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Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

LEFASO.NET | Par Moussa DIALLO
mardi 21 février 2017.

 

La facture normalisée est désormais en vigueur. Le premier sticker a été vendu le 20 février 2017. Mais c’est ce 21 février que la Direction générale des impôts (DGI) a procédé au lancement officiel de cet instrument de lutte contre la fraude, également outil de modernisation de l’économie burkinabè et de sécurisation des transactions commerciales.

La fraude fiscale, le faux et l’usage du faux ont pris des proportions très inquiétantes ces dernières années, particulièrement en ce qui concerne laTaxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui constitue l’un des impôts les plus rentables. « Ces actes se matérialisent par la falsification de factures d’achats réelles, l’établissement de factures d’achats fictives, la constitution d’entreprises « taxis », la mise en œuvre de circuits de fausses facturations, la simulation des paiements causant ainsi au trésor public un manque à gagner de plusieurs milliards.

Au regard de l’importance que représente cet impôt (35% des recettes fiscales intérieures), la nécessité de prendre toutes les mesures pour sécuriser davantage les recettes en matière de TVA s’impose. Ainsi, l’une des réponses à l’usage du faux a été l’institution de la facture normalisée », explique Adama Badolo, le directeur général des impôts.

Instituée au Burkina par les dispositions de l’article 17 de la loi 037-2013/AN du 21 novembre 2013 portant loi de finances pour l’exécution du budget pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2014, la facture normalisée est enfin opérationnelle. Il s’agit d’une facture sécurisée par l’apposition d’un sticker. Son mode d’édition répond à des conditions particulières permettant à l’administration fiscale de l’authentifier et de répertorier l’ensemble des factures en circulation au Burkina Faso.

2,5 milliards de francs pour opérationnaliser la facture normalisée

Au regard des nombreuses attentes que suscite son opérationnalité, le gouvernement accompagne sa mise en œuvre avec une enveloppe de 2,5 milliards de francs CFA. Ce montant servira à l’achat des stickers et des outils de contrôle et de gestion. « Au-delà d’être un instrument de lutte contre la fraude, la facture normalisée est un instrument de modernisation de notre économie et de sécurisation des transactions commerciales », a souligné Abel Séglaro Somé, secrétaire général du ministère de l’économie, des finances et du développement, président de la cérémonie de lancement.

L’opérationnalisation de la facture normalisée est donc l’une des principales réformes en cours à la DGI afin de lui permettre d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Pour l’année 2017, elle doit mobiliser 920,69 milliards de francs CFA, soit 50,11% des prévisions totales de recouvrement des ressources propres estimées à 1438,27 milliards de francs CFA par de la loi de finances. C’est donc dire que la DGI devrait recouvrer 126 milliards de francs de plus qu’en 2016. Ainsi, « 2017 est l’année des grands défis pour la Direction générale des impôts », a estimé Adama Badolo, le directeur général des impôts.

Une mise en œuvre en deux phases

La mise en œuvre de cet instrument de sécurisation se fera en deux phases. La première concernera les entreprises du régime fiscal du réel normal d’imposition, c’est-à-dire celles dont le chiffre d’affaires annuel HT est égal ou supérieur à 50 millions de francs CFA. Et là, il s’agit d’une facture normalisée personnalisée éditée par le contribuable lui-même. La seconde phase, avec la facture normalisée pré-imprimée, concernera les contribuables du régime du réel simplifié d’imposition et celles relevant de la contribution des micros-entreprises, c’est-à-dire celles qui ont un chiffre d’affaires hors taxes inférieur à 50 millions de francs CFA.

« La facture normalisée, en plus d’être un instrument de lutte contre la fraude est un instrument de modernisation de notre économie et de sécurisation des transactions commerciales. A cet effet, elle comporte des avantages pour les contribuables, l’Etat et les consommateurs », a confié Adama Badolo. Ainsi, avec l’institution de cet instrument, la DGI s’engage à opérer une rupture véritable avec les pratiques dommageables à la modernisation de notre économie.

