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Réforme de l’armée : Belles sont les intentions, reste la mise en œuvre

LEFASO.NET | Tiga Cheick SAWADOGO
samedi 18 février 2017.

 

C’est fini pour le 1er Conseil d’administration du secteur ministériel du ministère de la défense. Les 16 et 17 février 2017, la haute hiérarchie de l’armée s’est retrouvée pour réfléchir autour du thème, « mise en œuvre du plan stratégique 2017-2021 pour la réforme des Forces armées nationales : appropriation par les acteurs ». Les travaux ont pris fin dans la soirée du 17 Février et chaque participant est devenu un militaire en mission. Ventiler le contenu du Plan stratégique de la réforme de l’armée pour les cinq années à venir, pour faciliter sa mise en œuvre.

« Désormais, notre département dispose d’un référentiel et d’une feuille de route pour moderniser notre armée », s’est réjoui le secrétaire général du ministère de la défense nationale et des anciens combattants(MDNAC), Colonel-major Alassane Moné.

Elaboré en 2016 en tirant leçon de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et des dysfonctionnements constatés dans la gouvernance militaire, le plan stratégique de la réforme de l’armée est un bréviaire pour une armée professionnelle, opérationnelle et républicaine. Et c’est surtout sa mise en œuvre effective et efficiente qui permettra d’atteindre les objectifs escomptés.

Durant ce premier CASEM de l’année, les participants ont abordé l’éthique et la déontologie dans l’armée, la gouvernance militaire dans tous ses aspects ainsi que la responsabilité, à travers une analyse diagnostique critique.

Dans le domaine de l’éthique et de la déontologie, l’adoption récente de la loi portant statut général des personnels des forces armées nationales a permis déjà de définir les rapports du militaire avec la politique et la chefferie coutumière, a précisé le secrétaire général du MDNAC. Il poursuivra en reconnaissant que la mauvaise gouvernance de l’institution armée et la politisation de l’environnement militaire durant de longues années, combinées à l’insuffisance des ressources, ont entrainé une érosion progressive du sens de la responsabilité.

Comme thérapie de choc et comme le prévoit le Plan stratégique de la réforme de l’armée, « il faut apporter des solutions aux problèmes de structuration des unités pour les rendre plus opérationnelles, corriger les dysfonctionnements, sanctionner les fautes, récompenser les mérites, cultiver le devoir de redevabilité et le réflexe du compte rendu ».

Le colonel-major ajoutera que l’adoption de la loi portant conditions d’avancement des personnels des Forces armées nationales assurera plus de transparence et de justice. « Il s’avère aussi urgent de mettre en place des textes juridiques appropriés, pour éviter que le champ religieux au sein de l’armée ne donne lieu à des comportements et des pratiques pouvant porter atteinte aux fondements de l’institution », a poursuivi Alassane Moné.

En outre, Le PSR 2017-2021 a déterminé les besoins exhaustifs des Forces armées nationales en matière d’infrastructures et d’équipements pour les cinq prochaines années. Il a également prévu la mise en place d’une unité de lutte antiterroriste par région militaire, ce qui selon l’orateur, contribuera au renforcement des capacités opérationnelles des hommes dans la lutte contre le terrorisme.

Dans un contexte sécuritaire marqué par des attaques terroristes répétées, le colonel-major a reconnu dans son discours de fin de travaux que le renseignement apparait comme le maillon faible dans le dispositif de lutte.

« C’est pourquoi, nous devons en réorganiser les structures et leur donner l’importance qui sied. L’accroissement des effectifs et des capacités des personnels par une formation adéquate et une dotation conséquente en ressources matérielles et financières permettra à la fonction renseignement de jouer pleinement son rôle », a indiqué le secrétaire général.

Au total, ce sont 17 programmes, 63 actions, et 253 activités qui sont contenus dans le document quinquennal et foi du Colonel-major, toutes les initiatives seront prises pour lever les contraintes matérielles et financières, pour relever le défi de la mise en œuvre du plan.

Mais en attendant, les participants sont désormais des missionnaires dans la vulgarisation du document pour faciliter sa mise en œuvre.

Tiga Cheick Sawadogo
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