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Assemblée Générale annuelle de la CGT-B/CNSS : Les membres ont échangé autour de leurs préoccupations

LEFASO.NET | Par Romuald Dofini
lundi 27 février 2017.

 

La confédération Générale du Travail du Burkina de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CGT-B/CNSS) a tenu sa neuvième Assemblée Générale les 23 et 24 février 2017 à Bobo-Dioulasso. Ces deux jours de rencontre ont été des moments de réflexion sur la vie de la CNSS, mais aussi un lieu d’échange sur la situation nationale au Burkina Faso. La cérémonie de clôture des travaux est intervenue le vendredi 24 février dernier au Centre Albert Sanou (CAS) de Bobo-Dioulasso.

Neuvième du genre, ce « jamborée syndical » placé sous le thème : « La culture syndicale à la CNSS : Les enjeux et les défis pour les comités CGT-B », reste une tribune d’intenses réflexions sur la vie de la CNSS et aussi sur l’actualité politique au Burkina Faso. Durant les deux jours de travaux, les membres de la CGT-B/CNSS ont eu des échanges fructueux qui ont porté sur un certain nombre de leurs préoccupations au sein de la structure.

Des préoccupations qui se résument entre autres aux meilleures conditions de vie et de travail des employés de la CNSS. Pour le secrétaire général du comité syndical, camarade Kiemdé Adama, les problèmes sont de plusieurs ordres. « Malgré les apparences qu’on a du dehors, nous rencontrons au niveau des conditions de travail pas mal de difficultés notamment la vétusté des matériels, l’absence de plan de carrière, l’insuffisance et la mauvaise répartition du personnel », a-t-il indiqué.

Chaque année, les membres syndicaux de la CNSS se rencontrent afin de parler d’un certain nombre de thématiques qui rentrent dans le cadre de la vie de la structure elle-même. Et pour cette année les 23 et 24 février, ces derniers ont échangé à Bobo-Dioulasso du thème principal : « la culture syndicale à la CNSS : les enjeux et les défis pour les comités CGT-B ».

Aussi, deux autres thèmes d’intérêt général ont été abordés tout au long des travaux. Ce qui leur a permis de préciser davantage les ambitions de la CGT-B dans le but de se renforcer et d’aller de l’avant dans le respect des principes.

Cependant, cette rencontre reste pour eux un moment d’éducation, de formation et de conscientisation des travailleurs militants de la centrale syndicale.
Toutefois, ils souhaitent que les résultats issus des travaux puissent contribuer à apporter un plus à l’épanouissement des travailleurs.

Cette rencontre se tient à un moment post insurrectionnel où l’on assiste à l’élévation du niveau de conscience tant politique que syndicale des masses laborieuses en général et des travailleurs en particulier. En effet, l’actualité quotidienne illustre au besoin, que les atteintes sociales sont énormes. Ainsi, les membres du CGT-B/CNSS n’ont pas manqué de quitter le cadre de l’entreprise pour voir au niveau national, l’ensemble des préoccupations du peuple burkinabè.

Pour Seydou Koné, coordonnateur des comités CGT-B, de la CNSS, cette AG a constitué le terreau fertile pour renforcer davantage la lutte avec les militants. « C’est une tribune qui permet de passer au peigne fin l’ensemble des difficultés rencontrées et aussi une occasion pour analyser la situation socio politique du pays et de marquer notre engagement pour une démocratie véritable au plan national pour le peuple entier », a-t-il laissé entendre.

Au plan national, la position est claire au niveau de la CGT-B, a indiqué ce dernier. « Vous savez que le gouvernement de Paul Kaba Thiéba hésite, titube ». Pour lui, le Plan national de développement économique et social (PNDES) n’est qu’une lueur dont on n’est pas certain qu’il apportera quelque chose au peuple.

« Au niveau de la CGT-B, nous trouvons qu’il y a à revoir car ce n’est pas de cette façon qu’on arrivera à bout de la pauvreté. Il faut que nous sortions de la misère de l’esprit car le peuple est capable de trouver par lui-même, les voies et les moyens nécessaires pour sa subsistance, pour peu que nous puissions nous organiser », a-t-il lancé.

Pour sortir de cette pauvreté, il reste convaincu que la prise de conscience doit être le leitmotiv de tous les Burkinabè. Toutefois, il précise que l’insurrection populaire reste un pan de la révolution burkinabè où le peuple a pris conscience et a assumé sa lutte.

De la même manière, la CGT-B/CNSS invite les Burkinabè à faire un travail de conscientisation afin de s’organiser à pouvoir résoudre eux-mêmes leurs problèmes car la jeunesse s’est mobilisée et a montré qu’il y a de la matière. « De la même façon qu’il y a eu l’insurrection populaire, nous devrions faire un travail de conscientisation parce que les milliards dont on parle dans le PNDES qui doivent venir d’ailleurs ce n’est pas du cadeau, c’est pour venir appauvrir davantage nos populations parce qu’il s’agit des dettes qui devrons être remboursées de génération en génération », s’est-il préoccupé.

A l’en croire, il faut que les fils et filles du Burkina se donnent la main pour que le développement soit une réalité pour le peuple burkinabè « parce que nous devrons nous-mêmes être capables de créer nos propres richesses au lieu d’avoir des illusions sur des milliards qu’on ne voit pas », a poursuivi ce dernier.
Pour lui, il faudrait que le peuple arrive à se poser cette question fondamentale : « qu’est-ce que nous, nous apportons nous-mêmes, à nous-mêmes pour aller de l’avant ? ».

Il reste convaincu que « le temps nous dira que le PNDES n’est qu’une continuation de la SCADD (Stratégie de croissance accélérée et de développement durable, précédent référentiel de développement, ndlr) », a-t-il conclu.
Romuald Dofini
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 27 février 2017 à 11:10, par Diane DOMBOUE En réponse à : Assemblée Générale annuelle de la CGT-B/CNSS : Les membres ont échangé autour de leurs préoccupations

    Toutes mes félicitations aux comités CGT-B de la CNSS et à leurs dirigeants. Pour moi, le seul fait de pouvoir organiser cette assemblée générale annuelle, est un indice qui me permet de dire que cette structure tient le cap. Car il faut d’abord avoir une vie syndicale et pouvoir organiser une telle rencontre autour d’un tel thème :« La culture syndicale à la CNSS : Les enjeux et les défis pour les comités CGT-B »
    De nos jours, nos entreprises privées, nos sociétés d’état, sont truffées de syndicats bidons, qui ont pour rôles de faire le jeu du patronat avec comme conséquences un blocage à court ou moyen terme du fonctionnement de la société.
    Quand un syndicat dit aux travailleurs que le patron (propriétaire de l’entreprise) vous a donné du travail, qui vous procure un salaire qui vous fait vivre vous et votre famille, et que réclamer autre chose est suicidaire, c’est que les dirigeants de ce syndicat (en général toujours des fainéants sur le plan professionnels) sont eux mêmes entretenus par le patron et ce, au détriment de la grande majorité des travailleurs.
    Aux camarades qui ont eu la chance de participer à ce fructueux échanges, il vous revient d’abord de vous convaincre du rôle que vous devez jouer au risque de perdre des avantages, mais surtout d’éduquer votre base sur le vrai rôle d’un travailleur militant dans un syndicat qui lutte pour améliorer son quotidien et son espace de liberté.
    Le bon délégué, c’est celui qui est éclairé et qui a compris que sont existence dans l’entreprise dépendra du niveau d’analyse objective de sa base. Courage aux camarades de la CNSS.
    La lutte continue.