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Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé
lundi 6 mars 2017.

 

Le Nord du Burkina a de nouveau essuyé une attaque terroriste, vendredi 3 mars 2017 près de Djibo. Deux personnes ont été abattues par des individus non identifiés. L’une des victimes n’est autre que Salifou Badini, le directeur de l’école de Kourfayel. Il a été inhumé le même jour dans la soirée en présence des autorités de l’éducation de la région du Sahel. Face à la psychose de ce énième affront des fous du désert et la montée de l’extrémisme dans la zone, l’Evêque de Dori, Mgr Laurent Dabiré a invité les jeunes à plus de vigilance et à approfondir la foi dans la religion.

Quelques heures avant l’annonce de l’attaque sur les réseaux sociaux, le secrétaire d’Etat en charge de la décentralisation, Alfred Gouba et le gouverneur de la région du Sahel, Péguy Hyacinthe Yoda visitaient, en marge des Journées du Maraîcher du Sahel, le bouli de Djomga situé à huit kilomètres de Dori. Pendant la visite de cette retenue d’eau autour de laquelle travaille le groupement Wardidjam, le gouverneur a reçu un appel téléphonique pendant une bonne dizaine de minutes. A la fin de la visite, il souffla un mot au secrétaire d’Etat. Était-ce pour l’informer de l’attaque de Kourfayel ? Sans doute. Aussitôt repartis pour Dori, nous apprenions après la triste nouvelle.

Le silence du Gouvernement

« C’est devenu une routine pour nous », a lancé un habitant dans un restaurant où les langues avaient de la peine à se délier. Combien de victimes y avait-il, se demandaient tous ceux qui étaient sidérés ? Et ceux qui étaient connectés sur Facebook de répondre : « Il parait que c’est un enseignant et son élève ». Rien n’était clair. Mais, Karim et Harouna, gérants d’auberge, nous ont clairement signifié qu’ils démissionneraient s’ils avaient été des fonctionnaires à la province du Soum où les attaques sont désormais légions. « Trop, c’est trop », a lâché Harouna, l’air interrogateur.

Les heures passaient et le gouvernement était toujours muet. Pas de communiqué officiel tout l’après-midi. Un proche collaborateur du Gouverneur du Sahel que nous avons joint au téléphone nous demandait du temps, histoire de permettre à la première autorité de la région de collecter toutes les informations sur l’attaque. Une deuxième relance aux environs de 18h30, soit cinq heures après la première, a été de nouveau infructueuse. Tout de même le communiqué du gouvernement publié par la suite sur les sites d’informations fait état de deux morts dont le directeur d’école.

Originaire de la province du Bam, Salifou Badini n’avait seulement que 28 ans, selon des informations recueillies à la direction régionale de l’éducation nationale du Sahel. Il était à sa troisième année en tant que enseignant dont une année avec la casquette de directeur. Il s’en est allé laissant derrière lui une femme à terme et une population de Kourfayel terrifiée. Son inhumation a eu lieu le même jour en présence des autorités de l’éducation nationale de la région.

Approfondir sa foi dans la religion

Ce samedi 4 mars 2017, à l’occasion de la 19e Assemblée générale de l’Union fraternelle des croyants de Dori, l’Evêque de Dori, Mgr Laurent Dabiré a invité les jeunes de cette région à plus de vigilance : « Il y a des gens qui se sont radicalisés et qui cherchent à s’islamiser en attendant à s’ethniciser, à se régionaliser et à se « genrer » si on peut le dire. La radicalisation est comme une bête sinueuse qui prend des visages différents. Faisons attention à ne pas croire qu’il se trouve ici alors qu’il nous échappe par-là (…) [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

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Vos commentaires

  • Le 4 mars 2017 à 23:15, par RV En réponse à : Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

    Paix à son âme. Que Dieu sauve le Faso !
    Quelle tristesse.
    Nous appelons tout le monde à la vrai foi en Dieu.
    Nous regardons vers le PF Roch.
    Prions pour le Burkina Faso.

