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« Praising the Lord Plus One » de Kwaw Paintsil ANSAH : Le prophète Gabriel face à sa conscience

jeudi 2 mars 2017.

 

S’ils sont nombreux comme lui, ce prophète Gabriel dépeint par l’étalon de Yennenga de 1989, Kwaw Painstil Ansah, ils gagneraient peut-être à aller voir le film Praising the Lord Plus One, pour avoir une idée du jugement de la sagesse.

Les nombreuses « brebis » de certains pasteurs pourraient aussi en apprendre des choses sur ces personnes que nous estimons pourvues d’un sixième sens hors de la portée du commun des mortels. Prophète Gabriel, cet “homme de Dieu” qui dans la vie quotidienne n’a pas réussi à trouver sa voie pour sa propre survie, a plutôt développé un sens aigu de la tromperie des hommes, s’étant même essayé à le faire avec Dieu.

Ses prières ne sont ni adoration, ni louange, ni quête de la compétence nécessaire au ministère de Dieu ; elles sont celles qui permettent d’assouvir ses besoins de gain facile, à travers la sueur du front des autres. Cela l’amène à développer un manque de scrupule, le mensonge, la tromperie, l’arnaque, la cupidité, la division et la zizanie dans les familles.

Des imposteurs comme le prophète Gabriel, un de ces hommes puissants dans l’ombre où ils peuvent espionner, filer, mentir escroquer, violer, ne résistent pas dès qu’un rayon de lumière apparaît sur leurs crimes. Dans PRAISING THE LORD PLUS ONE, c’est la conscience qui intervient comme rédemptrice d’un homme qui s’est hissé dans les cîmes sur du faux, et qui tombe comme un château de cartes.

A travers un scénario profond, qui met en lumière une bonne connaissance des textes bibliques par le réalisateur et l’interprétation que peuvent en faire des gens peu recommandables, des images poignantes, un acteur central absolument irrésistible, des acteurs incarnant à merveille leurs rôles, c’est une mesure saisissable du malaise social qui est prise dans ce film. Hommes et femmes ont des soucis, se retrouvent entre les mains des personnes qui sans scrupules leur font croire qu’ils lisent dans le cours de leur vie, et qui en réalité se moquent d’eux et de Dieu. « Vous pouvez tromper le monde entier, mais vous ne tromperez pas Dieu » est l’observation du réalisateur Kwaw Ansah à leur endroit.

Françoise Kaboré
Correspondance particulière



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