le terme "croyant" prend une autre dimension, en devenant coranique et radical, puis naît du coup le djihadisme. Comme quoi, même s’il arrivait aux autorités de s’intéresser à la réhabilitation de ce genre d’infrastructure pour son utilité, elles devraient songer à la dépersonnaliser d’abord, pour la rendre purement communautaire. Le fait de croire ou ne pas croire en Dieu, n’a aucun lien avec la création ou l’utilisation d’une mare quand même ! Une mare n’est ni une mosquée, ni une église, ni un temple ou une synagogue !