  • Le 5 mars 2017 à 13:12, par Alexio En réponse à : Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

    La securite, c est une affaire de tous. Pas seulement le President de la republique. Ni les militaires et les policiens peuvent etre partout en meme temps pour traquer ses apatrides qui sont contre le Burkina Faso. Et l Afrique toute entiere. Le peuple doit se lever comme un seul homme affronter ce Challenge, contre ses energumenes sans loi, sans respect pour la vie humaine. Quel dieu vous ont donner la permission de tuer des innocents pour vos sales besognes ?

    • Le 6 mars 2017 à 09:21, par gbè En réponse à : Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

      Mr Alexio, pour tout chose il faut un leader. là il y a vraiment un sérieux.que nous laissons les discours politiques et soyons objectifs.sas une politique déterminée et concrète de nos politiciens sur la sécurité.

  • Le 6 mars 2017 à 18:40, par Dibi En réponse à : Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

    Avec tous mes respect, je me demande ce que valent vos belles paroles du Haut clergé burkinabè noyé dans le beurre et la fraicheur des climatiseurs à Ouagadougou, Bobo, Dédougou ou Fada par 40° à l’ombre, ou 45° dans cette région de poussière, de sable et de mirages tremblotants à l’horizon.
    Continuez à vous enfermer dans des propos spiritualistes pendant que le gouvernement et la haute hiérarchie militaire dorment eux aussi peinardement dans leurs palais et villas climatisées à Ouagadougou ou ailleurs. La vie vous surprendra tous, avec ces barbus égorgeurs et une jeunesse fanatisée par des Imams que financent le wahhabisme international depuis Doha et Riad.
    Les chrétiens d’Orient en savent quelque chose pour avoir été longtemps en état de somnolence bourgeoise face à cet Islamisme radical, intolérant et allié aux intérêts occidentaux monistes et athées ; et qui n’ont que cure des paroles d’évangile. Ils ne connaissent qu’écus sonnants qui arrivent dans les coffres-forts de la bancocratie locale et mondiale aux affaires.
    Vous êtes leurs alliés et ne faites pas exception à la règle : partout, le Haut clergé de l’Eglise du Christ a abandonné les brebis aux loups du fanatisme religieux dans nos quartiers et villages.
    Ses Eglises se vident. Ses chapelles dans les villages sont à l’abandon, sans catéchistes dignes de ce nom. Aussi la soif de croire pousse, avec l’aide de l’ignorance et de la misère, les populations dans les bras de tous les prêcheurs en eau trouble, de tous les fanatiques que financent les monarchies obscurantistes d’Arabie, du Qatar et du Golf arabique. Du coup, l’Eglise de l’amour, de la fraternité humaine et de la solidarité concrète se meurt ; et apparemment il vous plait de ne rien faire, et de ne garder autour de vous que le petit troupeau d’élus auquel vous vous identifiez.
    A ce rythme, et à vous enfermer dans des tours d’ivoire spiritualistes, vous serez Évêque en Mauritanie, pendant que les Islamistes égorgeurs raseront vos Eglises et détruiront nos autels d’ancêtres !
    Avec tous mes respects.
    Na an lara, an sara !

    • Le 7 mars 2017 à 10:15, par NARE André En réponse à : Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

      Mr Didi, vous pouviez mieux dire avec un choix plus intelligent de vos mots. Vous n’êtes pas obligés de manquer du respect aux religieux. Du reste, votre opinion qui n’engage que vous a besoin d’être exprimée avec élégance puisqu’elle est votre image de vous.

  • Le 7 mars 2017 à 08:57, par @@gog En réponse à : Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

    Mr DIBI ,vous n’êtes pas obligé de parler.Le Clergé s’en soucie plus que toi .Soit respectueux envers le Clergé

  • Le 7 mars 2017 à 09:55, par Dedegueba SANON En réponse à : Extrémisme au Sahel : La leçon de l’Evêque de Dori aux jeunes

    Avec cette " jeunesse-cabri mort" j’ai bien peur que vous ne prechiez dans le désert Monseigneur ?