La Chambre de commerce s’engage…

Mais, pour la réussite de l’opération, la DGI a besoin de l’appui de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina. C’est d’ailleurs, le président de ladite institution, Mahamadi Savadogo, qui a parrainé la cérémonie de lancement de la facture normalisée. Et, il a assuré la DGI quant à son soutien. « La chambre de commerce et d’industrie du Burkina réaffirme son engagement à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de la facture normalisée en aidant à informer et sensibiliser ses membres sur l’ensemble du territoire national mais aussi et surtout souhaite le renforcement d’un dialogue permanent avec la DGI pour la prise en compte des observations que nos membres ne manqueront pas de soulever ici et lors de sa mise en œuvre. Aussi, nous ne doutons pas que la DGI, dans sa fermeté, saura mettre de la souplesse dans les premiers moments de la mise en œuvre du nouvel outil qu’est la facture normalisée », a confié Mahamadi Savadogo.

Moussa Diallo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 22 février 2017 à 10:19, par tororoso En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

    Mr le Journaliste
    En toute franchise, je n’ai absolument rien compris de votre document.
    Vous ne nous dites pas comment ça fonctionne et comment cela peut empêcher la fraude.
    Il faut que l’information donnée soit utile.
    Revoyez votre copie.
    Bon courage néanmoins pour tout

    • Le 22 février 2017 à 20:14, par Mr. ZOUNGRANA Jean Claude En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

      D’accord mais la sensibilisation n’est assez, je pensais qu’après l’information au patronat la sensibilisation devrait s’élargir au niveau des contribuables pour une meilleure pratique. Faites un sondage le public semble ne pas bien comprendre la chose.Certains entendent parler mais ne savent pas comment est la procédure. Merci

  • Le 22 février 2017 à 12:15, par matyp & K’Emp En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

    @lefaso.net : Que savez-vous du processus d’édition de la facture normalisée, comment est-ce que le contrôle se fait ? Nous vous en serions reconnaissant si vous pouviez nous apporter vos lumières là-dessus. Merci d’avance.

  • Le 23 février 2017 à 07:52, par rien compris En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

    depuis que l’on parle de la facture normalisée, je n’ai toujours pas compris en quoi elle va éviter la fraude ! Il serait plutôt temps de renforcer les contrôles chez les opérateurs économiques et, surtout, de lutter efficacement contre l’importation frauduleuse. On ne peut pas me dire que l’on est incapable de vérifier les déclarations liées à la TVA avec l’informatique... Ailleurs, la facture normalisée n’existe pas et la fraude n’est pas plus élevée. Alors, évitez de nous faire miroité n’importe quoi. Quelqu’un a visiblement un deal dans cette pseudo solution.

  • Le 23 février 2017 à 08:15, par Bangbèda En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

    Encore une belle façon d’extorquer ceux qui créent du travail et de la richesse pour le pays.

    Les impôts que nous payons servent à satisfaire les plateformes revendicatives des éternels grêvistes.

    Peux d’entrepreneurs trichent et volent l’Etat, c’est un mythe. Il faut simplifier le calcul de l’impôt ainsi que son paiement.

    A présent pour toute facture émise vous devrez chers entrepreneurs payer une taxe (un sticker) en plus des autres taxes que vous acquittez.

    L’impôt est bien et nécessaire, mais ne tuez pas la poule aux œufs d’or !!!

  • Le 23 février 2017 à 10:19, par Sidnooma En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

    A mon avis c’est très bien mais que la DGI fasse attention aux pirates. Si j’ai bonne mémoire, les timbres fiscaux avaient été falsifiés.
    Au Burkina dès que le deal se pressente comme l’a souligné mon ami n°3 , on oublie les risques au tour.

  • Le 23 février 2017 à 10:46, par Kayouré En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

    Vraiment ...En quoi la facture normalisée peut lutter contre la fraude ? Il faut plutôt lutter contre l’importation frauduleuse auprès des operateurs économiques.

  • Le 23 février 2017 à 11:05, par konfe En réponse à : Lutte contre la fraude et le faux : La facture normalisée entre en vigueur

    On ne vous comprend pas ? les impôts ont toutes les informations sur les grandes et moyennes entreprises du pays 1007 selon vous . les adresses localités et autres....demandez directement a la DOUANES a ONEA et a la SONABEL de vous transférer en temps réal leurs factures TVA et la suivi devient plus que facile. oubien c’est le piment du deal de 2 milliard et demi que vous voulez manger dans notre bouche ?